Coup d’arrêt pour Tony Parker. L’ancien champion de basket, reconverti dans les affaires, a vu son ambitieux projet immobilier et touristique à Villard-de-Lans (Isère) rejeté par le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un refus qui s’appuie sur des arguments environnementaux et un rejet massif de la population locale.
Un projet touristique XXL
Depuis 2019, Tony Parker, via son groupe Infinity Nine, est propriétaire de la Société des remontées mécaniques de Villard-de-Lans et de Corrençon (SEVLC). Son idée : développer une unité touristique au pied du domaine skiable, avec pas moins de 17.597 m² de surface de plancher.
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Le programme prévoyait :
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99 suites-appartements touristiques pouvant accueillir jusqu’à 700 lits,
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des équipements sportifs,
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des commerces et services liés aux loisirs de montagne.
Un projet de grande envergure qui devait dynamiser l’économie locale et moderniser l’offre touristique de la station.
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Un « dimensionnement excessif » selon l’État
Mais pour le préfet, le projet était tout simplement trop démesuré. Dans son arrêté, il parle d’un « dimensionnement manifestement excessif au regard de l’offre actuelle et de l’équilibre en matière de ressources naturelles ». Les services de l’État et plusieurs instances locales, dont la mission régionale de l’autorité environnementale et le conseil scientifique du parc naturel régional du Vercors, ont tous émis de sérieuses réserves.
Parmi les points bloquants, l’arrêté souligne :
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des incertitudes sur la disponibilité et la gestion de la ressource en eau,
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une sous-estimation des émissions de gaz à effet de serre,
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et un manque de données fiables pour évaluer les impacts sociaux, économiques et environnementaux.
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Une consultation publique sans appel
Avant cette décision, une consultation publique avait été organisée entre le 31 mars et le 30 avril 2025. Résultat : près de 80 % des 3 614 participants se sont déclarés opposés au projet. Un rejet massif qui a sans doute pesé dans la balance. Beaucoup d’habitants craignaient que cette infrastructure ne dénature le cadre naturel du Vercors et n’aggrave les tensions déjà fortes sur la gestion de l’eau dans la région.
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Tony Parker peut-il rebondir ?
Ce revers n’est pas forcément définitif. Tony Parker dispose de deux mois pour faire appel de la décision. Il peut aussi choisir de déposer plus tard un nouveau dossier, mais en retravaillant le projet pour l’adapter aux critiques émises. Le préfet laisse d’ailleurs la porte ouverte, à condition que le futur projet soit remanié et amélioré, avec une meilleure prise en compte des enjeux écologiques et des besoins réels du territoire.
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Un symbole des tensions autour de l’aménagement de la montagne
Cette décision illustre un débat plus large qui traverse les stations françaises : comment continuer à développer le tourisme en montagne tout en respectant des ressources naturelles fragiles et un contexte de réchauffement climatique ? Avec ce refus, l’État envoie un signal fort : l’époque des grands complexes touristiques, lourds en infrastructures et en consommation de ressources, semble révolue. Les projets devront désormais se montrer plus modestes, plus durables et plus intégrés aux territoires.
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