Des tests accablants pour les géants du e-commerce low-cost
Les plateformes d’achats en ligne Shein et Temu, déjà dans le collimateur des autorités pour leurs pratiques commerciales agressives, font à nouveau parler d’elles.

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Cette fois, c’est pour une raison bien plus inquiétante : la dangerosité de certains produits vendus sur leurs sites.
Selon une enquête menée par l’association UFC-Que Choisir, en collaboration avec ses homologues danoise, belge et allemande, une majorité écrasante des produits testés – notamment des chargeurs USB et des jouets pour enfants – ne respecte pas les normes de sécurité européennes.
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Une campagne de tests menée à l’échelle européenne
Pour cette étude, les associations ont acheté 27 chargeurs sur Temu, 27 sur Shein, ainsi qu’un nombre équivalent de jouets sur chaque plateforme. Les achats ont été effectués de manière totalement aléatoire, auprès de vendeurs tiers, afin de refléter les conditions réelles d’achat pour les consommateurs européens.
Les produits ont ensuite été examinés dans des laboratoires spécialisés, selon différents critères :
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Présence des marquages réglementaires (comme le marquage CE) ;
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Résistance mécanique et électrique ;
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Analyse chimique des matériaux utilisés.
Les résultats sont alarmants : 69 % des produits testés ne respectent pas les normes européennes, et 57 % présentent un danger réel pour la santé ou la sécurité des utilisateurs.
Des chargeurs potentiellement mortels
Du côté des chargeurs USB, les conclusions sont sans appel. Sur les 54 modèles testés, seuls deux (un sur Shein et un sur Temu) ont passé avec succès l’intégralité des tests de conformité.
Les autres cumulent les défaillances : absence de marquage, risques de choc électrique, mauvaise isolation, surchauffe… Certains modèles auraient même pu provoquer des incendies domestiques en cas d’utilisation prolongée.
UFC-Que Choisir dénonce la qualité catastrophique de ces produits d’entrée de gamme, souvent vendus à moins de 5 euros, et rappelle que « ces objets ne sont pas de simples gadgets : ils peuvent être dangereux ».
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Des jouets qui présentent des risques graves pour les enfants
Les résultats sur les jouets sont tout aussi préoccupants. Sur 54 jouets testés (27 sur chaque plateforme), la moitié contient des pièces détachables trop facilement, susceptibles d’être avalées par un enfant.
Les analyses ont également révélé la présence de substances chimiques nocives, parfois interdites dans l’Union européenne, et une qualité de fabrication jugée désastreuse.
Un seul jouet sur les 54 testés s’est avéré totalement conforme aux normes européennes. Les autres présentent un risque d’étouffement, d’allergie, d’intoxication ou encore de brûlure.
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Shein et Temu réagissent après la publication du rapport
Alertées par UFC-Que Choisir, les deux plateformes ont rapidement réagi. Shein et Temu ont annoncé avoir retiré les produits incriminés de leurs catalogues.
Shein est même allé plus loin en lançant une campagne de rappel pour prévenir les acheteurs concernés. Temu, de son côté, affirme « coopérer pleinement » avec les autorités européennes pour renforcer ses contrôles.
Cependant, pour UFC-Que Choisir, ces réactions restent insuffisantes : « Ces sites ne peuvent pas se dédouaner de toute responsabilité en affirmant que les produits sont vendus par des tiers. Ils ont le devoir de s’assurer que tout article vendu sur leur plateforme respecte les lois européennes. »
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Un problème structurel du e-commerce ultra low-cost
Au-delà de cette étude, cette affaire souligne un problème plus large : la prolifération de produits non conformes vendus sur des sites étrangers accessibles en Europe.
Ces plateformes, souvent basées en Asie, profitent de failles réglementaires pour écouler des millions de produits à bas prix, sans contrôle préalable avant leur arrivée chez le consommateur.
Ces pratiques mettent en lumière les limites du système européen de surveillance du marché, déjà saturé face à la montée du e-commerce. Les contrôles douaniers, trop peu nombreux, ne permettent pas d’empêcher la mise en vente de ces articles dangereux.
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Vers un encadrement plus strict des marketplaces
Face à la multiplication des alertes, Bruxelles envisage de renforcer la réglementation des grandes plateformes de vente en ligne. L’objectif : les rendre pleinement responsables des produits qu’elles hébergent, même lorsqu’ils sont proposés par des vendeurs tiers.
Le futur Digital Services Act (DSA), en cours de déploiement, impose déjà de nouvelles obligations de traçabilité et de transparence. Mais pour des associations comme UFC-Que Choisir, il est urgent d’aller plus loin.
« Il faut que les géants du e-commerce cessent de se cacher derrière leurs vendeurs. Quand un produit est vendu sur leur site, ils doivent en assumer la responsabilité, au même titre qu’un distributeur classique », rappelle l’association de consommateurs.
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En bref
L’enquête d’UFC-Que Choisir révèle une réalité inquiétante : près de 7 produits sur 10 vendus sur Shein et Temu sont non conformes aux normes européennes. Entre risques électriques, chimiques ou mécaniques, ces articles exposent les consommateurs – et surtout les enfants – à de réels dangers.
Si les plateformes affirment vouloir corriger le tir, cette affaire relance le débat sur la sécurité des produits en ligne et sur la nécessité d’un contrôle renforcé des importations.
Une chose est sûre : derrière les prix cassés de l’ultra low-cost, le coût réel pourrait bien être celui de la sécurité des consommateurs.
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