Paris n’avait pas connu une telle effervescence depuis longtemps. Ce mercredi 5 novembre 2025, des centaines de personnes se sont massées devant les portes du BHV Marais, dans le 4ᵉ arrondissement, pour assister à un événement inédit : l’ouverture de la première boutique permanente Shein au monde.

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L’enseigne chinoise, géant incontesté de la fast-fashion, a choisi la capitale française pour inaugurer sa nouvelle ère, passant du 100 % digital à une présence physique assumée.
Dès l’aube, la file d’attente s’étirait sur plusieurs dizaines de mètres, longeant l’imposante façade du Bazar de l’Hôtel de Ville, entre cris de joie, pancartes et téléphones braqués sur l’entrée. Un engouement que même les organisateurs semblaient avoir sous-estimé.
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Une ouverture qui fait sensation
L’annonce de l’arrivée de Shein au BHV Marais avait fait grand bruit dès sa révélation. L’entreprise, symbole d’une mode accessible, ultra-rapide et souvent controversée, a choisi Paris comme vitrine internationale. Un choix stratégique, tant la capitale incarne la mode et son prestige.
Énorme file d'attente devant le BHV de Paris pour l'ouverture de la première boutique Shein. pic.twitter.com/ifC8B5hn04
— Luc Auffret (@LucAuffret) November 5, 2025
Mais si la marque voulait frapper fort, elle a réussi. Avant même 10 heures du matin, plusieurs centaines de clientes — pour la plupart jeunes et adeptes des réseaux sociaux — s’étaient déjà rassemblées, certaines depuis l’aube, espérant être parmi les premières à franchir les portes.
Sur les vidéos publiées sur TikTok et X, on distingue une foule compacte, parfois surexcitée, criant le nom de la marque et scandant des slogans enthousiastes. À l’intérieur, une ambiance tout aussi électrique : musique, influenceuses invitées et promotions spectaculaires.
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Une offre marketing redoutable
Pour cette ouverture mondiale, Shein avait misé sur un coup marketing d’envergure : une offre inédite baptisée « Ton montant d’achat Shein = le même montant offert au BHV ». Autrement dit, un double avantage qui a fait mouche.
Ce dispositif a séduit une clientèle avide de bons plans, et a immédiatement transformé le magasin en champ de bataille de la mode à petit prix. Les sacs s’accumulaient aux caisses, les cabines d’essayage ne désemplissaient pas, et les stories Instagram se multipliaient à un rythme effréné.
Pour le BHV Marais, cette association inattendue entre une maison historique parisienne et une marque souvent pointée du doigt pour sa production massive est un pari audacieux, mais manifestement payant.
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Des critiques persistantes malgré la foule
Si l’ouverture a été saluée par une partie du public, elle a également ravivé les critiques contre la marque chinoise. Depuis plusieurs années, Shein est régulièrement accusée de conditions de travail déplorables, de pollution massive et de plagiat de créateurs indépendants.
Dernière polémique en date : la vente, sur son site, de poupées à l’apparence infantile présentées comme objets sexuels, un scandale qui a profondément choqué les internautes.
À l’extérieur du BHV, cette controverse n’a pas été oubliée : plusieurs manifestants s’étaient rassemblés devant l’entrée pour dénoncer la “fast-fashion toxique”. Pancartes à la main, ils interpellaient les clientes sur “le coût caché” des vêtements à bas prix.
“Pour chaque t-shirt à 5 €, il y a une femme qui souffre à l’autre bout du monde”, pouvait-on lire sur une banderole brandie par une militante écologiste. Malgré la tension, la situation est restée maîtrisée grâce à un important dispositif de sécurité, mis en place dès la veille.
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Une organisation millimétrée pour un événement hors norme
Conscient de l’ampleur que prendrait l’ouverture, le BHV Marais avait anticipé une affluence record. Des barrières métalliques avaient été disposées dès mardi soir pour canaliser la foule, tandis qu’une vingtaine d’agents de sécurité et des équipes de secours étaient mobilisés.
Les files d’attente ont été gérées avec rigueur : contrôle des sacs, filtrage à l’entrée, vérification des invitations pour les influenceurs partenaires. À l’intérieur, tout a été pensé pour fluidifier le parcours client, avec des zones photo, des corners thématiques et des espaces dédiés à la personnalisation de vêtements.
L’organisation s’est déroulée sans débordements majeurs, même si plusieurs témoins rapportent des moments de cohue à l’ouverture des portes.
Une première boutique physique symbolique
Pour Shein, cette inauguration marque un tournant stratégique majeur. L’entreprise, née sur Internet en 2008, a longtemps dominé le marché grâce à son modèle 100 % en ligne et à sa communication virale sur TikTok.
Mais la marque semble désormais vouloir asseoir sa légitimité dans le monde réel. Après plusieurs pop-up stores éphémères dans différentes capitales, Paris devient ainsi le premier point de vente permanent au monde.
Un choix hautement symbolique : s’implanter au cœur du Marais, quartier emblématique de la mode et de la création, c’est envoyer un message clair — celui d’une marque qui veut se hisser au rang des enseignes installées, malgré son image de fast-fashion controversée.
“Le BHV incarne l’histoire et la tradition, Shein représente la modernité et la réactivité. Cette alliance, c’est le choc des cultures, mais aussi celui des générations”, analyse une journaliste mode présente sur place.
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Entre fascination et malaise
Dans les allées du magasin, les avis se mêlent. Certains clients s’extasient devant la variété des produits et les prix imbattables, d’autres expriment une forme de malaise face à la contradiction entre consommation effrénée et préoccupations écologiques.
“C’est excitant de voir Shein à Paris, mais je me demande à quel prix”, confie Sarah, 22 ans, étudiante en communication. À quelques mètres, une autre jeune femme se défend : “Je ne peux pas me payer du luxe, alors oui, Shein, c’est ma solution.”
Ce contraste illustre toute la complexité du phénomène Shein : un succès économique indéniable, mais une image publique profondément divisée.
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Le pari risqué d’un ancrage durable
Reste à savoir si cette stratégie d’ouverture physique portera ses fruits à long terme. En s’implantant à Paris, Shein tente de se rapprocher des standards des grandes enseignes européennes et d’améliorer son image, souvent associée à la surconsommation.
Mais la marque devra composer avec une opinion publique de plus en plus attentive à l’impact environnemental de la mode. Et avec la vigilance d’associations qui, déjà, promettent de surveiller de près les pratiques du groupe.
Malgré cela, les chiffres de fréquentation du premier jour parlent d’eux-mêmes : le BHV Marais a battu son record d’affluence depuis trois ans, et les ventes auraient dépassé toutes les prévisions internes.
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En résumé : Shein divise, mais triomphe à Paris
Cette journée restera sans doute dans les annales du commerce parisien. Entre les fans surexcités, les militants en colère, les influenceuses en story et les caméras de télévision, Shein a réussi son pari : faire parler d’elle, encore et toujours.
Que l’on s’en réjouisse ou qu’on s’en inquiète, cette ouverture confirme une réalité : la fast-fashion séduit autant qu’elle dérange. Et si le BHV Marais a ouvert ses portes à Shein, c’est que, derrière les polémiques, l’engouement populaire reste incontestable.
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