Sur le papier, l’affiche avait tout pour faire parler. La numéro 1 mondiale Aryna Sabalenka face à l’un des joueurs les plus clivants du circuit, Nick Kyrgios, dans une nouvelle édition de la bataille des sexes.
Organisée à Dubaï, cette rencontre exhibition promettait un spectacle inédit, censé attirer un public plus large que celui des tournois traditionnels.
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Un événement très attendu… et immédiatement controversé
Mais très vite, ce qui devait être un moment de divertissement s’est transformé en véritable sujet de polémique au sein du monde du tennis. Dès les premières annonces, les puristes ont tiqué.
Le duel opposait une joueuse au sommet de sa carrière à un joueur classé au-delà de la 600e place mondiale, revenu récemment sur le devant de la scène après une longue période d’absence. Malgré l’emballage médiatique, beaucoup se demandaient déjà ce que ce match pouvait réellement apporter au tennis, et surtout à l’image du tennis féminin.
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Des règles spéciales qui ont alimenté le malaise
Pour tenter d’équilibrer l’affrontement, les organisateurs ont mis en place des règles particulières : Aryna Sabalenka évoluait sur une surface réduite d’environ 9 %, avec un service unique, censé compenser la puissance et l’expérience masculine de Nick Kyrgios. Une idée qui se voulait innovante, mais qui a rapidement été jugée artificielle.
Ces ajustements ont surtout renforcé l’impression d’un match truqué, loin de l’esprit sportif. Pour de nombreux observateurs, ces règles donnaient l’image d’un tennis féminin incapable de rivaliser sans artifices, un message jugé dangereux à une époque où les joueuses luttent pour une reconnaissance équivalente à celle de leurs homologues masculins.
Une défaite qui relance le débat sur le tennis féminin
Sur le court, le scénario redouté par certains s’est produit. Nick Kyrgios s’est imposé en deux sets (6-3, 6-3) au terme d’un match maîtrisé, mais sans réelle intensité compétitive. La défaite de Sabalenka, malgré son statut de meilleure joueuse du monde, a immédiatement relancé les débats sur la pertinence même de ce type d’événement.
Pour une partie du public, ce résultat a conforté des discours déjà existants, parfois teintés de misogynie, sur l’écart entre tennis masculin et féminin. Une récupération qui a profondément choqué de nombreux journalistes et acteurs du sport, estimant que cette exhibition faisait plus de mal que de bien à la discipline.
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La presse internationale particulièrement sévère
Les réactions n’ont pas tardé à affluer dans la presse étrangère. Le quotidien britannique The Guardian n’a pas mâché ses mots, qualifiant l’événement de véritable cirque médiatique. Le journal souligne que ce match semblait davantage conçu pour des spectateurs occasionnels que pour les amateurs de tennis, avant d’ajouter que « les puristes étaient consternés » tandis que certains discours toxiques se réjouissaient du résultat.
Même tonalité du côté des États-Unis. Le site sportif The Athletic évoque une farce là où le sport féminin redoutait un scénario catastrophe. Le média insiste sur le décalage entre le niveau réel des deux joueurs et l’ampleur symbolique donnée à cette rencontre, jugée injuste pour Aryna Sabalenka.
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En Australie, un regard tout aussi critique
Fait notable, même en Australie, pays natal de Nick Kyrgios, l’indulgence n’était pas au rendez-vous. Le Sydney Morning Herald a décrit un événement « maladroit, gênant et coûteux », soulignant une atmosphère pesante dans les tribunes et des applaudissements jugés forcés.
Selon le quotidien, le soulagement ressenti à la fin du match en disait long sur le malaise général. Cette unanimité critique montre à quel point la bataille des sexes version 2025 n’a pas su convaincre, ni par son contenu sportif ni par son message.
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Une exhibition qui interroge l’avenir du spectacle tennistique
Au-delà du résultat, cette rencontre pose une question essentielle : jusqu’où le tennis peut-il aller pour attirer l’attention médiatique ? Si le besoin de renouveler l’intérêt du public est réel, beaucoup estiment que ce type d’événement risque de décrédibiliser le sport et de brouiller les combats menés pour l’égalité et le respect des athlètes.
Pour Aryna Sabalenka, cette expérience restera sans doute comme un épisode à part dans une carrière déjà impressionnante. Pour le tennis, en revanche, la polémique pourrait laisser des traces durables et inciter les organisateurs à réfléchir plus sérieusement à la portée symbolique de leurs initiatives.
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