Plus de dix ans après la mort tragique de Robin Williams, sa fille Zelda Williams continue de défendre farouchement la mémoire de son père. L’actrice de 36 ans a publié ce lundi un message poignant sur Instagram, demandant aux internautes de cesser de lui envoyer des images et vidéos de son père générées par intelligence artificielle.
Un cri du cœur plein de colère et de tristesse, dans lequel elle dénonce une dérive technologique qu’elle juge “stupide, dégoûtante et inhumaine”.
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“S’il vous plaît, arrêtez de m’envoyer des vidéos de papa en IA”
Dans une longue story partagée à ses plus de 300 000 abonnés, Zelda Williams n’a pas mâché ses mots.
“S’il vous plaît, arrêtez de m’envoyer des vidéos de papa en IA. Arrêtez de croire que je veux les voir ou que je comprendrai, je ne comprends pas et je ne comprendrai pas. Si vous essayez juste de me troller, j’ai vu bien pire, je vais me restreindre et passer à autre chose.”
Mais au-delà de la lassitude, l’émotion est palpable. Zelda, fille unique de l’acteur avec la productrice Marsha Garces, dit être profondément blessée par cette utilisation technologique du visage et de la voix de son père.
“Si vous avez un minimum de décence, arrêtez de lui faire ça, à moi et à tout le monde. C’est stupide, c’est une perte de temps et d’énergie. Et croyez-moi, ce n’est pas ce qu’il voudrait.”
Un message ferme, ponctué d’une douleur sincère : celle d’une fille qui voit le souvenir de son père se transformer en avatar numérique, sans son consentement.
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“Vous ne faites pas de l’art, vous fabriquez des hot-dogs dégoûtants”
Dans la suite de son message, Zelda Williams s’en prend frontalement aux créateurs de ces vidéos en IA générative qui pullulent sur TikTok, YouTube ou X (ex-Twitter). Des extraits souvent présentés comme “hommages”, où la voix, le visage et le style de Robin Williams sont recréés à l’aide de modèles d’intelligence artificielle.
Mais pour elle, ces montages n’ont rien d’un hommage :
“Vous ne faites pas de l’art. Vous transformez la vie des êtres humains, l’histoire de l’art et de la musique en hot-dogs dégoûtants et ultra-transformés, pour ensuite les enfoncer dans la gorge de quelqu’un d’autre en espérant qu’il vous fera un petit signe d’approbation et appréciera. C’est dégueulasse.”
Un parallèle culinaire féroce, mais clair : pour Zelda, ces créations sont des produits industriels sans âme, qui trahissent tout ce que son père défendait.
Dans une seconde story, elle poursuit :
“Et pour l’amour de TOUT, arrêtez d’appeler ça ‘le futur’. L’IA ne fait que recycler et régurgiter le passé pour le reconstituer.”
Une critique frontale d’une technologie qui, selon elle, défigure la mémoire des artistes tout en prétendant les honorer.
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Une voix dissonante face à d’autres hommages
Les propos de Zelda Williams contrastent fortement avec ceux de Matthew Lawrence, acteur qui incarnait le fils de Robin Williams dans Mrs Doubtfire.
En juillet dernier, lors du Comic-Con, il avait confié à Entertainment Weekly qu’il “adorerait faire revivre la voix de Robin Williams” grâce à un logiciel d’intelligence artificielle :
“Avec le respect et l’accord de la famille, j’aimerais faire quelque chose de vraiment spécial. Pour toute une génération, cette voix est emblématique.”
Un point de vue que Zelda rejette catégoriquement. Pour elle, même avec de “bonnes intentions”, ces résurrections numériques n’ont rien d’humain. Elles ravivent des douleurs intimes et trahissent l’esprit de l’artiste.
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Une bataille éthique qu’elle mène depuis des années
Ce n’est pas la première fois que Zelda Williams s’élève contre l’usage abusif de l’intelligence artificielle.
En 2023, lors de la grève des acteurs hollywoodiens, elle s’était déjà exprimée pour dénoncer la possibilité de recréer des acteurs décédés sans leur consentement.
“Je ne suis pas une voix impartiale dans la lutte contre l’IA. J’ai vu pendant des années des gens vouloir former ces modèles pour recréer des acteurs qui ne peuvent pas consentir, comme papa. Ce n’est pas théorique, c’est bien réel.”
Elle révélait alors avoir déjà entendu des enregistrements en IA utilisant la voix de son père, parfois pour lui faire dire des phrases qu’il n’a jamais prononcées.
“C’est personnellement perturbant. Mais les conséquences vont bien au-delà de mes propres sentiments. Les acteurs vivants méritent de créer leurs personnages avec leurs choix, leur voix, leurs émotions. L’IA ne fait que voler cette humanité.”
Une réflexion que de nombreux professionnels du cinéma partagent aujourd’hui, alors que la frontière entre hommage et exploitation devient de plus en plus floue.
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“Un horrible monstre frankensteinien”
L’actrice, qui a joué notamment dans Dead of Summer et prêté sa voix à plusieurs personnages d’animation, va encore plus loin dans sa dénonciation :
“Ces reconstitutions sont, au mieux, une pâle copie de personnes plus grandes. Et au pire, un horrible monstre frankensteinien, bricolé à partir des pires éléments de cette industrie, au lieu de ce qu’elle devrait représenter.”
Derrière cette colère, une angoisse partagée par de nombreux artistes : celle de voir l’identité artistique et la mémoire des comédiens devenir des produits malléables à l’infini, gérés par des algorithmes et des studios.
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Le poids du deuil et la mémoire d’un géant
Robin Williams, disparu en 2014 à l’âge de 63 ans, reste l’un des comédiens les plus aimés au monde. Star de Mrs Doubtfire, Hook, Jumanji ou encore Le Cercle des poètes disparus, il a marqué plusieurs générations par sa tendresse, son humour et sa générosité.
Son suicide, survenu après des années de souffrances liées à une maladie neurologique, avait bouleversé le monde entier. L’autopsie avait révélé qu’il souffrait de démence à corps de Lewy, une maladie cérébrale dégénérative qui provoque hallucinations et perte de motricité.
Pour sa fille Zelda, ces souffrances, cette humanité, cette fragilité sont tout ce qui faisait de lui un homme profondément réel — et c’est précisément ce que l’intelligence artificielle ne pourra jamais reproduire.
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En résumé
En s’adressant directement à ses abonnés, Zelda Williams rappelle que derrière chaque acteur disparu se trouve une personne, une famille, un deuil.
Elle refuse que l’image de son père soit utilisée comme simple matière première pour alimenter les algorithmes de l’intelligence artificielle.
“Papa n’aurait jamais voulu ça.”
Un message d’amour, mais aussi d’alerte, à l’heure où Hollywood et les plateformes technologiques flirtent dangereusement avec la résurrection numérique.
Parce que pour Zelda Williams, l’hommage véritable n’a rien à voir avec les pixels : il réside dans la mémoire vivante de ceux qui ont aimé Robin Williams — l’homme, pas la copie.
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