Les matins se ressemblaient mais chacun avait son charme.
Je me lève de bonne heure pour allumer le chauffage, avant de me recoucher le temps de laisser mon corps se réchauffer, reprendre des forces, après une énième nuit froide, qui a laissé du givre sur les vitres.
Je savoure la douche chaude, avant de sauter dans mes vêtements, avant d’avaler un thé d’hiver et quelques tranches de pain de mie recouvertes de miel.
J’enfile mes baskets et je pars au travail. Les rues, encore désertes il y a quelques heures, sont maintenant remplies de travailleurs et travailleuses, qui préfèrent de loin la marche à pied. Je longe les allées de maisons transformées en lots d’appartements. De temps en temps et s’il n’y a pas trop d’attente, je m’arrête au Starbucks, juste avant le Canal, pour commander un Chai Latte, à emporter. Et puis je longe le Canal, toujours aussi apaisant, toujours aussi prêt à m’arracher quelques clichés singuliers.
L’été, je fais une pause pour un smoothie, un jus frais, doux mélange de fruits de saison ou encore carotte / brocolis / gingembre, un mélange improbable mais qui me fait du bien. J’en profite pour acheter le journal, que je lirai le soir sur le chemin du retour, en bus cette fois.
La dernière ligne droite. J’ai chaud. Et je suis encore un peu en retard comme toujours. Je me presse, histoire d’arriver au moins avant mon patron. Mais si son vélo me dépasse, je me dis « tant pis ».
En passant la porte, je prends le temps de reprendre mes esprits. Un café et un bon bol de céréales me remettent d’aplomb pour commencer ma journée de travail.
Je me souviens de cette liberté qui était mienne et du temps qui semblait se suspendre, mon cœur qui battait fort dans ma poitrine, mes pas bercés par cette musique tranquille du vent dans mes cheveux et le bonheur que je ressentais en faisant ce chemin, le même tous les matins, sans jamais me lasser…
