La vérité sur les filles ?
Il y a quelques mois, lors d’un trajet en avion, je découvrais la série GIRLS produite, réalisée et ayant pour actrice principale Lena Dunham, diffusée aux États Unis sur HBO (en France uniquement sur Canal+ il me semble).
Dans un épisode de la saison 3, Hanna, son personnage, passe 90% du temps dans un bikini vert particulièrement « seyant », quels que soient la situation ou le contexte. Un exemple parmi d’autres qui illustre ce décalage qui fait le charme de cette série librement inspirée je pense de la vie de son auteur et qui m’a directement accrochée.
GIRLS, c’est l’histoire de quatre toutes jeunes nanas, à peine plus de 20 ans, à peine sorties des études, fauchées, qui entrent dans la vie active.
Hannah (Lena Dunham) est écrivain, quoi que cela puisse vouloir dire.
Pas toujours très politiquement corrects et un peu crus parfois, certains épisodes grincent un peu et tendent vers le vulgaire d’une réalité qui n’en n’est pas moins juste, peut-être parfois exagérée. Je suis rentrée dedans par le prisme d’épisodes un peu plus mâtures que ceux de la première saison. Ce n’était peut-être pas plus mal, et j’y suis dans tous les cas allée avec les deux pieds et la tête la première. J’aime passer du temps avec ces nanas que je ne comprends pas toujours, parce qu’elles se cherchent aussi pas mal. Elles sont fluctuantes, ont chacune des personnalités et ne s’aiment pas tous les jours de la même façon (face à elles-mêmes ou entre elles). La location à Brooklyn, enfin, n’enlève rien.
Hier soir, j’ai terminé le livre de Lena Dunham « Not that kind of girl ».
Spoiler alert : ce n’est pas un Nobel de littérature. Mais j’ai passé un bon moment une nouvelle fois. J’ai retrouvé le ton, l’humour, les sarcasmes et le second degré qui me plaisent dans la série. J’ai retrouvé des réflexions qui m’ont parlé, d’autres qui m’ont laissée perplexe. Ce livre je l’ai picoré par-ci, par-là, entre d’autres bouquins, quand il était le seul compagnon que je trouvais au fond de mon sac ou quand j’étais fatiguée mais que je voulais tout de même lire un peu avant de fermer les yeux. 260 pages dans la version
soft cover des éditions Random House International, 260 pages que j’ai apprécié de partager avec une nana un peu barrée, multiple, et qui si elle est loin d’avoir la vérité absolue, nous propose dans ses lignes ce qu’elle sait, connaît, a appris… Pour ce que ça peut valoir, du haut de ses 27 ans (eh oui que voulez vous, le talent n’a pas d’âge).
En arrivant au point final hier soir, je me suis dit que ce bouquin n’était sûrement pas un chef d’œuvre mais peut-être une réponse parmi d’autres à la campagne de Renault qui a déclenché la polémique depuis quelques jours et sur laquelle je peinais depuis plusieurs heures pour écrire
ce que je voulais exprimer (#LaVéritéSurLesFilles). Lena Dunham, via sa série ou son livre (finalement le peu que je sais d’elle aujourd’hui) nous le dit : fille (
girl, en anglais dans le texte), c’est le bordel… Parce qu’on vit dans une société qui nous fait miroiter que tout est possible et qu’on se doit d’être heureux, parce que personne ne sait trop quoi faire de tout ça, parce qu’on fait du mieux qu’on peut, parce qu’on a des amis, parce qu’on est amoureux, parce qu’on rencontre des gens différents et des gros cons parfois, parce qu’on apprend tous les jours, parce que nos parents, parce que la vie…
Mais ça n’a pas grand-chose à voir avec notre sexe, en dehors du fait que ça fait partie de nous. Et qu’il faut jongler avec.
Comme le reste, finalement.