Le ton monte dans le monde du textile français. Au lendemain de l’annonce du partenariat entre Pimkie et Shein, la famille Mulliez, fondatrice de nombreux géants comme Auchan, Décathlon ou Leroy Merlin, dénonce une véritable trahison.
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Selon elle, l’accord conclu entre la marque française et le géant chinois de l’ultra fast-fashion n’est pas seulement une erreur stratégique : il pourrait aussi avoir des conséquences judiciaires.
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Un partenariat qui fait polémique
L’annonce a créé un véritable séisme. Hier, l’homme d’affaires Salih Halassi, repreneur de Pimkie en 2023, a officialisé un partenariat inédit avec Shein. L’objectif affiché : relancer la marque en profitant de la puissance logistique et numérique du groupe chinois. Mais ce rapprochement avec l’ultra fast-fashion, régulièrement critiquée pour ses méthodes de production et son impact environnemental, a immédiatement suscité l’indignation. Le monde du textile français, déjà fragilisé, voit dans ce choix une fuite en avant périlleuse. Pour beaucoup, cette décision met en péril l’identité de Pimkie, marque historique née dans le Nord et symbole d’une certaine mode française accessible.
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La réaction cinglante de la famille Mulliez
C’est dans ce contexte que la famille Mulliez a réagi avec fermeté. Dans un communiqué, Suramac, la filiale qui avait cédé Pimkie il y a trois ans, annonce son intention de saisir la justice. Les mots choisis sont sans équivoque : ce partenariat est jugé « particulièrement déloyal » vis-à-vis des engagements pris lors de la vente de 2023. Lors de cette cession, la famille Mulliez avait déboursé près de 140 millions d’euros pour préserver l’activité et garantir l’emploi. Une somme considérable, destinée à assurer l’autonomie et la pérennité de l’enseigne. Voir aujourd’hui Pimkie se tourner vers Shein, symbole d’une concurrence étrangère ultra-agressive, est perçu comme une trahison pure et simple.
Les enjeux financiers et juridiques
La plainte que s’apprête à déposer la famille Mulliez pourrait reposer sur une utilisation « contraire à leur finalité » des fonds débloqués au moment de la vente. En d’autres termes, les millions investis pour soutenir Pimkie ne devaient pas servir à financer un rapprochement avec Shein. Si la justice venait à confirmer cette interprétation, le partenariat pourrait être remis en cause, voire annulé. Derrière cette bataille judiciaire se cache une question plus large : comment sauver une marque française historique sans la livrer à des acteurs internationaux souvent décriés pour leurs pratiques sociales et environnementales ?
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Pimkie face à son avenir
Créée en 1971, Pimkie a longtemps été une référence de la mode pour adolescentes et jeunes femmes. Mais depuis les années 2010, l’enseigne souffre face à l’essor de l’e-commerce et à la montée en puissance des géants de l’ultra fast-fashion. Malgré plusieurs plans de relance, la marque a accumulé des pertes, entraînant sa vente par la famille Mulliez en 2023. Le partenariat avec Shein devait être vu comme un nouveau départ, une chance de moderniser l’offre et de conquérir un public plus jeune et plus connecté. Mais la controverse actuelle montre que l’équation est loin d’être simple : se rapprocher de Shein, c’est aussi risquer de perdre son âme.
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Une affaire qui dépasse Pimkie
L’affaire Pimkie-Shein illustre un débat brûlant qui agite le monde de la mode : comment concilier rentabilité, respect de l’environnement et sauvegarde des savoir-faire locaux ? L’ultra fast-fashion, incarnée par Shein, attire des millions de consommateurs grâce à ses prix imbattables et sa rapidité, mais suscite aussi une levée de boucliers pour son impact écologique et social. La réaction de la famille Mulliez montre que cette alliance n’est pas seulement une question économique, mais aussi une affaire de valeurs. Le feuilleton judiciaire qui s’annonce pourrait bien redessiner l’avenir de Pimkie, mais aussi envoyer un signal fort à l’ensemble du secteur textile français.
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