Lorsqu’une start-up se lance dans une campagne de recrutement, elle mise en général sur un discours rassurant, attractif, presque chaleureux. Mais la jeune entreprise suisse Forgis, basée à Zurich et spécialisée dans l’intelligence industrielle, a décidé de prendre tout le monde à contre-courant.

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Dans une annonce publiée sur LinkedIn, repérée par le média Blick, la société a affiché sans détour son modèle de travail : une culture de la performance extrême, des semaines pouvant atteindre 100 heures de travail, et une vision du collectif qui n’a rien à voir avec les discours traditionnels sur le bien-être au bureau.
Un pari risqué ? Peut-être. Une stratégie brillante pour attirer un certain profil ? Très probablement. Et les résultats semblent lui donner raison.
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Une culture d’entreprise qui revendique “la coopétition”
L’un des éléments les plus marquants de la communication de Forgis, c’est ce refus assumé de la rhétorique corporate classique. Pas de “nous sommes une famille”, pas de promesses de baby-foot, ni de chèques repas ou de sessions de yoga. La start-up assume une posture brutale, presque militaire, en annonçant d’emblée : “Nous ne sommes pas une famille.”
Ce que l’entreprise revendique, c’est une équipe de “camarades en mission”, soudée mais animée d’une rivalité permanente censée pousser chacun à se dépasser. Une coopétition, mélange de compétition et de coopération, que Forgis érige en philosophie interne. Une vision qui étonne autant qu’elle intrigue, dans un monde professionnel où le bien-être au travail est devenu un argument central.
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Des exigences élevées pour une rémunération inférieure au salaire médian suisse
L’annonce a également fait réagir en raison des critères imposés. Pour intégrer l’équipe, un diplôme de Master obtenu dans une grande institution académique est nécessaire. Les postes ouverts concernent notamment le marketing et les ressources humaines, des métiers pour lesquels la concurrence est déjà rude.
Mais le détail qui fait le plus parler, c’est le salaire : 5 800 francs suisses par mois, soit environ 6 250 euros.
Un montant inférieur au salaire médian en Suisse, particulièrement bas pour un pays figurant parmi les plus chers du monde. Face aux exigences académiques et au rythme de travail affiché, beaucoup y voient un décalage frappant.
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Une charge de travail extrême assumée : jusqu’à 100 heures par semaine
L’autre élément clé de l’annonce : la semaine de 100 heures, assumée noir sur blanc. Forgis promet quelques dimanches de repos… mais aucun équilibre vie pro / vie perso. L’entreprise revendique un engagement total, considérant le travail comme un moteur vital de la performance et de la croissance.
Dans un pays où la semaine standard tourne autour de 42 heures, la promesse choque, amuse, irrite… mais fascine aussi.
Il faut dire que dans l’univers très concurrentiel de l’intelligence artificielle et de la tech, certaines start-up cherchent à attirer les profils les plus motivés, prêts à tout donner pour vivre l’évolution fulgurante d’un projet qu’ils jugent exceptionnel.
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Malgré les critiques, plus de 100 candidatures en quelques jours
Et c’est peut-être là que la stratégie de Forgis prend tout son sens : malgré le caractère extrême de l’annonce, plus d’une centaine de candidatures ont été reçues en quelques jours seulement. Un tel engouement a conduit l’entreprise à fermer sa campagne de recrutement plus tôt que prévu.
Pourquoi un tel attrait ? Parce que Forgis offre un avantage rarissime : jusqu’à 1 % du capital pour chaque salarié.
Dans l’univers des start-up, détenir une part de la société peut représenter une fortune si l’entreprise connaît une forte croissance. Cette perspective de plus-value future pourrait bien compenser, pour certains, un salaire initial faible et un rythme de travail intensif.
Pour des jeunes diplômés ambitieux, passionnés par l’IA, l’idée de rejoindre une entreprise en explosion peut aussi représenter un accélérateur de carrière sans équivalent.
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Un modèle de travail qui interroge
La stratégie de Forgis ouvre un débat plus vaste : que recherchent les jeunes talents aujourd’hui ? Un salaire confortable ? Une vie équilibrée ? Une aventure entrepreneuriale hors norme ? Une opportunité financière potentiellement explosive ?
En proposant une offre aussi radicale, Forgis teste peut-être les limites d’un modèle où la performance prime sur tout le reste. Certains dénoncent une culture toxique, d’autres y voient une opportunité unique. Mais une chose est certaine : l’entreprise suisse a réussi un coup de maître en faisant parler d’elle dans toute l’Europe.
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En résumé
Forgis illustre parfaitement l’évolution paradoxale du monde du travail : on prône le bien-être, mais on continue d’idéaliser les parcours ultra-exigeants ; on valorise l’équilibre, mais on fantasme les start-up capables de transformer leurs salariés en millionnaires ; on aspire à la liberté, mais on s’enthousiasme pour les cultures où “se dépasser” signifie travailler 100 heures par semaine.
Une chose est sûre : dans un écosystème tech en perpétuelle mutation, la start-up suisse n’a pas fini de faire parler d’elle.
Découvrez maintenant Salaires du JT : combien gagnent réellement Anne‑Claire Coudray, Gilles Bouleau et Laurent Delahousse ? et Voici le salaire astronomique que Léa Salamé a refusé chez BFMTV pour présenter le JT de France 2.
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