Une affaire qui secoue la vie politique française
Le parquet de Paris a confirmé ce mardi 16 septembre 2025 l’ouverture d’une enquête visant Rachida Dati, ancienne ministre de la Culture et élue parisienne Les Républicains.
Elle est soupçonnée d’avoir omis de déclarer une partie importante de son patrimoine, en particulier des bijoux de luxe d’une valeur estimée à plusieurs centaines de milliers d’euros, auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). L’enquête a été confiée à la brigade financière et anti-corruption (BFAC) de la préfecture de police de Paris.
Des soupçons de 420 000 à 600 000 euros de bijoux non déclarés
L’affaire a éclaté au printemps dernier après une enquête publiée par Libération, affirmant que Rachida Dati avait « oublié » de mentionner environ 420 000 euros de bijoux dans sa déclaration de patrimoine. Le média indépendant Blast a ensuite évoqué un montant encore plus élevé, allant jusqu’à 600 000 euros, ce que la défense de l’ancienne ministre a qualifié de chiffre « farfelu ».
Dans sa dernière déclaration déposée en juin 2024, la HATVP indique un patrimoine évalué à environ 5,6 millions d’euros, constitué principalement de biens immobiliers situés en France et au Maroc, ainsi que de placements financiers. En revanche, aucune mention de bijoux n’apparaît dans ce document. Or, la réglementation impose aux responsables politiques de déclarer tout bijou ou objet de valeur dépassant 10 000 euros, afin d’assurer la transparence vis-à-vis des citoyens et de prévenir tout risque de dissimulation de patrimoine.
La riposte de Rachida Dati
Face à ces accusations, Rachida Dati nie toute irrégularité. Invitée sur France Inter en mai dernier, elle avait déjà balayé les soupçons :
« Je n’ai rien à régulariser. Je n’ai jamais été prise en défaut sur aucune déclaration. Donc ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer », avait-elle affirmé.
L’ancienne ministre avait même annoncé son intention de porter plainte pour diffamation contre les médias à l’origine des révélations.
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Une nouvelle affaire judiciaire
Cette enquête vient s’ajouter à un autre dossier sensible pour l’ancienne garde des Sceaux. Au cours de l’été 2025, Rachida Dati a été renvoyée devant le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire dite Carlos Ghosn, pour des soupçons de corruption et trafic d’influence. Elle devra y répondre de ses relations contractuelles avec l’ex-patron de Renault-Nissan, accusé d’avoir acheté son influence politique.
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Un climat de méfiance renforcé
Cette nouvelle affaire risque d’alimenter encore un peu plus le débat sur la transparence et la probité des responsables politiques. La HATVP, créée pour renforcer la confiance entre élus et citoyens, a la possibilité de saisir la justice lorsqu’elle détecte une omission substantielle ou une fraude intentionnelle. Pour Rachida Dati, qui avait récemment quitté son poste de ministre de la Culture, cette enquête pourrait fragiliser davantage son avenir politique, alors qu’elle s’était repositionnée dans le paysage à l’approche des prochaines échéances électorales. L’affaire des bijoux marque ainsi un nouvel épisode judiciaire dans la carrière de l’une des personnalités les plus médiatisées de la droite française.
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