C’est une annonce qui tombe en pleine Fashion Week parisienne et qui secoue déjà le monde de la mode. Le géant chinois Shein, symbole de l’ultra fast-fashion, a confirmé l’ouverture de ses six premiers magasins physiques permanents en France à partir du 1er novembre 2025.
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Une arrivée remarquée qui s’annonce aussi stratégique que controversée.
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Un projet d’envergure en partenariat avec la Société des grands magasins
Jusqu’ici, Shein s’était contenté de points de vente éphémères et d’une domination quasi totale de la vente en ligne. Mais dès novembre, la marque va franchir une nouvelle étape avec une implantation durable dans l’Hexagone.
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À Paris, un espace de 1 000 m² ouvrira au 6e étage du BHV Marais, véritable institution du commerce parisien.
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En région, cinq autres espaces verront le jour dans les Galeries Lafayette affiliées de Dijon, Reims, Grenoble, Angers et Limoges. Ces magasins auront une surface comprise entre 300 et 400 m².
Pour mener à bien ce projet, Shein s’est associé à la Société des grands magasins (SGM), propriétaire et exploitante du BHV Marais et de plusieurs Galeries Lafayette de province.
Frédéric Merlin, président de la SGM, a justifié ce partenariat en affirmant :
« Cette alliance est plus qu'un simple lancement – c'est un engagement pour revitaliser les centres-villes partout en France, restaurer les grands magasins et développer des opportunités pour le prêt-à-porter français. »
Selon lui, cette implantation devrait créer environ 200 emplois directs et indirects dans le pays.
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La polémique enfle du côté des Galeries Lafayette
Mais cette annonce n’a pas manqué de faire réagir. Car si la SGM accueille Shein dans ses magasins, les Galeries Lafayette ont tenu à prendre leurs distances, publiant un communiqué officiel de désapprobation :
« Les Galeries Lafayette tiennent à exprimer leur profond désaccord avec cette décision (de SGM) au regard du positionnement et des pratiques de cette marque d’ultra fast-fashion qui est en contradiction avec leur offre et leurs valeurs. »
Autrement dit, la marque française au prestige centenaire ne cautionne pas l’arrivée de Shein dans ses magasins franchisés. Une précision qui témoigne du malaise grandissant que suscite la stratégie agressive du géant chinois.
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Une désapprobation partagée par la Fédération nationale de l’habillement
La Fédération nationale de l’habillement (FNH) a également exprimé sa colère. Pour elle, voir des enseignes aussi emblématiques que le BHV ou les Galeries Lafayette s’associer à Shein revient à sacrifier l’héritage de la mode française.
Dans un communiqué, l’organisme dénonce « un manque d’imagination et de professionnalisme alarmant » et souligne que ces enseignes, qui « ont par le passé tant contribué au rayonnement et à la créativité de la France », s’associent désormais « à ce qu’il y a de plus contestable dans le secteur de la mode ».
Des casseroles judiciaires et financières à répétition
La polémique ne naît pas seulement du modèle économique de Shein. Ces derniers mois, l’entreprise a multiplié les démêlés judiciaires et financiers en France comme à l’international.
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En juin 2025, l’Assemblée nationale a adopté une loi anti fast-fashion, visant directement les pratiques de marques comme Shein et Temu.
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En juillet 2025, Shein a été condamnée par la DGCCRF à une amende record de 40 millions d’euros pour « pratiques commerciales trompeuses concernant les réductions de prix ».
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En septembre 2025, la CNIL a infligé une sanction historique de 150 millions d’euros à Shein (aux côtés de Google) pour non-respect de la législation sur les cookies et la protection des données personnelles.
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À l’international, après deux ans d’enquête, l’OCDE a conclu que la marque ne respectait pas ses principes directeurs en matière de droits sociaux et d’objectifs environnementaux.
Autant de dossiers qui renforcent l’image négative d’une marque accusée de pratiquer une production massive au détriment des conditions de travail et de l’environnement.
Shein, symbole de l’ultra fast-fashion
Fondée en 2012 et désormais basée à Singapour, Shein a bâti son empire en misant sur un modèle ultra-rapide : des milliers de nouveaux articles ajoutés chaque jour, des prix très bas, une communication calibrée pour séduire la Génération Z via les réseaux sociaux.
En 2022, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 23 milliards de dollars, devenant l’un des leaders mondiaux de la mode en ligne. Sa stratégie lui a permis d’éclipser des marques comme Zara ou H&M auprès d’un public jeune, avide de nouveautés et peu sensible à la question de la durabilité.
Mais ce succès a un revers : Shein est devenue le bouc émissaire des défenseurs de la mode durable et des pouvoirs publics, qui l’accusent de symboliser les excès d’une industrie polluante et peu respectueuse des droits sociaux.
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Une implantation qui divise la France
L’ouverture de six magasins Shein en France illustre parfaitement cette contradiction : d’un côté, une marque qui séduit par son accessibilité et sa proximité avec les attentes des consommateurs jeunes ; de l’autre, un modèle qui scandalise les défenseurs de l’environnement et les acteurs traditionnels du prêt-à-porter.
Pour certains, l’arrivée physique de Shein dans l’Hexagone risque d’accélérer le déclin des commerces indépendants et de fragiliser davantage un secteur textile français déjà en grande difficulté.
Pour d’autres, au contraire, cette implantation représente une chance de revitaliser les grands magasins et d’attirer un nouveau public dans des centres-villes parfois désertés.
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Une bataille d’image en perspective
Quoi qu’il en soit, cette arrivée marquera un tournant. En s’implantant durablement, Shein quitte le monde virtuel pour affronter la réalité du commerce physique, où son image sera directement confrontée à celle des grandes enseignes françaises.
L’entreprise a promis des emplois et une dynamisation économique locale, mais ses opposants soulignent que le prix à payer, en termes sociaux et environnementaux, risque d’être élevé.
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En résumé
À partir du 1er novembre 2025, Shein ouvrira ses six premiers magasins permanents en France, dont un espace majeur de 1 000 m² au BHV Marais à Paris et cinq autres dans des Galeries Lafayette en province (Dijon, Reims, Grenoble, Angers, Limoges).
Un projet mené avec la Société des grands magasins, qui s’accompagne de promesses d’emplois mais suscite une vive polémique. Entre critiques des Galeries Lafayette, désapprobation de la FNH et condamnations judiciaires récentes, la marque chinoise reste au cœur des débats.
Symbole d’une ultra fast-fashion à succès mais contestée, Shein s’apprête à franchir un nouveau cap en France – un pari risqué qui pourrait bien redessiner le paysage du commerce textile.
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