Ce mardi 29 octobre, Ségolène Royal était l’invitée de l’émission C dans l’air sur France 5 pour présenter son nouveau livre Mais qui va garder les enfants, paru le 23 octobre. Un ouvrage à la fois intime et politique, dans lequel l’ancienne ministre revient sur des épisodes douloureux de sa jeunesse.
Très émue sur le plateau, elle a révélé comment les conseils précieux de sa mère lui ont permis d’éviter plusieurs tentatives d’agressions sexuelles. Un témoignage fort, sincère, et terriblement nécessaire à l’heure où la protection des enfants reste un enjeu majeur.
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Un témoignage bouleversant sur le plateau de C dans l’air
Face à Caroline Roux, Ségolène Royal n’a pas cherché à masquer son émotion. En lisant un extrait du livre, la présentatrice a rappelé comment l’ex-candidate à la présidentielle évoquait les violences sexuelles avec une franchise rare : “Grâce à la mise en garde maternelle, j’ai pu échapper à un voisin qui embrassait goulûment des enfants de l’âge de l’école primaire. Grâce à elle, j’ai aussi trouvé le courage en classe de 6e de me reculer en tremblant lors de la visite médicale des médecins.”
À ces mots, Ségolène Royal a laissé paraître une vive émotion. “J’ai de l’émotion de revivre ça… Vous voyez, c’est tellement traumatisant finalement. Moi, j’ai échappé aux tentatives d’agression sexuelle.”
Des mots simples, mais qui résonnent avec une intensité particulière tant le sujet demeure tabou. Elle confie avoir été confrontée, à plusieurs reprises, à des situations graves au cours de sa scolarité et de ses études.
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De la parole personnelle à l’action politique
Ces expériences, Ségolène Royal les a transformées en engagement concret. Lorsqu’elle a été ministre déléguée à l’Enseignement scolaire puis ministre de l’Enfance et de la Famille, elle a tenu à mettre en place une véritable éducation à la prévention des violences sexuelles.
“Quand je suis devenue ministre, j’ai diffusé dans toutes les classes le code que je donne aujourd’hui dans mon livre”, explique-t-elle.
Ce code, elle le résume en quelques mots forts :
“Un enfant, vous lui dites : Ton corps, c’est ton corps. Tu as le droit de dire non. Et quand il a subi quelque chose, il faut lui dire : Je te crois, ce n’est pas de ta faute. Je vais maintenant te protéger.”
Ces phrases, qui peuvent sembler simples, représentent en réalité une base essentielle de la protection psychologique et juridique des enfants. Selon l’ancienne ministre, chaque enfant devrait entendre ces mots au moins une fois dans sa vie. Car c’est souvent le silence et la honte qui empêchent les victimes de parler, bien plus que la peur du danger lui-même.
L’importance des paroles maternelles
Ségolène Royal souligne à plusieurs reprises l’importance de l’éducation parentale dans la prévention des abus. C’est grâce aux mises en garde de sa mère qu’elle a pu reconnaître des comportements inappropriés et éviter le pire.
Elle se souvient notamment d’un professeur qui, profitant de son autorité, lui aurait demandé un “service sexuel contre un travail”, ou encore d’un médecin scolaire ayant eu des gestes déplacés.
Dans ces moments de sidération, les mots de sa mère lui sont revenus comme un réflexe protecteur : “J’ai toujours eu la force d’arrêter.” Une phrase qui résonne comme un message d’espoir pour toutes celles et ceux qui ont été victimes de ce type d’agissements.
Pour Ségolène Royal, ce sont ces enseignements maternels qui ont forgé son instinct de survie et son sens aigu de la dignité personnelle. Des valeurs qu’elle s’efforce aujourd’hui de transmettre à travers son livre et ses prises de parole publiques.
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Un message fort pour les parents et les éducateurs
Au-delà de son vécu personnel, Ségolène Royal a voulu, par ce livre et son témoignage télévisé, rappeler l’importance d’une éducation préventive dès le plus jeune âge.
Elle insiste : “Si chaque enfant entend ces mots, si les parents et les adultes s’en saisissent, cela peut tout changer.”
Les chiffres qu’elle avance sont alarmants :
“Un enfant sur dix en France est victime de harcèlement sexuel ou d’abus sexuels, y compris dans la famille.”
Face à cette réalité, la prévention devient un devoir collectif. Parler, écouter, croire les enfants et les accompagner sont des gestes essentiels. Pour l’ancienne ministre, le silence des adultes est souvent plus dangereux que la menace elle-même.
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L’émotion d’une femme publique devenue voix des victimes
Ce n’est pas la première fois que Ségolène Royal aborde le thème de la protection de l’enfance. Mais rarement elle s’était livrée avec autant d’émotion sur sa propre histoire. Ce qu’elle partage aujourd’hui, c’est bien plus qu’un simple souvenir : c’est un acte de transmission et un appel à la responsabilité collective.
“Je pense que quand on a vécu cela, on est plus crédible pour en parler. Et surtout, on sait que le conseil que vous donnez est efficace, puisque je l’ai expérimenté moi-même”, confie-t-elle.
Son courage et sa franchise ont suscité une vague de réactions positives sur les réseaux sociaux, saluant une parole rare, sincère et profondément utile. Beaucoup ont souligné le rôle exemplaire des femmes politiques lorsqu’elles osent utiliser leur notoriété pour rompre le silence et défendre les victimes.
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Un livre pour éveiller les consciences
Avec Mais qui va garder les enfants ?, Ségolène Royal ne signe pas seulement un essai politique, mais un ouvrage profondément humaniste et engagé. À travers son parcours de mère, de femme et de responsable publique, elle interroge les modèles éducatifs et les responsabilités sociales qui entourent les enfants.
Son objectif est clair : éveiller les consciences et offrir des outils concrets à ceux qui veulent prévenir les violences. Elle y partage des témoignages, des réflexions, mais aussi des conseils issus de son expérience personnelle et de ses années passées au gouvernement.
En s’exprimant ainsi, Ségolène Royal donne à la parole des victimes une dimension nouvelle : celle d’un témoignage constructif, porteur d’espérance et d’action.
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En bref : un message universel
En livrant son témoignage bouleversant, Ségolène Royal prouve une fois encore qu’elle n’a jamais cessé d’être une voix forte dans le débat public. Derrière la femme politique, c’est une mère et une ancienne enfant qui parlent, avec la conviction que les mots peuvent sauver des vies.
Ce qu’elle a vécu, elle le transforme aujourd’hui en outil d’émancipation collective. Car au-delà de son histoire personnelle, son message s’adresse à tous : aux parents, aux enseignants, aux élus, mais aussi aux enfants eux-mêmes.
“Parler, prévenir, protéger” — trois mots simples, mais porteurs d’un immense pouvoir. Grâce à son courage, Ségolène Royal rappelle que face à la violence, la parole est la première des armes, et qu’il n’est jamais trop tôt pour apprendre à s’en servir.
Pour info, le livre Mais qui va garder les enfants de Ségolène Royal est déjà disponible ici au prix de 21,90 €.
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