Culture

Edouard Philippe demande une élection présidentielle anticipée à Emmanuel Macron : “L’État n’est plus tenu”

07 octobre 2025 - 14 : 30
par Clémence En pleine crise politique, Édouard Philippe a appelé Emmanuel Macron à organiser une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget, estimant que “l’État n’est plus tenu” et qu’une nouvelle légitimité politique est nécessaire.

Dans un climat politique explosif, Édouard Philippe a créé la surprise ce mardi matin sur RTL. L’ancien Premier ministre et actuel président du parti Horizons, longtemps perçu comme l’un des piliers du socle macroniste, a demandé à Emmanuel Macron d’organiser une élection présidentielle anticipée.

Edouard Philippe demande une élection présidentielle anticipée à Emmanuel Macron : L’État n’est plus tenu

Une prise de position rare et lourde de sens, qui marque un véritable tournant dans la crise politique que traverse actuellement la France.

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Un choc politique au sommet du pouvoir

L’État n’est plus tenu”, a lâché Édouard Philippe dans une formule percutante qui résonne comme un constat d’échec. L’ancien locataire de Matignon, jusque-là fidèle à Emmanuel Macron tout en cultivant son indépendance, a appelé le président à prendre une initiative forte : nommer un Premier ministre pour boucler le budget 2026, puis annoncer une présidentielle anticipée.

“Je ne suis pas pour sa démission immédiate et brutale, mais il doit prendre son initiative. Il doit nommer un Premier ministre pour construire un budget. Quand la France est dotée d’un budget, il doit annoncer une élection présidentielle anticipée. Et il part, une fois le budget adopté.”

Une proposition claire, presque inédite sous la Ve République, qui vise selon lui à sortir le pays d’une impasse institutionnelle et à restaurer la stabilité politique.

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Le premier appel à une présidentielle anticipée venu du “socle commun”

Jusqu’ici, les appels à une démission d’Emmanuel Macron ou à des élections anticipées provenaient essentiellement de l’opposition : Marine Le Pen, Jordan Bardella, Mathilde Panot ou encore Éric Ciotti avaient tous réclamé un départ du président.

Mais c’est la première fois qu’une telle demande émane d’un allié historique du chef de l’État. En se positionnant ainsi, Édouard Philippe brise le silence du camp présidentiel et s’impose comme une voix indépendante, pragmatique et institutionnelle au milieu du chaos politique.

Selon lui, cette solution est “la seule manière ordonnée et digne” de clore la séquence actuelle sans plonger la France dans une crise encore plus profonde :

“Je ne suis pas favorable au désordre. Mais je constate que le pouvoir exécutif n’a plus de majorité, que les gouvernements tombent les uns après les autres, et que les Français n’ont plus confiance. Il faut repartir sur des bases saines.”

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Un diagnostic sévère sur l’état de la République

Depuis la démission express du Premier ministre Sébastien Lecornu, qui n’a tenu que quatorze heures avant de quitter ses fonctions, le pays semble s’enfoncer chaque jour un peu plus dans l’instabilité. L’absence de majorité claire, les blocages parlementaires répétés, les motions de censure en série et les tensions sociales ont créé un climat d’asphyxie politique inédit.

Édouard Philippe, qui a lui-même dirigé un gouvernement minoritaire pendant les crises successives des gilets jaunes et de la pandémie, mesure mieux que quiconque la gravité de la situation. Il estime qu’une élection présidentielle anticipée, bien encadrée et préparée, permettrait de redonner une légitimité démocratique au pouvoir exécutif.

Pour lui, il ne s’agit pas d’un acte de rupture, mais d’un acte de responsabilité institutionnelle :

“Quand la France est au bord de la paralysie, il faut que le chef de l’État prenne la décision qui permettra au pays d’avancer. Il n’y a pas de honte à redonner la parole aux Français.”

