L’arrivée remarquée de Tilly Norwood
Au Festival du Film de Zurich, les projecteurs ne se sont pas tournés vers une star hollywoodienne, mais vers Tilly Norwood, une comédienne créée de toutes pièces grâce à l’intelligence artificielle. Derrière elle, le studio Xicoia, fondé par Eline van der Velden, également PDG de l’agence Particle6.
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L’objectif affiché : ouvrir une nouvelle ère où les acteurs numériques pourraient évoluer aussi bien sur TikTok, YouTube que dans de véritables productions cinématographiques. La présentation de Tilly a été pensée comme un coup d’éclat. Le public a découvert une actrice virtuelle capable, selon ses créateurs, de simuler des émotions et d’interagir de manière fluide avec son environnement. Un mois avant le festival, une vidéo promotionnelle avait déjà lancé le buzz, préparant le terrain pour cette révélation mondiale.
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Une ambition affichée
Pour Eline van der Velden, la démarche ne se limite pas à un simple gadget numérique. Elle affirme que l’ambition est de hisser Tilly au rang des grandes stars hollywoodiennes : « Nous voulons qu’elle soit la prochaine Scarlett Johansson ou Natalie Portman », a-t-elle confié.
Selon elle, l’IA libère la créativité des contraintes budgétaires, offrant aux scénaristes et réalisateurs un nouvel outil artistique. L’idée est de concevoir des personnages capables d’évoluer en temps réel, de répondre à leur public et d’incarner une nouvelle forme de narration interactive.
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Hollywood monte au créneau
Si les producteurs et agences de talents se disent intrigués par ce projet, la réaction de plusieurs acteurs traditionnels ne s’est pas fait attendre. La comédienne Melissa Barrera a publié sur Instagram un appel au boycott des agences travaillant avec des personnages 100% numériques. Même tonalité du côté de Lukas Cage et Toni Colette, qui dénoncent une menace directe pour le métier d’acteur.
Cette fronde illustre la crainte grandissante que l’IA devienne une concurrente sérieuse pour les comédiens humains, déjà fragilisés par les mouvements de grève récents à Hollywood liés à l’automatisation et aux nouvelles technologies.
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Une réponse mesurée de la fondatrice
Face à cette tempête médiatique, Eline van der Velden a tenu à clarifier sa position. Sur ses réseaux sociaux, elle a rappelé qu’elle-même est actrice et qu’aucune machine ne saurait remplacer l’authenticité et la sensibilité d’une performance humaine.
Pour elle, Tilly Norwood ne doit pas être vue comme une rivale, mais comme une expérience complémentaire, destinée à enrichir les récits et offrir de nouvelles perspectives créatives. « Rien – et certainement pas un personnage entièrement numérique – n’est capable de se substituer au savoir-faire et à la joie d’une performance humaine », a-t-elle affirmé.
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Un tournant pour l’industrie ?
La présentation de Tilly Norwood a posé une question essentielle : le public souhaite-t-il réellement suivre des stars sans pouls ? Eline van der Velden estime que l’audience cherche avant tout des histoires fortes, peu importe que l’acteur soit réel ou synthétique. Et les premiers signes montrent que les fans de cinéma et de réseaux sociaux sont curieux, voire séduits.
Pour autant, la polémique met en lumière les tensions grandissantes entre l’IA et le monde artistique. Là où certains voient un danger, d’autres y perçoivent une opportunité pour démocratiser la création et inventer de nouvelles formes de divertissement.
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En bref
Avec Tilly Norwood, la première actrice 100% IA officiellement présentée dans un grand festival, le cinéma vient peut-être de franchir un point de non-retour. Fascination, inquiétude, curiosité : le débat ne fait que commencer. Entre la promesse d’une créativité illimitée et la peur d’une déshumanisation du 7e art, Zurich restera comme le lieu où le futur du cinéma a pris un visage… virtuel.
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