C’est désormais officiel : Emmanuel Macron a nommé Sébastien Lecornu Premier ministre, au lendemain de la démission de François Bayrou à la suite de l’échec du vote de confiance à l’Assemblée nationale. À seulement 39 ans, l’ancien ministre des Armées et des Anciens Combattants devient le septième chef du gouvernement désigné par Emmanuel Macron depuis 2017, et le cinquième depuis le début du second quinquennat en 2022.
Un record dans l’histoire récente de la Ve République, révélateur de l’instabilité politique actuelle.
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L’ascension d’un prodige de la politique
Né le 11 juin 1986 à Eaubonne (Val-d’Oise), Sébastien Lecornu a souvent battu des records de précocité. En 2005, il devient le plus jeune assistant parlementaire de l’Assemblée nationale. Trois ans plus tard, il rejoint le cabinet de Bruno Le Maire comme conseiller aux Affaires européennes, devenant là encore le plus jeune à occuper ce type de fonction.
En 2014, il est élu maire de Vernon (Eure) et, l’année suivante, devient président du conseil départemental de l’Eure à seulement 29 ans. Ce double mandat local a marqué son ancrage politique, qu’il revendique comme proche du terrain et des collectivités.
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Des débuts à droite avant le ralliement à Macron
Issu des rangs des Républicains, Sébastien Lecornu s’engage en politique dès son adolescence. Son parcours prend un virage décisif en 2017 lorsqu’il accepte d’entrer au gouvernement d’Emmanuel Macron. Cette décision entraîne son exclusion de LR, mais lui ouvre les portes d’une ascension rapide au sein de la macronie.
Depuis, il a occupé plusieurs postes clés : secrétaire d’État à la Transition écologique, ministre chargé des Collectivités territoriales, puis ministre des Outre-mer en 2020. Sa proximité avec les élus locaux et son rôle dans l’organisation du Grand Débat national après la crise des gilets jaunes ont consolidé son image de médiateur et de négociateur.
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Un ministre de confiance à l’Élysée
En mai 2022, Sébastien Lecornu est nommé ministre des Armées et des Anciens Combattants, un portefeuille ultrasensible dans le contexte de la guerre en Ukraine. Reconnu pour son sérieux et sa loyauté, il s’est imposé comme un fidèle du chef de l’État. Son nom circulait déjà en décembre dernier lors de la nomination de François Bayrou à Matignon, preuve de la confiance durable qu’Emmanuel Macron lui accorde.
Proche de Bruno Le Maire et de Gérald Darmanin, Lecornu est décrit comme un travailleur acharné, pragmatique et discret, capable de gérer des dossiers complexes. Son intérêt marqué pour l’Outre-mer et sa connaissance fine de la carte électorale sont également perçus comme des atouts dans la gestion des équilibres politiques.
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Un profil républicain et militaire
Diplômé en droit public de l’université Panthéon-Assas, Sébastien Lecornu est aussi officier de réserve dans la gendarmerie. Il a même commandé un peloton dans l’Eure, celui où servait Alexandre Benalla, ancien collaborateur de l’Élysée. Cet engagement militaire renforce son image d’homme d’ordre, une qualité qui colle à sa vision politique assumée : « J’aime l’ordre. Pour moi, la gauche représente le désordre », déclarait-il déjà dans ses premières années de carrière.
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Le défi de Matignon
Sa nomination à Matignon intervient dans un contexte de crise profonde. Après la dissolution de l’Assemblée en juin 2024, Emmanuel Macron gouverne sans majorité claire et doit composer avec une opposition fragmentée mais déterminée. Le mouvement « Bloquons tout le 10 septembre », prévu dès le lendemain de son arrivée, illustre la tension sociale et politique.
La mission confiée à Sébastien Lecornu est claire : consultations avec les partis, recherche d’accords ponctuels et tentative de stabiliser le quinquennat. Mais le défi est immense. Il devra composer avec une Assemblée hostile, des oppositions qui réclament tantôt la démission du président, tantôt une dissolution, et une opinion publique de plus en plus critique.
À 39 ans, Sébastien Lecornu entre donc dans l’histoire comme l’un des plus jeunes Premiers ministres de la Ve République. Mais il hérite aussi d’un poste devenu hautement instable, où il lui faudra démontrer non seulement sa fidélité au président, mais aussi sa capacité à incarner une nouvelle étape du quinquennat.
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