La vidéo diffusée le 8 décembre n’est pas une vidéo anodine. On y voit Brigitte Macron réagir à chaud après l’irruption de militantes Nous Toutes au spectacle d’Ary Abittan.
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Le contexte explosif d’une phrase qui dépasse son cadre
La situation est tendue, l’humoriste ironise, la Première dame improvise une plaisanterie : “S’il y a des sales c*nnes, on va les foutre dehors.”
En d’autres circonstances, la séquence serait passée inaperçue. Mais dans le contexte actuel de mobilisation contre les violences sexuelles et d’hyper-sensibilité médiatique, chaque mot prononcé par une figure publique devient un message politique. La chute est vertigineuse : une plaisanterie devient une affaire nationale.
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La ligne de François Hollande : fermeté, mais sans surenchère
Invité sur RTL, François Hollande se retrouve en position d’arbitre involontaire. Son intervention se situe à mi-chemin entre le recadrage et l’appel à la retenue. Il reconnaît que “la forme peut être critiquée” et que de tels mots ne devraient pas être utilisés envers des femmes engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Mais il refuse la condamnation brutale. Son objectif est clair : désamorcer. Il estime que Brigitte Macron doit s’expliquer si elle le souhaite, mais ne nourrit ni indignation artificielle ni polémique supplémentaire.
Ce positionnement est rare dans un paysage politique où certains auraient profité de l’occasion pour attaquer frontalement l’Élysée. Hollande, lui, joue la carte de la responsabilité.
Une fracture féministe-l’Élysée ravivée
La polémique ne se limite pas à la phrase prononcée. Elle ravive un malaise plus profond entre l’Élysée et les collectifs féministes. Depuis plusieurs mois, les associations dénoncent une forme d’hypocrisie institutionnelle lorsque le pouvoir affiche son soutien aux victimes tout en gardant une distance jugée problématique avec les mouvements d’action directe.
La vidéo tombe au pire moment. Sur les réseaux, la réaction est massive. Le hashtag #salesconnes devient un slogan détourné et revendiqué. Les personnalités engagées amplifient le message. Judith Godrèche, Charlotte Gaccio, Camille Kouchner, Sidonie Bonnec… toutes s’indignent ou soutiennent les militantes.
Pour une partie du public, la séquence symbolise un mépris envers les victimes. Pour d’autres, elle est une exagération médiatique. Mais dans tous les cas, elle devient un marqueur politique.
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Les conséquences pour Brigitte Macron et la communication présidentielle
Dans une situation aussi tendue, le moindre mot pèse lourd. La Première dame, en quelques secondes, voit son image associée à une expression insultante. Le contraste est d’autant plus fort qu’elle est habituellement perçue comme une figure bienveillante, engagée dans l'éducation et la lutte contre le harcèlement.
Cette discordance crée un choc. La communication de l’Élysée se retrouve face à un dilemme : faut-il s’exprimer rapidement et risquer de relancer la polémique, ou laisser retomber et paraître indifférent ?
François Hollande, sans défendre Brigitte Macron, ouvre une voie : celle de l’explication. Une stratégie qui pourrait permettre d’apaiser la situation tout en assumant le faux pas.
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