Après deux années de crise marquées par des taux d’intérêt élevés et une chute brutale des transactions, le marché immobilier français semble enfin respirer. Selon des chiffres publiés lundi par la Banque de France, le montant total des nouveaux prêts accordés en juillet 2025 (hors renégociations) s’est élevé à 13,1 milliards d’euros, contre 12,2 milliards un an plus tôt.
Un niveau inédit depuis janvier 2023, qui laisse entrevoir une reprise… mais encore fragile.
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Un marché longtemps étouffé par les taux
La crise avait démarré à la mi-2022, lorsque la Banque centrale européenne (BCE) avait relevé ses taux directeurs pour combattre l’inflation. Les effets avaient été immédiats : les crédits immobiliers sont passés d’un taux moyen de 1,26 % en mai 2022 à 3,61 % en janvier 2024, freinant lourdement les projets d’achat. Résultat : une forte baisse du nombre de transactions, accompagnée d’une chute progressive des prix de l’immobilier, notamment dans les grandes métropoles. Paris, longtemps restée à l’abri, a elle aussi vu ses prix décroître.
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Une baisse des taux d’intérêt
Depuis, la tendance s’est inversée. Avec le retour progressif de l’inflation à un niveau maîtrisé, la BCE a commencé à assouplir sa politique monétaire. Conséquence : les taux d’intérêt des crédits à l’habitat ont entamé une décrue. En juillet 2025, ils s’établissaient en moyenne à 3,09 %, hors renégociations, frais et assurances. Un niveau encore élevé par rapport à la période pré-crise, mais plus attractif que celui constaté en début d’année. La Banque de France souligne d’ailleurs que ce taux reste inférieur de 0,21 point à la moyenne de la zone euro, un signe encourageant pour les ménages français.
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Une reprise des transactions, mais timide
Cette baisse progressive des taux a relancé la machine immobilière. Après deux années de blocage, le nombre de transactions est reparti à la hausse en 2025. Les prix, qui déclinaient depuis 2020, se sont stabilisés, notamment dans la capitale. Cependant, les professionnels du secteur restent prudents. Les réseaux d’agences estiment que l’embellie est « moins forte que prévu » et dépendra largement du contexte politique et économique des prochains mois.
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L’incertitude politique comme frein
Car si les indicateurs financiers s’améliorent, l’instabilité politique vient assombrir le tableau. Le vote de confiance demandé ce lundi par le Premier ministre François Bayrou a été suivi de près par les acteurs de l’immobilier. « L’instabilité politique actuelle est de nature à freiner ou à faire régresser la reprise, compte tenu du fait que les Français n’aiment pas l’incertitude », a rappelé début septembre Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). Les ménages, déjà fragilisés par la hausse du coût de la vie, pourraient être tentés de repousser leurs projets d’achat, dans l’attente d’un horizon plus clair.
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Une reprise encore à confirmer
Le rebond des crédits immobiliers est donc une bouffée d’air pour un secteur en souffrance, mais rien n’assure pour l’instant que la tendance se maintiendra sur le long terme. Si la baisse des taux devait se poursuivre, et si le climat politique se stabilise, le marché pourrait retrouver un dynamisme solide dès 2026. En attendant, les acheteurs comme les vendeurs observent avec prudence. Et l’immobilier reste, plus que jamais, le miroir de la confiance – ou de la méfiance – des Français.
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