C’est un épisode aussi spectaculaire qu’inquiétant pour le patrimoine français. Trois jours après le cambriolage du musée du Louvre, la présidente-directrice Laurence des Cars est auditionnée ce mercredi 22 octobre 2025 par la commission Culture du Sénat.
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L’affaire, digne d’un scénario de film, a mis en lumière de graves failles de sécurité au sein du plus célèbre musée du monde, où huit bijoux d’une valeur inestimable ont été dérobés en seulement huit minutes.
L’enquête avance, mais les questions s’accumulent : comment un tel vol a-t-il pu se produire dans un établissement aussi surveillé ? Et quelles mesures seront désormais prises pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise ?
Une audition sous haute tension au Sénat
Face aux sénateurs, Laurence des Cars, à la tête du Louvre depuis 2021, doit s’expliquer sur les conditions du cambriolage survenu dimanche 19 octobre dans la galerie Apollon, l’un des lieux les plus prestigieux du palais. Cette salle emblématique abrite d’ordinaire des trésors royaux et impériaux, parmi les plus précieux de la collection française.
L’audition vise à déterminer si le musée a respecté toutes les procédures de sécurité en vigueur et à comprendre comment des voleurs ont pu pénétrer dans un bâtiment censé être l’un des mieux protégés d’Europe.
La présidente devra aussi détailler les mesures correctives prévues à court et moyen terme, en attendant les travaux de rénovation majeurs du musée, qui ne débuteront pas avant 2031.
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Un casse millimétré en huit minutes
Selon les premiers éléments de l’enquête, quatre malfaiteurs se sont introduits dans le musée aux alentours de 3 h 15 du matin, en utilisant un monte-charge de service pour accéder directement au premier étage du palais. Une fois sur place, ils ont découpé une fenêtre avec une disqueuse, se sont introduits dans la galerie Apollon, ont brisé plusieurs vitrines et se sont emparés de huit bijoux historiques avant de disparaître, le tout en moins de huit minutes.
Parmi les pièces volées figurent des objets d’une valeur historique et symbolique inestimable :
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Le collier et une boucle d’oreille de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie,
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Des bijoux de la reine Hortense,
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Et surtout le diadème de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, un chef-d’œuvre joaillier orné de pierres précieuses.
La couronne de diamants et d’émeraudes appartenant également à l’impératrice Eugénie a été retrouvée plus tard à proximité du bâtiment, endommagée. Les voleurs, eux, restent introuvables.
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Des failles déjà dénoncées depuis plusieurs mois
Si le choc est immense, ce vol n’a malheureusement pas pris tout le monde par surprise. Déjà en février dernier, Kim Pham, administrateur général du musée, alertait sur “l’état défectueux, parfois délabré des équipements”, citant notamment des problèmes de sûreté, d’électricité, de climatisation et même de huisseries vétustes.
Un rapport de la Cour des comptes, encore non publié mais consulté par plusieurs médias, évoque des retards considérables dans la mise en conformité des dispositifs techniques de sécurité.
Selon ce document, l’établissement souffre d’un déséquilibre budgétaire chronique : les montants alloués aux travaux d’entretien et de mise aux normes — environ 323 millions d’euros — seraient très insuffisants pour couvrir les besoins réels du site.
“Depuis plusieurs années, nous alertons sur la fragilité du patrimoine et sur le manque d’investissement dans la protection de nos musées”, a rappelé la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly, membre de la commission Culture.
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L’État monte au créneau
Dès lundi, une réunion de crise a eu lieu au ministère de la Culture, réunissant Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, Rachida Dati, ministre de la Culture, ainsi que plusieurs représentants des forces de l’ordre et de la préfecture.
Objectif : analyser les failles du dispositif de sécurité et renforcer la protection autour des principaux musées et monuments nationaux.
Les préfets ont été chargés d’évaluer les mesures de surveillance actuelles et de proposer des renforcements immédiats si nécessaire.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte plus large : la montée des cambriolages d’œuvres d’art en Europe inquiète les autorités, alors que plusieurs vols ciblés ont eu lieu ces dernières années dans des musées d’Italie, d’Allemagne et d’Espagne.
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Le Louvre face à un défi historique
Fondé en 1793, le musée du Louvre abrite plus de 35 000 œuvres exposées et des centaines de milliers de pièces en réserve. Malgré un système de sécurité complexe combinant caméras, détecteurs et surveillance humaine, l’établissement souffre de son immensité et de bâtiments anciens difficilement adaptables aux normes modernes.
Ce nouveau scandale relance le débat sur le financement de la sécurité du patrimoine français. Beaucoup de responsables culturels estiment que la France consacre des budgets insuffisants à la protection des trésors nationaux, alors que la fréquentation touristique et la valeur symbolique des œuvres ne cessent d’augmenter.
Pour Laurence des Cars, cette audition représente un moment crucial : défendre l’institution tout en reconnaissant la nécessité d’agir vite pour restaurer la confiance. Le musée, qui accueille chaque année plus de 8 millions de visiteurs, ne peut se permettre un nouveau faux pas.
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Une enquête en cours et des questions sans réponse
L’enquête, confiée à la brigade de répression du banditisme (BRB), mobilise d’importants moyens techniques et humains. Les enquêteurs exploitent actuellement les images de vidéosurveillance, analysent les traces ADN retrouvées sur place et étudient les connexions téléphoniques relevées autour du site dans la nuit du vol.
La piste d’un vol commandité par un collectionneur privé n’est pas exclue. Certains spécialistes évoquent une opération menée par des professionnels aguerris, connaissant parfaitement la structure du musée et ses horaires de ronde. D’autres penchent pour une fuite interne ou une complicité de personnel, hypothèse jugée “possible mais prématurée” par les enquêteurs.
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En résumé
Le cambriolage du Louvre, survenu en seulement huit minutes, secoue l’opinion publique et les institutions culturelles. Entre failles techniques, sous-financement chronique et retards de modernisation, ce vol met en lumière les vulnérabilités d’un patrimoine pourtant mondialement admiré.
L’audition de Laurence des Cars au Sénat, ce mercredi 22 octobre, pourrait marquer un tournant : celui d’une refonte urgente des dispositifs de sécurité dans les musées français. Pendant ce temps, les enquêteurs poursuivent leur traque, déterminés à retrouver les voleurs et les bijoux royaux disparus.
Un casse éclair qui entre déjà dans la légende… mais qui laisse surtout un goût amer : celui d’un joyau national fragilisé au cœur même de la République des arts.
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