Culture

Budget, dissolution, retraites : voici ce qu’il faut retenir de l’interview de Sébastien Lecornu

09 octobre 2025 - 11 : 32
par Clémence Lors de son interview sur France 2, Sébastien Lecornu a écarté la dissolution, annoncé la nomination d’un Premier ministre sous 48 heures, reconnu des erreurs dans son gouvernement et évoqué les dossiers brûlants du budget et des retraites.

Mercredi soir, Sébastien Lecornu était l’invité du 20 heures de France 2 pour sa première apparition publique depuis sa démission de Matignon.

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Dans un entretien à la fois sobre et solennel, conduit par Léa Salamé, visiblement malade mais déterminée, le Premier ministre démissionnaire a dressé le bilan de ses 48 heures de négociations avec les partis politiques et partagé ses conclusions sur la situation du pays.

Entre volonté d’apaisement, lucidité politique et reconnaissance d’erreurs, il a confirmé la nomination d’un nouveau chef de gouvernement d’ici vendredi soir, tout en réaffirmant son attachement à la stabilité institutionnelle.

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Une dissolution désormais « écartée »

Dès les premières minutes de l’interview, Sébastien Lecornu a tenu à clarifier le point le plus sensible de la séquence politique : la dissolution de l’Assemblée nationale. Alors que plus de 66 % des Français y étaient favorables selon un sondage Ifop, l’ancien Premier ministre a été catégorique :

« Il y a une majorité absolue à l’Assemblée nationale qui refuse la dissolution. »

Autrement dit, le scénario d’un retour aux urnes est écarté, du moins pour l’instant. Lecornu explique que le climat parlementaire, bien que fragmenté, permet encore de dégager un « chemin difficile mais possible » pour la stabilité.

Après avoir transmis son rapport au président de la République, il estime que le pays dispose d’une plateforme politique minimale capable de garantir la continuité de l’État, notamment pour le vote du budget 2026.

« La dissolution s’éloigne », a-t-il insisté, précisant que le futur gouvernement devra être “complètement déconnecté des ambitions présidentielles pour 2027”, afin de se concentrer sur les urgences du moment.

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Un Premier ministre nommé d’ici 48 heures

Comme pour mettre fin à la période de flou politique, Lecornu a annoncé que la nomination d’un nouveau Premier ministre interviendrait dans les 48 heures. Une information immédiatement confirmée par l’Élysée, qui a précisé que le président Emmanuel Macron ferait connaître son choix avant vendredi soir.

« Je ne cours pas après le job », a rappelé Lecornu.
« Ce soir, ma mission est terminée. »

Cette déclaration clôt sa mission d’intérim, entamée après l’annonce de sa démission lundi matin, et marque son retrait des négociations. Son ton, empreint de gravité, traduit une forme d’apaisement après une séquence politique jugée tendue, mais aussi une volonté de transmettre le relais sans fracas.

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Un budget 2026 « imparfait » mais nécessaire

Autre dossier central abordé lors de cette interview : le budget 2026. Selon Sébastien Lecornu, le projet sera présenté lundi en Conseil des ministres, comme prévu, mais ne sera pas exempt de débats ni de controverses.

« Il ne sera pas parfait », reconnaît-il. « Il y aura beaucoup à débattre, des économies à faire, des mesures qui peuvent avoir un impact social et des arbitrages fiscaux à justifier. »

Le Premier ministre démissionnaire plaide pour un “choc de confiance” en direction des ménages et des entreprises, afin de rassurer un pays encore marqué par la hausse des taux d’intérêt, la lente reprise économique et le poids de la dette publique.

Toutefois, il souligne qu’il n’est plus en mesure d’en détailler les orientations :

« Le budget est tombé avec moi », glisse-t-il avec une pointe d’ironie, rappelant qu’il appartient désormais à son successeur de le défendre devant le Parlement.

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Les retraites : un « dossier bloquant » mais incontournable

Sébastien Lecornu n’a pas éludé le sujet explosif des retraites, qu’il qualifie de « l’un des dossiers les plus bloquants ». Selon lui, il est impératif de rouvrir le débat, sans quoi la France s’exposerait à des déséquilibres financiers importants.

« Il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu », explique-t-il.
« On ne peut pas être dans un déni démographique. »

Suspendre la réforme coûterait au moins trois milliards d’euros en 2027, prévient-il, tout en appelant à une discussion apaisée et transparente. Pour lui, la décision finale revient au président de la République, qui doit, dit-il, « prendre ses responsabilités ».

Cette phrase, lourde de sens, sonne comme un avertissement : le prochain gouvernement devra affronter ce dossier tôt ou tard. Et si Lecornu se garde bien d’exprimer une opinion tranchée, il insiste sur un point :

« Ce débat s’invitera forcément à la présidentielle. »

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Des erreurs reconnues et une autocritique rare

Dans un exercice d’humilité plutôt inhabituel à ce niveau de responsabilité, Sébastien Lecornu a reconnu plusieurs erreurs dans la gestion de son dernier gouvernement.

« La composition du gouvernement manquait sans doute d’originalité. Je plaide coupable », admet-il.

Une phrase qui résonne comme une mise en garde adressée à Emmanuel Macron pour la suite : renouveler les visages et les idées, afin de redonner confiance aux Français.

L’ancien Premier ministre souligne la difficulté d’avoir mené des négociations politiques « dans le secret des conversations », tout en constatant que les bases militantes des partis « poussent souvent aux lignes les plus dures », ce qui freine les compromis nécessaires.

Malgré tout, il se décrit comme un “moine-soldat” ayant « tout essayé » pour trouver un chemin politique viable :

« J’ai tout essayé… Ce soir, ma mission est terminée. »

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Un appel à la stabilité dans un contexte international tendu

Enfin, Lecornu a insisté sur la nécessité de stabilité au sommet de l’État, dans un contexte international marqué par les tensions géopolitiques.

« Il ne faut pas sous-estimer la tension à l’international que le chef de l’État doit gérer », a-t-il souligné, ajoutant qu’il « n’est pas le moment de changer de président ».

Il appelle à respecter l’institution présidentielle et à éviter toute nouvelle crise politique interne, qui affaiblirait la position de la France sur la scène mondiale.

Cette conclusion résonne comme un message d’unité, voire de loyauté, adressé à Emmanuel Macron, à un moment où le président cherche à recomposer son gouvernement et à restaurer la confiance des Français.

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En résumé

Lors de son interview sur France 2, Sébastien Lecornu a officialisé la fin de sa mission à Matignon, écarté la dissolution de l’Assemblée, et confirmé la nomination d’un Premier ministre dans les 48 heures.

Reconnaissant des erreurs dans la composition de son équipe, il appelle à un gouvernement de travail, concentré sur les dossiers urgents : le budget 2026, la réforme des retraites et la stabilité du pays.

Une sortie digne et mesurée pour celui qui, en deux jours, aura tenté d’éteindre l’incendie politique sans rallumer la guerre des ambitions.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.