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Scandale Shein : la marque chinoise ouvre sa première boutique au BHV ce mercredi malgré la polémique

05 novembre 2025 - 08 : 06
par Mylène Malgré la polémique autour de la vente de poupées sexuelles à caractère pédopornographique, Shein ouvre sa première boutique physique en France ce 5 novembre 2025 au BHV de Paris. Une décision qui choque, divise et relance le débat sur la fast fashion et la responsabilité des enseignes françaises.

C’est une inauguration qui ne passe pas inaperçue. Ce mercredi 5 novembre 2025, la marque chinoise Shein, symbole mondial de la fast fashion, ouvre sa toute première boutique physique en France au BHV Marais, à Paris.

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Une arrivée événementielle qui aurait pu être synonyme de succès commercial… si elle ne survenait pas en plein cœur d’un scandale majeur. Accusée par la Répression des fraudes (DGCCRF) d’avoir commercialisé des poupées sexuelles à caractère pédopornographique, la marque se retrouve sous le feu des critiques, tandis que l’enseigne parisienne, elle, doit affronter une tempête médiatique et morale sans précédent.

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Un lancement sous haute tension

À 13h précises, ce 5 novembre 2025, les portes du BHV s’ouvriront pour accueillir le premier espace Shein de France, un magasin de 1 200 mètres carrés flambant neuf, niché dans l’un des lieux les plus emblématiques de la capitale. À première vue, l’événement avait tout pour plaire : une ouverture grand public, une offre spéciale promettant 100 euros de bons d’achat BHV pour 100 euros dépensés chez Shein, et une communication millimétrée.

Mais derrière les paillettes marketing, le climat est tout sauf festif. Depuis quelques jours, l’indignation monte, portée par des élus, des associations et des internautes outrés. Le nom Shein, déjà associé à la pollution textile, aux conditions de travail précaires et à la surconsommation effrénée, se retrouve désormais lié à une affaire autrement plus grave : celle de produits à caractère pédopornographique mis en vente sur la plateforme.

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La DGCCRF saisit la Justice

Tout est parti d’un signalement de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). L’organisme a alerté la Justice française après avoir constaté la commercialisation de poupées sexuelles évoquant des mineurs sur le site de Shein. Ces produits, jugés « inacceptables », ont immédiatement provoqué une vague d’indignation.

Le dossier a été transmis à l’Office des mineurs (Ofmin), déjà chargé d’enquêter sur d’autres plateformes en ligne, dont AliExpress, Temu et Wish, également soupçonnées d’avoir hébergé ce type de contenu.

Face à la gravité des faits, l’affaire est remontée jusqu’à l’Assemblée nationale, où plusieurs députés ont interpellé le gouvernement. Le ministre de l’Économie a lui-même déclaré que Shein avait « dépassé les bornes », rappelant que la France ne saurait tolérer la présence d’entreprises mettant en danger la dignité humaine et les droits des enfants.

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Le BHV dans la tourmente

Dans cette tempête, le BHV Marais se retrouve au centre de la polémique. L’annonce de la collaboration avec Shein avait déjà suscité une vive controverse dès octobre, mais la révélation du scandale des poupées sexuelles a transformé l’affaire en véritable crise d’image.

Plusieurs partenaires du BHV ont d’ailleurs choisi de rompre leur collaboration, à l’instar de Disneyland Paris, qui devait installer un espace éphémère pour les fêtes de Noël. Une décision qui en dit long sur la gêne que provoque aujourd’hui l’association du grand magasin parisien avec le géant chinois.

Malgré cela, Frédéric Merlin, président du BHV, a choisi de maintenir l’accord. Interrogé par la presse ce mardi, il a reconnu avoir « réfléchi à arrêter » cette collaboration mais explique avoir été rassuré par le retrait des produits incriminés et la coopération affichée par Shein avec la Justice. Une position qui, loin d’apaiser la situation, alimente désormais le débat public.

