Un partenariat qui tombe comme un couperet
La surprise a été totale pour les salariés de Pimkie, convoqués à une réunion extraordinaire mardi matin. Ils s’attendaient à une annonce stratégique, peut-être un projet de rachat ou une réorganisation interne.
Unsplash - appshunter.io
Mais le choc fut brutal : la marque française de prêt-à-porter s’associe avec Shein, le géant chinois de l’ultra fast-fashion. Pour les employés comme pour les syndicats, c’est une véritable douche froide. « Ça a été un choc. Personne ne s’attendait à ça », confie Marie-Annick Merceur, déléguée CFDT et salariée depuis trente-neuf ans. Les mots qui reviennent le plus dans la bouche des salariés ? Colère, incompréhension et sentiment de trahison.
Lire aussi Quasi nue en dentelle, le look sexy de Dakota Johnson enflamme le tapis rouge new-yorkais
Une identité menacée selon les syndicats
Créée en 1971, Pimkie s’est imposée comme une marque emblématique de la mode française à prix accessible. Mais après des années de difficultés et de fermetures de magasins, l’entreprise cherche un second souffle. Son président, Salih Halassi, voit dans ce partenariat une chance d’augmenter les ventes digitales, aujourd’hui limitées à 6 % du chiffre d’affaires en ligne. Il espère atteindre rapidement les 30 %. Mais pour les salariés, l’argument est loin de convaincre. Beaucoup redoutent que Pimkie perde son image de marque, diluée dans l’univers Shein, souvent critiqué pour sa production massive et ses pratiques opaques.
Lire aussi : Pimkie et Shein : la famille Mulliez envisage une plainte contre ce partenariat « particulièrement déloyal »
La colère des clients et les appels au boycott
Les réseaux sociaux de Pimkie se sont embrasés dès l’annonce. De nombreux clients fidèles ont exprimé leur colère, certains annonçant qu’ils boycotteraient désormais la marque. Des milliers d’abonnés auraient déjà quitté les pages officielles. « Ce choix… c’est incompréhensible », martèle encore Marie-Annick Merceur. Les consommateurs dénoncent une incohérence totale : comment une marque française, attachée à une certaine tradition textile, peut-elle s’associer à un géant critiqué pour ses conditions de travail et son empreinte environnementale désastreuse ?
Lire aussi : Shein va vendre du Pimkie dans 160 pays : pourquoi ce partenariat secoue le monde du prêt-à-porter
L’industrie textile française tire la sonnette d’alarme
La réaction ne s’arrête pas aux salariés et aux clients. Du côté des professionnels de la mode, le tollé est général. Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, parle d’une « association de malfaiteurs ». Pour lui, le risque est clair : voir du Shein débarquer progressivement dans les magasins Pimkie. Il redoute un scénario où le groupe chinois, déjà accusé de détruire l’économie locale, s’installerait durablement sur le territoire en utilisant la marque française comme cheval de Troie.
Un contexte de crise pour le prêt-à-porter
Depuis plusieurs années, la mode française traverse une crise sans précédent. Des enseignes historiques comme Camaïeu ou Kaporal ont mis la clé sous la porte, et d’autres comme C&A se battent pour survivre. Chez Pimkie, plus de 500 emplois ont déjà été supprimés depuis 2023. Aujourd’hui, l’entreprise emploie encore entre 750 et 800 personnes. Mais pour combien de temps ? Les syndicats craignent que cette alliance avec Shein ne soit qu’un pas de plus vers une disparition à terme.
Lire aussi : « Je ne cherche pas une mère de substitution » : Alex Vizorek se confie sur sa relation avec une femme plus âgée
Une dimension politique et européenne
Face à ce séisme, certains acteurs de la filière appellent l’État et l’Europe à réagir. « C’est à l’État et à l’Europe de dire stop. Aux États-Unis, ils ont mis en place une taxe et ça marche », rappelle Yann Rivoallan. L’idée : instaurer des barrières commerciales pour freiner l’importation massive de vêtements à bas coût, dont l’impact écologique et social est dévastateur. Pour l’instant, Bruxelles reste timide sur ce dossier, tandis que Paris tente de préserver un secteur déjà fragilisé.
Lire aussi : Dany Boon officialise sa relation avec Clara Vello après sa séparation avec Laurence Arné
Shein, un géant controversé mais incontournable
Depuis son explosion sur le marché européen, Shein est devenu incontournable pour une partie du public, séduit par ses prix imbattables et ses collections renouvelées en permanence. Pourtant, la plateforme est régulièrement épinglée pour son empreinte environnementale colossale et ses conditions de travail déplorables. Les critiques ne suffisent pas à freiner sa croissance : Shein attire une clientèle de plus en plus large, composée majoritairement de femmes d’environ 40 ans, loin du cliché de l’adolescente accro au shopping.
Lire aussi : Melania Trump : son chapeau lunaire qui a volé la vedette au château de Windsor
Un avenir incertain pour Pimkie
En s’alliant à Shein, Pimkie espère sauver son avenir digital et relancer ses ventes. Mais cette stratégie semble périlleuse : d’un côté, elle risque de perdre sa clientèle fidèle attachée à son identité française, et de l’autre, elle pourrait n’être qu’un tremplin pour l’expansion de Shein en Europe. Les salariés, eux, se sentent sacrifiés dans ce jeu financier. L’histoire dira si ce mariage forcé sera une renaissance ou l’ultime étape avant une disparition annoncée. Pour l’instant, le mot qui résume le mieux l’état d’esprit chez Pimkie reste : incompréhension.
Découvrez maintenant Salaires du JT : combien gagnent réellement Anne‑Claire Coudray, Gilles Bouleau et Laurent Delahousse ? et Voici le salaire astronomique que Léa Salamé a refusé chez BFMTV pour présenter le JT de France 2.
Lire aussi : Kev Adams : Capucine Anav admet avoir « compté le nombre de préservatifs » pour s'assurer de sa fidélité