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Nicolas Sarkozy en prison : cette décision de justice dans l’affaire libyenne est-elle un signal pour l'ancien président ?

05 novembre 2025 - 11 : 52
par Clémence La cour d’appel de Paris a décidé de maintenir en détention Alexandre Djouhri, figure centrale du procès Sarkozy-Kadhafi, rejetant sa demande de mise en liberté. Une décision qui pourrait peser sur le sort de Nicolas Sarkozy, lui aussi incarcéré dans la même affaire du financement libyen présumé.

La cour d’appel de Paris a rendu ce mardi 4 novembre 2025 une décision très attendue dans le cadre du procès du financement libyen : elle a choisi de maintenir en détention Alexandre Djouhri, l’un des principaux intermédiaires de l’affaire, actuellement incarcéré à la prison de la Santé — la même où se trouve Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy en prison : cette décision de justice dans l’affaire libyenne est-elle un signal pour l'ancien président ?

Ce refus de mise en liberté, fondé sur des arguments précis, vient raviver les tensions judiciaires autour de cette affaire tentaculaire aux ramifications politiques internationales.

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Alexandre Djouhri reste en détention : les juges évoquent un risque de fuite

Condamné en première instance à six ans de prison et trois millions d’euros d’amende, Alexandre Djouhri, 66 ans, a vu sa demande de mise en liberté rejetée par la cour d’appel de Paris.
Le président de la cour a estimé que « la détention reste justifiée au regard des éléments précis et circonstanciés de la procédure », évoquant notamment un risque de fuite.

L’homme d’affaires franco-algérien, considéré comme un maillon central dans les circuits financiers entre la Libye de Mouammar Kadhafi et la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, est soupçonné d’avoir facilité des transactions occultes à des niveaux élevés du pouvoir.

Selon la cour, Djouhri présente des garanties de représentation faibles, et son profil — double nationalité, patrimoine opaque, liens familiaux en Suisse et au Royaume-Uni — alimente la crainte d’un départ à l’étranger.

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Une affaire au cœur des relations franco-libyennes

L’affaire du financement libyen remonte à plus d’une décennie.
La justice soupçonne le régime de Mouammar Kadhafi d’avoir versé plusieurs millions d’euros pour soutenir la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Dans ce dossier, Alexandre Djouhri a été reconnu coupable d’avoir organisé des opérations financières frauduleuses, notamment la vente fictive de deux tableaux, permettant à Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Élysée, de toucher 500 000 euros.

Les juges ont estimé que ces faits « démontrent une capacité corruptive à un très haut niveau, non seulement d’un agent public étranger, mais aussi d’un haut responsable français ».

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Un signal pour Nicolas Sarkozy ?

Cette décision de la cour d’appel est scrutée de près par les proches de Nicolas Sarkozy, également détenu dans cette même affaire.
L’ancien président, condamné pour corruption passive, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, a déposé une demande de mise en liberté qui sera examinée le 10 novembre.

Pour autant, les situations diffèrent :

  • Alexandre Djouhri détient la double nationalité franco-algérienne et possède des attaches à l’étranger,

  • Nicolas Sarkozy, lui, n’a que la nationalité française et bénéficie d’un domicile fixe et d’un ancrage territorial fort.

Ces éléments pourraient jouer en sa faveur, selon ses avocats, qui affirment que l’ancien chef de l’État ne présente aucun risque de fuite.

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Une défense qui crie à l’injustice

À la sortie de l’audience, Me Charles Consigny, avocat d’Alexandre Djouhri, a vivement réagi à la décision.

« Alexandre Djouhri est une nouvelle fois renvoyé à sa binationalité franco-algérienne, soi-disant susceptible de fuir en Algérie. C’est toujours un deux poids, deux mesures insupportable », a-t-il dénoncé.

L’avocat parle d’un « délit de faciès judiciaire », accusant la justice de biais systématiques contre son client.
Selon lui, la cour aurait fait preuve d’un excès de prudence injustifié, en s’appuyant sur des éléments « secondaires », tels qu’une adresse d’hébergement jugée insuffisante.

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Des garanties jugées « particulièrement faibles »

Dans sa décision, la cour d’appel de Paris a détaillé les motifs du refus :

  • absence de garanties solides de résidence,

  • incertitudes sur les revenus réels et les activités économiques de Djouhri,

  • liens internationaux susceptibles de favoriser une évasion.

Les magistrats soulignent que l’homme d’affaires opérait à la frontière du monde des affaires et du pouvoir politique, dans un système d’échanges opaques entre dirigeants français et libyens.
Cette proximité aurait permis de fausser le fonctionnement normal de l’État, justifiant une vigilance accrue.

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Un contexte judiciaire sous haute tension

L’affaire Sarkozy-Kadhafi est l’un des volets les plus explosifs de la Vᵉ République.
Elle mêle politique, argent et diplomatie, et implique plusieurs personnalités :

  • Claude Guéant, ancien ministre de l’Intérieur ;

  • Brice Hortefeux, ex-ministre proche de Sarkozy ;

  • et plusieurs anciens responsables libyens ayant confirmé l’existence de financements.

Nicolas Sarkozy, lui, conteste farouchement les accusations, dénonçant une « machination politique ».

Son incarcération, tout comme celle d’Alexandre Djouhri, marque une étape symbolique dans l’histoire politique récente, rappelant que la justice française n’épargne plus les plus hauts sommets de l’État.

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En résumé

  • La cour d’appel de Paris a rejeté la demande de mise en liberté d’Alexandre Djouhri ce 4 novembre 2025.

  • L’homme d’affaires, condamné à six ans de prison, reste incarcéré dans l’affaire du financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy.

  • Les juges évoquent un risque de fuite et des garanties insuffisantes.

  • Cette décision pourrait influencer l’examen de la demande de libération de Nicolas Sarkozy, prévue le 10 novembre.

À quelques jours de cette nouvelle audience, les regards se tournent vers la cour d’appel de Paris, qui pourrait bien déterminer l’avenir immédiat de l’ancien président.
Pour Nicolas Sarkozy, ce nouvel épisode rappelle que, dans cette affaire aux multiples rebondissements, chaque décision compte, et qu’à la prison de la Santé, l’attente se fait de plus en plus longue.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.