La France traverse l’une de ces périodes météorologiques qui marquent les esprits et bousculent nos repères. Alors que Noël approche, que les vitrines scintillent et que l’on s’attend à des températures fraîches, ce sont finalement des valeurs printanières qui s’installent.
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Jusqu’à 19 °C à Biarritz, 17 °C à Rennes ou encore 16 °C à Lyon : des chiffres difficilement croyables pour un mois de décembre. Pourtant, la situation est bien réelle, et elle s’étale sur plusieurs jours.
Pour comprendre comment un tel épisode peut survenir à cette période de l’année, il faut observer plusieurs phénomènes qui s’imbriquent : un afflux d’air subtropical, un anticyclone puissant, et même l’effet de foehn qui menace la neige en montagne.
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Une douceur digne d’avril qui s’installe sur tout le pays
Depuis ce week-end, la France s’est engagée dans une séquence étonnamment douce. Les températures ne se contentent pas d’être un peu au-dessus des moyennes : elles les dépassent largement.
Dans un vaste quart nord-est du pays, l’écart atteint +6 à +8 °C, une anomalie suffisamment forte pour rappeler des journées de mi-saison plutôt que des après-midis d’hiver. Dans l’Ouest et le Centre, les écarts oscillent entre +3 et +5 °C, ce qui reste spectaculaire pour décembre.
Ce lundi marque le début d’une semaine placée sous le signe de la douceur, et ce mardi devrait être le pic de l’épisode, avec 19 °C attendus à Biarritz, soit un niveau habituel… en avril.
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L’influence d’un air subtropical qui remonte d’Afrique
Pour comprendre cette situation, il faut regarder du côté du ciel et des masses d’air. Un anticyclone puissant venu d’Afrique glisse vers l’Europe, entraînant avec lui un afflux d’air subtropical, beaucoup plus chaud que les masses d’air classiques de décembre.
Cet air chaud remonte en douceur, gagne la France et, associé à un ciel dégagé, permet aux températures de grimper rapidement au fil de la journée. C’est un phénomène naturel, déjà observé par le passé, mais qui surprend toujours par son intensité lorsqu’il survient si près des fêtes.
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Le contraste : douceur, mais grisaille dans le nord
Malgré cette douceur remarquable, la météo n’est pas uniforme. La Bretagne et le nord du pays observent encore de la grisaille, parfois même de la pluie ce lundi après-midi. Le soleil ne domine que dans une partie du pays, mais ce qui frappe, ce sont les températures, qui restent élevées même sans ensoleillement franc. Cela confirme la puissance de la masse d’air subtropical en place.
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Un point de gel qui remonte à 3 300 mètres : un signal fort pour les montagnes
La douceur ne concerne pas que les plaines. Elle s’étend aussi aux montagnes, où le phénomène est encore plus spectaculaire. Selon le météorologue Cyril West, il faut désormais monter à 3 200 ou 3 300 mètres pour atteindre le point de gel.
Autrement dit : en dessous de cette altitude, la neige ne peut plus tenir correctement, et sa fonte s’accélère. Cette situation représente un défi majeur pour les stations de ski, alors que la saison d’hiver n’a même pas pleinement démarré.
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L’effet de foehn : le vent chaud qui « souffle » la neige
Autre phénomène aggravant : l’effet de foehn. Ce vent chaud, qui descend des reliefs après être passé au-dessus des crêtes, agit comme un véritable radiateur naturel. Lorsqu’il redescend les versants, il réchauffe brutalement l’air et met à mal le manteau neigeux.
Le météorologue le décrit parfaitement : « C’est comme si vous mettiez un sèche-cheveux sur la neige ». En une seule nuit, les paysages peuvent changer radicalement, avec une neige qui fond plus vite qu’elle n’a pu s’accumuler.
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Un risque avalancheux en hausse selon Météo-France
Ce n’est pas tout. Météo-France avait déjà alerté dans son bulletin de vendredi : le risque d’avalanche est en hausse, notamment en raison d’une remontée des pluies jusqu’à 2 400 mètres. Les pluies qui tombent sur des couches épaisses de neige créent un mélange instable, propice aux glissements. Ajoutez à cela l’effet de foehn et l’absence de gel, et l’on comprend pourquoi les autorités restent particulièrement vigilantes.
Une météo qui interroge et fascine à l’approche des fêtes
Cette douceur exceptionnelle arrive à un moment clé de l’année, où l’on s’attend à sortir les manteaux épais, les écharpes et les chocolats chauds. À la place, la France vit une semaine presque printanière. L’impression générale oscille entre surprise, curiosité et parfois inquiétude.
Les décorations de Noël sous un ciel bleu et une atmosphère chaude créent un contraste saisissant, presque irréel. Mais ces épisodes sont aussi l’occasion de mieux comprendre les mécanismes climatiques qui, parfois, réservent des surprises.
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