La phrase est lâchée, nette, assumée, presque déroutante. Marine Le Pen n’a pas seulement exprimé son soutien à Jordan Bardella, elle a ouvert une nouvelle page de l’histoire politique française.

En affirmant que le président du Rassemblement national peut remporter l’élection présidentielle de 2027 à sa place, l’ancienne candidate à l’Élysée envoie un message puissant, stratégique, et lourd de conséquences.
Cette déclaration, accordée dans un entretien à La Tribune Dimanche publié ce 28 décembre, marque un tournant. Après trois campagnes présidentielles, plusieurs défaites mais une progression constante, Marine Le Pen semble préparer l’après. Un après qui ne rime pas avec retrait idéologique, mais avec transmission.
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Marine Le Pen évoque un possible passage de relais inédit
Depuis plusieurs mois, Marine Le Pen s’est volontairement mise en retrait de la scène médiatique nationale. Présente à l’Assemblée nationale, influente au sein de son camp, elle n’occupe plus le devant de la scène comme lors des précédentes campagnes présidentielles.
Sa déclaration sur Jordan Bardella vient donc rompre ce silence relatif. En affirmant sans détour qu’il peut « gagner à sa place », elle valide publiquement l’idée d’un candidat alternatif crédible, ce qui n’était jusqu’ici qu’une hypothèse murmurée dans les couloirs politiques.
Ce positionnement est d’autant plus fort qu’il intervient très tôt dans le calendrier politique, à plus de deux ans de l’échéance de 2027. Une manière de préparer les esprits, d’installer un récit, et surtout de montrer que le Rassemblement national ne dépend plus d’un seul visage.
Jordan Bardella, un héritier politique pleinement assumé
À seulement 29 ans, Jordan Bardella incarne une nouvelle génération politique. Un atout que Marine Le Pen n’hésite pas à mettre en avant, en comparant son parcours à celui d’Emmanuel Macron.
Selon elle, la jeunesse de Jordan Bardella n’a rien d’un handicap. Bien au contraire. Militante, engagée depuis plus de quinze ans, forgée dans les combats internes et médiatiques, elle serait bien plus solide que celle de l’actuel président lorsqu’il est arrivé à l’Élysée.
Ce discours vise à déconstruire une critique récurrente : l’inexpérience supposée du président du RN. En le présentant comme un militant de terrain, Marine Le Pen renforce sa légitimité et rassure l’électorat.
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Une critique frontale du «front républicain»
Autre point clé de cet entretien : Marine Le Pen affirme que le front républicain est mort. Une déclaration qui n’est pas nouvelle dans son camp, mais qu’elle formule ici avec une assurance renouvelée.
Pour elle, les barrières traditionnelles qui empêchaient le RN d’accéder au pouvoir se sont fissurées. Les scores électoraux récents, la banalisation du parti dans le débat public et l’usure des partis traditionnels joueraient désormais en sa faveur.
Cette analyse nourrit l’idée que 2027 pourrait être l’élection de tous les possibles, voire celle de la victoire. Une conviction qu’elle projette désormais sur Jordan Bardella.
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Des ambitions affichées et des références historiques assumées
Dans ses propos, Marine Le Pen va plus loin encore. Elle évoque des scores historiques, comparables à ceux de Charles de Gaulle ou de Nicolas Sarkozy au premier tour. Une référence lourde de symboles, destinée à inscrire le RN dans une continuité républicaine et présidentielle assumée.
Cette comparaison n’est pas anodine. Elle vise à normaliser l’idée d’un président issu du RN, en l’inscrivant dans l’histoire institutionnelle française plutôt que dans une marginalité politique.
Marine Le Pen prépare-t-elle vraiment sa sortie ?
Si elle évoque la possibilité de ne plus être au premier plan, Marine Le Pen se garde bien de parler de retrait définitif. Elle insiste sur le fait que le combat peut prendre « mille visages ».
Autrement dit, même sans candidature personnelle, elle resterait une figure centrale, idéologique et stratégique, du Rassemblement national. Les idées, selon elle, survivront aux visages. Et l’avenir du parti serait assuré, quoi qu’il arrive.
Ce discours s’apparente davantage à une réorganisation du pouvoir qu’à une disparition politique.
Une stratégie pensée pour rassurer et élargir l’électorat
En mettant en avant Jordan Bardella, Marine Le Pen envoie aussi un signal à un électorat plus jeune, plus urbain, parfois plus éloigné de sa propre image. Le président du RN bénéficie d’une forte visibilité médiatique, notamment sur les réseaux sociaux, et d’une image plus lisse, plus moderne.
Cette stratégie pourrait permettre au parti de franchir un cap supplémentaire, en attirant des électeurs jusqu’ici réticents, tout en conservant sa base historique.
Une présidentielle 2027 déjà lancée
Avec cette déclaration, Marine Le Pen acte une réalité : la présidentielle 2027 a déjà commencé. Les lignes bougent, les rôles s’ajustent, et les stratégies se dessinent bien avant l’ouverture officielle de la campagne.
En affirmant que Jordan Bardella peut gagner, elle ne fait pas que soutenir un homme. Elle installe un scénario, prépare une transition et redéfinit les équilibres internes du RN.
Une chose est sûre : cette phrase restera comme l’un des moments politiques marquants de la fin d’année. Et pourrait bien peser lourd dans les mois à venir.
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