L’image était troublante de réalisme. Ce lundi 21 octobre 2025, les téléspectateurs de la chaîne Channel 4 ont assisté à un moment inédit dans l’histoire de la télévision britannique : l’apparition d’une présentatrice entièrement générée par intelligence artificielle, baptisée Aisha Gaban.
Lire aussi : Les salaires de Léa Salamé et Élise Lucet font polémique, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme
Une femme brune, au regard expressif et à la voix posée, qui s’est adressée à des millions de Britanniques sans qu’ils se doutent un instant qu’elle n’existait pas. Ce n’est qu’à la fin de l’émission que la vérité a été révélée : Aisha Gaban n’était pas réelle.
Elle était le fruit d’un travail de modélisation numérique et d’intelligence artificielle, créée pour incarner un message fort : celui d’un futur où l’IA pourrait bien bouleverser le monde du travail — et même remplacer les humains à l’écran.
Lire aussi : Salaires du JT : combien gagnent réellement Anne‑Claire Coudray, Gilles Bouleau et Laurent Delahousse ?
Une illusion parfaite signée Channel 4
L’expérimentation a eu lieu dans le cadre du documentaire « Dispatches : Will AI take my job ? » (« L’IA va-t-elle voler mon emploi ? »). L’objectif : interpeller le public sur les risques concrets de l’intelligence artificielle pour certaines professions.
The U.K.’s first AI news anchor shocks @Channel4 viewers
— Eugenio Fierro (@EugenioFierro3) October 21, 2025
???? Channel 4’s special “Will AI Take My Job?” looked like a regular documentary on automation, until the very last minute.
That’s when the host revealed the truth: she wasn’t real.
???? The “presenter” was a fully… pic.twitter.com/G7gsAih8mq
Pendant plusieurs minutes, Aisha Gaban a mené son intervention comme une présentatrice chevronnée, évoquant posément les transformations du marché du travail liées à l’automatisation et à la montée en puissance des technologies d’IA.
« L’intelligence artificielle va toucher la vie de tout le monde dans les prochaines années. Et pour certains, elle va leur faire perdre leur emploi », a-t-elle déclaré face caméra, avant d’ajouter avec un brin d’ironie : « Peut-être même les présentateurs de télévision comme moi. »
Les téléspectateurs ne se sont aperçus de rien. Ce n’est qu’à la toute fin du programme qu’elle a révélé :
« Je n’existe pas. Mon image et ma voix ont été générées à l’aide de l’intelligence artificielle. »
Une phrase qui a instantanément glacé les téléspectateurs, et suscité des milliers de réactions sur les réseaux sociaux.
Lire aussi : Voici le salaire de Jean-Pierre Foucault pour présenter le Loto, et il fait beaucoup réagir les internautes
Une première pour la télévision britannique
S’il ne s’agit pas d’une première mondiale — des journalistes virtuels avaient déjà été utilisés en Chine, au Koweït ou encore en Inde —, cette expérience marque la première apparition d’une animatrice IA sur une chaîne britannique nationale.
À travers ce coup médiatique, Channel 4 entendait provoquer la réflexion sur l’avenir du travail et sur la manière dont la technologie s’invite désormais au cœur de la production médiatique.
La chaîne, connue pour son ton audacieux et ses documentaires d’investigation, a voulu dénoncer les dérives potentielles de l’intelligence artificielle tout en expérimentant ses possibilités techniques.
Lire aussi : Bruno Masure se confie sur sa retraite et révèle ses anciens salaires à la télévision
Le message derrière la démonstration
Dans un communiqué, Louisa Compton, responsable de l’information de Channel 4, a expliqué que ce projet visait à alerter sur la puissance de l’IA et sa capacité à tromper le public :
« Notre priorité reste un journalisme de qualité, vérifié, impartial et digne de confiance, ce que l’intelligence artificielle n’est pas capable de produire », a-t-elle souligné.
« Il n’y aura pas d’autre présentateur numérique à l’antenne. L’expérience avait pour but d’illustrer le potentiel perturbateur de l’IA et la facilité avec laquelle il est possible de manipuler les spectateurs. »
L’apparition d’Aisha Gaban a ainsi servi de piqûre de rappel dans une ère où les deepfakes et les contenus générés par IA se multiplient sur internet.