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Une proposition à contre-courant de la majorité présidentielle

À l’Élysée, la réaction ne s’est pas fait attendre. Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on a accueilli les propos d’Édouard Philippe avec surprise et prudence. “Ce n’est pas le moment de rajouter de la confusion à la confusion”, a commenté un conseiller présidentiel, tandis que plusieurs membres de la majorité estiment qu’une présidentielle anticipée aggraverait l’instabilité au lieu de la résoudre.

De son côté, Aurore Bergé, ancienne porte-parole du gouvernement, a réaffirmé la ligne de l’exécutif :

“Le président ne démissionnera pas. La démission, ça n’existe pas. Elle ne ferait qu’ajouter de l’instabilité.”

Mais en interne, la sortie d’Édouard Philippe fait grincer des dents. Certains y voient un acte d’émancipation clair à l’égard d’Emmanuel Macron, voire une pré-campagne présidentielle déguisée. L’ancien Premier ministre, qui reste populaire dans l’opinion publique et dispose d’un réseau solide à droite comme au centre, pourrait chercher à se positionner comme recours pour l’après-Macron.

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Une bombe politique assumée

Lors de son intervention sur RTL, Édouard Philippe a reconnu que sa proposition allait “bousculer les lignes”. Et c’est exactement ce qu’il semble rechercher : provoquer un électrochoc démocratique dans un pays qu’il juge “épuisé” par les jeux d’appareil et les crises successives.

“Il ne s’agit pas de tout casser, mais de tout remettre à plat. Si nous continuons ainsi, nous allons droit vers un blocage complet de nos institutions.”

Cette déclaration sonne comme un désaveu cinglant pour Emmanuel Macron, venant de l’un de ses anciens plus proches collaborateurs. En demandant au président de partir après le vote du budget, Édouard Philippe ne prône pas la démission immédiate, mais une transition politique maîtrisée, presque “institutionnelle”, qui permettrait d’éviter une explosion parlementaire ou un effondrement du gouvernement.

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L’opposition salue une “prise de conscience tardive”

Les réactions de l’opposition ne se sont pas fait attendre. Du côté du Rassemblement national, Jordan Bardella a salué “une prise de conscience tardive mais lucide”, ajoutant que “même les soutiens d’Emmanuel Macron reconnaissent désormais que la France est à bout de souffle”.

Chez La France insoumise, Mathilde Panot a ironisé :

“Quand même Édouard Philippe admet que le président doit partir, c’est que le château de cartes est en train de s’effondrer.”

Mais pour d’autres responsables politiques, notamment au Parti socialiste, la proposition d’Édouard Philippe est jugée “institutionnellement cohérente” : une façon de rendre la crise gérable tout en préservant la stabilité de l’État, sans passer par une démission immédiate qui plongerait la République dans l’inconnu.

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Une manœuvre politique habile ?

Derrière ce discours empreint de gravité, certains observateurs y voient une manœuvre stratégique. En prenant les devants sur la question de la présidentielle anticipée, Édouard Philippe se positionne comme homme d’État, au-dessus de la mêlée, capable de penser l’intérêt du pays plutôt que celui d’un parti.

Mais cette posture lui permet aussi de préparer le terrain pour 2027, voire avant. En cas d’élection anticipée, il pourrait se présenter comme le candidat de la raison et de la stabilité, face à un duel Le Pen / Macron ou face à un RN en position de force.

Une stratégie fine, qui lui permet de garder son image d’homme sérieux tout en se démarquant du président sortant.

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En résumé

En demandant à Emmanuel Macron d’organiser une élection présidentielle anticipée après le vote du budget, Édouard Philippe brise un tabou et s’impose comme le premier membre du “socle commun” à appeler à une sortie ordonnée de la crise.

Ses mots — “L’État n’est plus tenu” — résument à eux seuls la gravité de la situation et son inquiétude face à la désagrégation du pouvoir exécutif.

Un signal fort, à la fois politique et symbolique, qui pourrait bien accélérer le cours des événements à l’Élysée… et redessiner, déjà, les contours de la prochaine bataille présidentielle.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.