Depuis ce 10 septembre, Netflix propose la version française de Love Is Blind, rebaptisée Pour le meilleur et à l’aveugle, animée par Teddy Riner et sa compagne Luthna Plocus.
Quinze hommes et quinze femmes y participent à une expérience hors du commun : se séduire et parfois tomber amoureux sans jamais se voir. Mais pourquoi ce type de programmes nous fascine-t-il autant ?
L’illusion romantique qui séduit
Le principe repose sur un fantasme universel : croire que l’amour peut naître sans le poids du physique ni les diktats des apparences. Derrière un mur, les candidats dialoguent, se découvrent par la parole, se projettent… et s’inventent une histoire. Pour la psychologue Véronique Kohn, cette situation favorise une idéalisation : « En l’absence d’informations visuelles, on reste dans l’interprétation. L’état amoureux s’accompagne d’un récit que l’on se raconte sur la belle aventure qui pourrait naître. » Ce scénario attire les spectateurs car il réactive le mythe du coup de foudre, nourri depuis toujours par les contes de fées, les films et les chansons.
Une alternative aux applications de rencontre
À l’heure où Tinder et Bumble imposent une sélection basée d’abord sur le physique, ces émissions apparaissent comme une réponse aux frustrations des célibataires. Beaucoup de participants disent vouloir échapper à la superficialité des applis pour chercher une connexion « authentique ». Pour l’anthropologue Aziliz Kondracki, cette mécanique fonctionne car elle donne l’illusion de contourner le marché de l’amour dicté par le capitalisme et la surconsommation. « Les candidats cherchent un amour sincère, loin des évaluations en un swipe. L’émission vend une alternative rassurante », explique-t-elle.
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Le miroir des émotions
Si ces programmes séduisent autant, c’est aussi parce qu’ils créent un effet miroir. En suivant les aventures des candidats, les téléspectateurs vivent par procuration des émotions intenses : l’attente, l’excitation, la déclaration, la déception parfois. « Les spectateurs s’identifient aux candidats, ils vibrent avec eux, ils s’imaginent dans leur peau », analyse Véronique Kohn. Une manière de nourrir un besoin d’espoir amoureux, surtout dans un contexte anxiogène où l’actualité pousse à chercher des échappatoires.
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Le paradoxe des candidats parfaits
Mais un paradoxe subsiste : si le physique est censé être mis de côté, tous les candidats sont beaux, jeunes, en bonne santé et socialement valorisés. Pas de profils atypiques, pas de handicaps visibles. Aziliz Kondracki souligne ce biais de sélection : « Dans la production, il est évident que certains profils sont exclus. On ne choisira pas quelqu’un qui a un gros ventre ou qui n’a pas toutes ses dents. » En réalité, l’émission continue de capitaliser sur l’attirance physique, une étape indispensable dans toute histoire d’amour.
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Une illusion rassurante dans un monde troublé
Dans un climat d’incertitude, ces formats apportent un récit rassurant et linéaire : rencontre, amour, mariage, enfants. Là où la vraie vie est faite de doutes et d’imprévus, Pour le meilleur et à l’aveugle impose une trajectoire claire et réconfortante. Pour certains spectateurs, cette mise en scène est un plaisir coupable qui nourrit l’espoir. Pour d’autres, elle reste une expérience sociologique fascinante, qu’on la prenne au sérieux ou avec distance.
En résumé
La nouvelle version française de Love Is Blind, Pour le meilleur et à l’aveugle, illustre une obsession collective : celle de croire que l’amour peut naître sans se voir. Entre illusion romantique, identification empathique et besoin de réconfort, ces émissions séduisent parce qu’elles offrent à la fois un fantasme, une échappatoire et une dose d’émotions fortes.
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