Lire aussi : Voici le salaire astronomique que Léa Salamé a refusé chez BFMTV pour présenter le JT de France 2
Un phénomène déjà mondial
Si le Royaume-Uni découvre à peine ce type de présentateur numérique, d’autres pays expérimentent depuis plusieurs années ce concept.
-
En 2018, l’agence de presse officielle Xinhua en Chine avait présenté son premier journaliste IA, capable de lire des dépêches 24 heures sur 24.
-
En Inde, une chaîne d’information régionale avait lancé Sana, une animatrice virtuelle fluide et expressive.
-
Au Koweït, un présentateur numérique nommé Fedha avait fait ses débuts sur les réseaux sociaux de l’agence KUNA.
Mais la particularité d’Aisha Gaban, c’est qu’elle n’était pas là pour informer, mais pour interpeller. En incarnant une journaliste virtuelle parlant de l’impact de l’IA sur l’emploi, Channel 4 a brouillé les frontières entre le réel et le numérique de manière volontaire et assumée.
Lire aussi : « C’est dangereux » : Michel Drucker face aux critiques sur sa fortune colossale
L’impact sur le monde du travail
Le thème du documentaire, « Will AI take my job ? », s’appuie sur des études sérieuses, notamment celles du McKinsey Global Institute, qui estiment que 27 % des tâches effectuées aujourd’hui pourraient être automatisées d’ici à 2030.
Les métiers les plus concernés seraient ceux des centres d’appels, du service client, de la banque, de l’administration, mais aussi des médias et de la création de contenu.
Le cas d’Aisha Gaban illustre cette mutation : ce qui relevait hier de la science-fiction est désormais techniquement possible. Les progrès des modèles de génération vocale et faciale, associés à des systèmes comme Sora, ChatGPT, ou Runway, permettent aujourd’hui de créer des avatars réalistes en quelques minutes, capables de parler, cligner des yeux et reproduire des émotions.
Lire aussi : "Maintenant je peux le dire" : pourquoi Karine Le Marchand a refusé de devenir le visage du JT de M6
Une expérience qui interroge la confiance du public
En trompant volontairement ses téléspectateurs avant de révéler la supercherie, Channel 4 voulait aussi questionner la notion de confiance dans les médias.
Dans un paysage saturé d’images générées par IA, comment distinguer le vrai du faux ?
L’exercice, salué pour sa créativité mais aussi critiqué pour son audace, met en lumière les nouveaux défis éthiques du journalisme à l’ère numérique. L’information n’a jamais été aussi accessible… ni aussi manipulable.
« Aisha Gaban » aura au moins réussi une chose : forcer les téléspectateurs à douter, et à réfléchir à ce qu’ils voient à l’écran.
Lire aussi : Voici le salaire de Jean-Pierre Foucault pour présenter le Loto, et il fait beaucoup réagir les internautes
En résumé
-
Le 21 octobre 2025, la chaîne britannique Channel 4 a diffusé une présentatrice virtuelle nommée Aisha Gaban, entièrement générée par IA.
-
Le public n’a appris qu’à la fin de l’émission qu’elle n’était pas humaine.
-
L’objectif était de sensibiliser à l’impact de l’intelligence artificielle sur l’emploi et aux risques de désinformation.
-
Channel 4 a promis qu’il n’y aurait pas d’autres présentateurs IA à l’antenne.
Cette expérience spectaculaire, à la croisée de la technologie et de la conscience collective, restera comme un moment charnière dans l’histoire de la télévision — celui où l’humain a vu son double numérique lui voler la vedette, le temps d’une soirée.
Découvrez maintenant Salaires du JT : combien gagnent réellement Anne‑Claire Coudray, Gilles Bouleau et Laurent Delahousse ? et le salaire astronomique que Léa Salamé a refusé chez BFMTV pour présenter le JT de France 2.
Lire aussi : « C’est dangereux » : Michel Drucker face aux critiques sur sa fortune colossale