Jamais un président américain n’aura autant fait parler de… sa salle de bain. Donald Trump vient de révéler sur son réseau Truth Social des images de sa toute nouvelle salle d’eau à la Maison Blanche, et les réactions sont aussi nombreuses que virulentes.
Entre marbre noir et blanc, robinets dorés et budget faramineux, la rénovation du “bain Lincoln”, comme il l’appelle, divise profondément l’opinion publique américaine. Derrière les photos clinquantes, se cache une nouvelle controverse politique à la hauteur du personnage.
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300 millions de dollars pour une salle de bain présidentielle
C’est un projet à la mesure de Donald Trump : colossal et provocateur. D’après les informations relayées par la Maison Blanche, ces travaux auraient coûté près de 300 millions de dollars, entièrement financés par des donateurs privés.
Depuis plusieurs semaines, le président américain a lancé une série de rénovations spectaculaires au sein de la demeure présidentielle. Après avoir rasé l’aile Est, autrefois réservée à la Première dame, pour y construire une salle de bal, il s’est attaqué à la salle de bain Lincoln, l’une des plus anciennes pièces du bâtiment.
Sur les clichés partagés sur Truth Social, la pièce a radicalement changé de visage : exit le carrelage vert des années 1940, place à une salle d’eau digne d’un palace, ornée de marbre statuaire poli noir et blanc, de moulures massives et de robinets plaqués or.
Donald Trump s’en félicite :
“J’ai rénové la salle de bain Lincoln. Elle avait été refaite dans les années 40 dans un style art déco avec des carreaux verts, totalement inappropriés pour l’époque d’Abraham Lincoln.”
“C’est maintenant une salle de bain grandiose, très appropriée pour l’histoire américaine”, ajoute-t-il, affirmant que “le marbre utilisé pourrait être celui d’origine.”
Un goût du luxe qui ne passe pas
Mais cette “toilette présidentielle” n’a pas tardé à susciter l’indignation.
Sur les réseaux sociaux, les internautes oscillent entre moquerie, stupéfaction et colère. Beaucoup dénoncent un gaspillage ostentatoire, un détournement de symboles historiques, et une mise en scène d’un luxe déplacé dans un contexte économique difficile.
Sous le hashtag #ToiletGate, des milliers de messages ironiques se sont multipliés :
“Pendant que les Américains peinent à payer leurs factures, Trump s’offre des robinets dorés.”
“Lincoln aurait sûrement adoré un jacuzzi à bulles.”
“300 millions de dollars pour se regarder dans le marbre : tout un symbole.”
Un sondage ABC News/Washington Post/Ipsos confirme ce rejet populaire : 56 % des Américains se disent opposés à ces rénovations, contre 28 % qui les approuvent.
Une rénovation qui s’inscrit dans une série de transformations controversées
Cette salle de bain n’est qu’un épisode d’un chantier beaucoup plus vaste entrepris depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain a ordonné la destruction complète de l’aile Est, lieu emblématique de l’histoire présidentielle américaine, pour y construire une salle de bal monumentale.
L’opération, estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, a été financée par des mécènes privés proches du milliardaire. Une démarche qui interroge, tant sur le plan éthique que patrimonial.
Car la Maison Blanche, classée au patrimoine historique des États-Unis, est traditionnellement soumise à des contraintes architecturales strictes. Plusieurs associations de conservation du patrimoine ont déjà exprimé leur indignation, dénonçant des “transformations irréversibles” d’un lieu symbolique.
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Entre communication et provocation
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump joue la carte du scandale médiatique pour séduire sa base électorale.
En partageant lui-même les photos sur Truth Social, le président a soigneusement mis en scène cette “rénovation historique”, entre provocation assumée et culte du luxe.
Dans son message, il insiste sur la symbolique patriotique du projet :
“C’est un hommage à Abraham Lincoln, un grand président. J’ai simplement voulu lui redonner la grandeur qu’il mérite.”
Un argument qui laisse sceptiques la plupart des observateurs, pour qui cette nouvelle extravagance relève davantage du narcissisme architectural que d’une démarche historique.
Le politologue Elliot Harrison, interrogé par CNN, résume la situation :
“Trump transforme chaque espace en monument à sa propre gloire. Il n’a jamais compris que la Maison Blanche appartient à la nation, pas à un individu.”
La Maison Blanche, terrain de jeu politique et personnel
L’histoire retiendra sans doute que Donald Trump est le seul président à avoir autant modifié la Maison Blanche à son image. Là où Harry S. Truman, dans les années 1940, avait mené une rénovation structurelle nécessaire à la sécurité du bâtiment, Trump, lui, semble vouloir en faire un décor personnel de luxe, reflet de son empire immobilier.
Certains proches du président justifient ces choix en évoquant la volonté de “moderniser” un bâtiment vieux de plus de deux siècles. Mais pour ses détracteurs, il s’agit surtout d’une instrumentalisation du patrimoine présidentiel à des fins d’ego et de communication.
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Une nouvelle polémique politique à Washington
À Washington, cette rénovation ne fait pas que rire. Plusieurs élus démocrates ont demandé à la Commission de l’éthique présidentielle d’enquêter sur le financement des travaux. Selon eux, l’origine des dons privés utilisés pour les rénovations pourrait poser problème, notamment en cas de liens financiers avec des intérêts étrangers.
Du côté républicain, les réactions sont plus mesurées, mais certains élus s’inquiètent d’un “effet désastreux sur l’image du pays”.
“On parle d’un lieu sacré de l’histoire américaine. Pas d’un hôtel à Las Vegas”, a ironisé un sénateur modéré du GOP.
En résumé
En transformant la salle de bain Lincoln en un écrin de marbre et de dorures, Donald Trump s’offre un nouveau coup d’éclat… et une polémique de plus. Entre admiration, consternation et satire, les réactions illustrent une fois encore la fracture que son style de gouvernance provoque aux États-Unis.
Ce qui devait être une simple rénovation s’est mué en symbole de l’excès, mêlant luxe tapageur et culte de la personnalité. Et pendant que le marbre poli brille sous les dorures, la Maison Blanche, elle, semble avoir perdu un peu de son âme d’État.
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