Imaginez une école où les enfants n’ont cours que deux heures par jour, sur écran, guidés par des applications pilotées par l’intelligence artificielle, et sans aucun professeur pour les accompagner. C’est la promesse de l’Alpha School, un établissement privé installé au Texas depuis 2014 et qui connaît aujourd’hui une forte expansion.
Mais derrière cette formule présentée comme innovante, les critiques sont nombreuses : certains parlent de révolution éducative, d’autres d’une simple arnaque au détriment des enfants.
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Une école hors norme à 40 000 dollars par an
Alpha School facture 40 000 dollars l’année (environ 34 000 euros) pour accueillir des élèves de 4 à 18 ans. Les fondamentaux — mathématiques, histoire, sciences ou français — sont enseignés seulement deux heures par jour via des logiciels d’apprentissage, sans professeur. Le reste du temps est consacré à des ateliers autour de thèmes tels que « l’esprit d’entreprise » ou « la gestion de l’argent ». L’établissement se vante de former des jeunes « autonomes », capables de travailler seuls et de développer leur sens pratique. Mais cette scolarité minimaliste choque dans un pays où les frais moyens d’une école privée s’élèvent à 15 000 dollars par an.
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L’absence de professeurs, un choix décrié
Si un adulte est bien présent pour encadrer les élèves, il ne s’agit pas d’un enseignant, mais d’un simple accompagnateur. Un modèle qui inquiète de nombreux spécialistes de l’éducation. « En retirant le professeur, on supprime une grande partie de l’apprentissage qui se fait par imitation, par émotion et par l’attachement », explique Céline Gainet, enseignante-chercheuse à la Sorbonne. Selon elle, apprendre uniquement derrière un écran prive les enfants de l’essentiel : le contact humain et la transmission incarnée.
Même constat pour Laurence Devillers, professeure en informatique et spécialiste de l’IA : « On apprend beaucoup plus que des théorèmes ou du vocabulaire dans une salle de classe. C’est aussi un lieu où l’on forge le sens de l’effort et la socialisation. »
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Un modèle ultra-rentable plus que pédagogique
Derrière le discours d’innovation, beaucoup dénoncent avant tout un business model lucratif. En supprimant les professeurs, Alpha School réduit drastiquement ses coûts : aux États-Unis, un enseignant gagne en moyenne 56 000 dollars par an. En se contentant d’animateurs, l’école maximise sa rentabilité. « Les parents pensent offrir le meilleur à leurs enfants en payant un prix élevé, mais en réalité il s’agit peut-être d’une arnaque », souligne Laurence Devillers. Pour Céline Gainet, la démarche relève plus du marketing que de l’éducation : « C’est une solution de facilité qui flatte le rêve américain mais qui ne garantit pas un apprentissage solide. »
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Des dangers pour le développement des enfants
L’un des points les plus critiqués reste l’exposition précoce aux écrans. À Alpha School, les enfants commencent dès 4 ans à apprendre sur tablette. « Avant 6 ans, c’est vraiment une mauvaise idée », avertit Laurence Devillers. Elle pointe aussi la prolifération d’applications éducatives utilisant l’IA, parfois intégrées dans des jouets comme des nounours ou des poupées interactives. Pour les chercheurs, le risque est double : retarder le développement cognitif et affectif des enfants, et leur faire croire que l’IA peut tout remplacer, y compris les professeurs. « C’est très trompeur de laisser penser qu’on peut apprendre uniquement avec une IA. C’est comme Duolingo : utile, mais loin de valoir un vrai professeur », ajoute Céline Gainet.
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Une expansion inquiétante ?
Malgré les polémiques, Alpha School connaît un succès grandissant. Elle accueille déjà 250 élèves et prévoit d’ouvrir une dizaine de nouveaux établissements aux États-Unis. Le président Donald Trump a lui-même encouragé l’utilisation de l’IA dans les écoles par décret, confortant l’idée que ce modèle pourrait séduire d’autres États. En France, un tel projet semble peu probable selon les experts, le pays étant « plus hermétique » à ce type d’initiatives. Mais certains appellent à rester vigilants : « Il faut démystifier ces outils, expliquer aux jeunes ce qu’est vraiment une intelligence artificielle et leur apprendre à garder un esprit critique », souligne Laurence Devillers.
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En bref
L’Alpha School se présente comme une école du futur, mais son modèle interroge. Deux heures d’apprentissage quotidien, aucun professeur et un prix exorbitant de 40 000 dollars par an : pour certains parents, cela sonne comme une révolution éducative, pour d’autres comme une dérive mercantile. Une chose est sûre : derrière l’effet d’annonce, la question reste entière — l’école de demain doit-elle vraiment se passer des enseignants ?
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