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Entre boycott et fascination

À Paris, la rue s’est déjà emparée du sujet. Sur les réseaux sociaux, les appels au boycott de Shein et du BHV se multiplient. Devant les vitrines du grand magasin, certains militants écologistes et féministes prévoient de manifester le jour de l’ouverture pour dénoncer « l’impunité » et « l’hypocrisie commerciale » des marques impliquées dans des affaires de ce type.

Mais paradoxalement, la curiosité du public reste intacte. Selon plusieurs médias, une foule importante est attendue pour cette ouverture. Les fans de la marque, séduits par les prix imbattables et les collections sans cesse renouvelées, se disent « impatients » de découvrir enfin Shein en version physique.

Ce contraste résume parfaitement le paradoxe Shein : une entreprise massivement critiquée mais toujours plébiscitée par des millions de consommateurs à travers le monde.

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Une fast fashion qui dérange

Depuis plusieurs années, Shein incarne à elle seule les excès de la mode ultra-rapide. Chaque jour, la marque met en ligne des milliers de nouveaux produits, souvent inspirés — voire copiés — de créations de designers ou de grandes enseignes.

Derrière cette productivité fulgurante se cachent pourtant des réalités plus sombres : conditions de travail précaires, salaires dérisoires, impact environnemental désastreux, production massive de déchets textiles. Autant de critiques qui ont valu à Shein le surnom peu flatteur de « monstre de la fast fashion ».

L’installation d’une boutique physique dans un lieu aussi symbolique que le BHV Marais, bastion du commerce parisien, a donc une forte portée symbolique : celle d’une mondialisation à double tranchant, où le succès économique s’entrechoque avec les enjeux éthiques et sociaux.

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Les réactions politiques se multiplient

À l’Assemblée, la colère est unanime. Plusieurs élus de tous bords ont dénoncé la banalisation d’une marque régulièrement épinglée pour ses pratiques. Certains demandent purement et simplement la suspension de l’ouverture, d’autres plaident pour un renforcement du contrôle des importations en ligne.

Le ministre délégué chargé du Commerce extérieur a rappelé que la France disposait déjà d’outils de régulation, mais que leur application devait être renforcée, notamment face à l’essor des géants chinois.

Cette polémique pourrait d’ailleurs relancer le débat sur la taxation des importations à bas coût, sujet brûlant au sein de l’Union européenne.

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Le pari risqué du BHV

Pour le BHV, cette collaboration avec Shein s’apparente désormais à un pari dangereux. L’enseigne parisienne, déjà en difficulté ces dernières années face à la montée du e-commerce, misait sur cette ouverture pour attirer une clientèle plus jeune et relancer sa fréquentation.

Mais l’effet pourrait bien être inverse. Les critiques s’intensifient, les clients fidèles s’indignent, et certains observateurs parlent déjà d’une crise de réputation pour le grand magasin historique.

Les prochaines semaines seront décisives : si la boutique rencontre un succès commercial malgré le scandale, le BHV pourrait y voir une opportunité économique. En revanche, si la mobilisation s’amplifie et que les ventes stagnent, l’expérience Shein pourrait vite tourner au fiasco.

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En bref

Ce 5 novembre 2025, la Super Lune du Castor ne sera pas la seule à illuminer Paris : les projecteurs se braquent aussi sur l’ouverture controversée de Shein au BHV. Entre scandale judiciaire, pressions politiques et boycott citoyen, l’événement symbolise les contradictions de notre époque : fascination pour la nouveauté, mais refus croissant de fermer les yeux sur les dérives éthiques.

Et si cette boutique devenait, malgré elle, le point de départ d’une réflexion nationale sur les limites de la fast fashion et sur la responsabilité morale des enseignes françaises ? L’histoire, en tout cas, ne fait que commencer.

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Mylène
Je suis Mylène, blogueuse, beauty addict, Rédactrice en Chef du webzine So Busy Girls et maman de 2 petits bouts. Et fana de chocolat. Et de bons polars. On avait dit "courte description" ?! Ah oui, j'ai oublié de dire que j'étais très (très très) bavarde...!