Depuis la démission surprise de Sébastien Lecornu ce lundi, le climat politique s’est brutalement tendu. Alors que le gouvernement est en pleine tourmente et que les négociations s’enlisent, plusieurs voix s’élèvent pour réclamer la démission d’Emmanuel Macron et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée.
Si ce scénario reste pour l’heure hypothétique, il n’en demeure pas moins prévu par la Constitution française. Mais concrètement, comment une telle élection pourrait-elle s’organiser ?
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Un contexte politique explosif
Le départ du Premier ministre Sébastien Lecornu, après seulement quelques heures à la tête du gouvernement, a marqué un nouveau tournant dans la crise institutionnelle que traverse le pays. En l’espace de quelques jours, la majorité s’est fracturée, les alliances se sont effritées et l’opposition a senti un espace à occuper.
La France insoumise, le Rassemblement national, l’UDR, et même certains membres des Républicains ont appelé le président de la République à “rendre les clés de l’Élysée”. Tous invoquent la nécessité de redonner la parole au peuple pour sortir d’une impasse politique inédite sous la Ve République.
De son côté, Édouard Philippe, chef du parti Horizons et ancien Premier ministre, a tenu un discours plus mesuré mais tout aussi symbolique. Invité sur RTL ce mardi 7 octobre, il a estimé que le chef de l’État devrait envisager d’organiser une élection présidentielle anticipée, mais seulement “après le vote du budget 2026”, afin d’assurer une transition “ordonnée et digne”.
Pour autant, la réalité juridique d’un tel scénario est encadrée avec une extrême précision par la Constitution.
La Constitution encadre strictement la vacance du pouvoir
La démission d’un président de la République ne relève pas d’une simple décision politique : elle entraîne une vacance du pouvoir qui active un processus constitutionnel clairement défini.
Selon l’article 7 de la Constitution de 1958, la vacance doit être constatée officiellement par le Conseil constitutionnel, qui en informe immédiatement le gouvernement. Dès cet instant, les fonctions présidentielles cessent immédiatement.
Le pouvoir exécutif est alors temporairement transféré au président du Sénat – aujourd’hui Gérard Larcher – qui assure l’intérim à l’Élysée. Mais ce président par intérim ne dispose pas des pleins pouvoirs : il ne peut ni dissoudre l’Assemblée nationale, ni organiser de référendum. Son rôle se limite essentiellement à assurer la continuité de l’État et à préparer l’élection d’un nouveau président.
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Un calendrier précis : entre 20 et 50 jours pour voter
Une fois la vacance constatée, la machine électorale se met en marche. L’article 7 prévoit que, sauf cas de force majeure, une nouvelle élection présidentielle doit être organisée dans un délai de 20 à 50 jours après la démission du chef de l’État.
Autrement dit, si Emmanuel Macron venait à démissionner le 10 octobre, les Français seraient appelés aux urnes entre le 30 octobre et le 29 novembre.
Pendant cette période, le Conseil constitutionnel et le ministère de l’Intérieur superviseraient l’organisation du scrutin. Le calendrier électoral serait donc resserré, laissant aux partis politiques moins de deux mois pour choisir leurs candidats, obtenir leurs 500 parrainages d’élus, et lancer une campagne express.
Malgré l’urgence, le cadre légal reste inchangé : les règles habituelles s’appliquent, qu’il s’agisse de la collecte des signatures, du temps de parole dans les médias ou du déroulement du vote en deux tours.
Le nouveau président élu exercerait ensuite un mandat complet de cinq ans, sans que celui-ci ne soit limité par le temps restant du mandat précédent.
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Un scénario hautement improbable selon la majorité
Si ce mécanisme constitutionnel existe, sa mise en œuvre reste hautement improbable. Pour les proches du chef de l’État, cette hypothèse n’a tout simplement “aucun fondement politique”.
Aurore Bergé, ministre démissionnaire et ancienne porte-parole du gouvernement, a balayé cette idée sans détour sur le plateau de TF1 :
“Le président de la République ne démissionnera pas. La démission, ça n’existe pas. Elle ne ferait qu’ajouter de l’instabilité à la crise actuelle.”
Une ligne reprise par plusieurs ténors de la majorité, pour qui le départ du président ne ferait que fragiliser davantage les institutions et créer un précédent dangereux.
À l’Élysée, l’entourage d’Emmanuel Macron insiste sur un point : le président a été “élu et réélu démocratiquement”, et il est donc de son devoir “d’aller au bout de son mandat”.
L’option privilégiée, selon plusieurs sources, resterait une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, afin de tenter de reconstruire une majorité parlementaire sans toucher à la fonction suprême.
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L’opposition divise sur la marche à suivre
Du côté de l’opposition, les positions divergent.
Pour Marine Le Pen, la démission d’Emmanuel Macron serait un “acte de sagesse” qui permettrait “de rendre la parole au peuple”. Le Rassemblement national plaide pour une refondation démocratique rapide, estimant que le président a “perdu toute légitimité politique et populaire”.
À gauche, La France insoumise adopte une posture plus radicale : Mathilde Panot, Sophia Chikirou ou Aly Diouara appellent ouvertement à la démission immédiate du président. Sur les réseaux sociaux, le mot-clé #MacronDoitPartir est devenu viral, rassemblant les opposants de tous bords.
Mais d’autres formations comme le Parti socialiste prônent la prudence. Le PS refuse d’appeler à la démission ou à la dissolution, préférant plaider pour la nomination d’un Premier ministre issu de la gauche et des écologistes, capable de rétablir une forme d’équilibre politique.
Quant à Édouard Philippe, il mise sur une solution intermédiaire : un départ “préparé” d’Emmanuel Macron après le vote du budget, permettant une transition institutionnelle maîtrisée et un scrutin anticipé “sans brutalité démocratique”.
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Ce que cela signifierait pour la France
Une élection présidentielle anticipée bouleverserait profondément la vie politique française. Avec un calendrier resserré, les partis seraient contraints de se mobiliser dans l’urgence, sans convention, sans campagne longue, et avec des alliances souvent improvisées.
Cette situation pourrait aussi favoriser les figures déjà installées dans le paysage politique, comme Marine Le Pen, Édouard Philippe ou Jean-Luc Mélenchon, au détriment de nouveaux venus qui n’auraient pas le temps de s’imposer.
Sur le plan économique, une telle élection créerait une période d’incertitude : les marchés financiers, les investisseurs et les institutions européennes surveilleraient de près la stabilité du pays, déjà fragilisée par plusieurs mois de tensions.
Enfin, d’un point de vue symbolique, une démission d’Emmanuel Macron marquerait un tournant historique : aucun président de la Ve République n’a jamais choisi de quitter volontairement le pouvoir avant la fin de son mandat.
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En bref
Pour l’heure, rien n’indique qu’Emmanuel Macron envisage un tel geste. Mais la crise politique actuelle et la démission de Sébastien Lecornu ont ouvert la voie à toutes les hypothèses, y compris celle d’une présidentielle anticipée.
Encadrée par la Constitution, cette procédure serait rapide, encadrée et juridiquement claire. Mais politiquement, elle représenterait un séisme inédit, dont la France aurait du mal à se remettre.
En attendant, l’Élysée observe, temporise et tente de regagner le contrôle. Une chose est sûre : le pays retient son souffle, dans un climat où la politique se joue désormais à la minute près.
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