La disparition de Giorgio Armani, survenue jeudi 4 septembre à l’âge de 91 ans, marque la fin d’une ère dans l’univers du luxe. Figure emblématique de la mode italienne, le créateur laisse derrière lui un empire valorisé à plusieurs milliards d’euros.
Mais au-delà de l’émotion suscitée par sa mort, une question se pose désormais : qui héritera de sa fortune estimée entre 10 et 12 milliards de dollars et de son groupe, alors que le styliste n’avait pas d’enfant ?
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Un créateur prévoyant face à l’avenir
Giorgio Armani n’a jamais laissé au hasard l’avenir de sa maison. Conscient que sa disparition soulèverait des interrogations, il avait multiplié les dispositions pour organiser sa succession. Depuis plusieurs années, il avait confié des responsabilités clés à sa sœur Rosanna, à ses nièces Silvana et Roberta, ainsi qu’à son neveu Andrea Camerana. Tous occupent des postes stratégiques au sein du groupe Armani, afin d’assurer une continuité familiale et préserver l’esprit de la marque.
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Aux côtés de ses proches, Armani s’est également entouré de Leo Dell’Orco, responsable du design des collections masculines, considéré comme un membre de la famille à part entière. C’est lui qui avait d’ailleurs remplacé le couturier lors du salut final à la Fashion Week de Milan en juin dernier, preuve de la confiance que Giorgio Armani lui accordait.
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Un empire du luxe aux chiffres colossaux
Le groupe Armani a généré 2,3 milliards d’euros de revenus en 2024, selon Reuters. Certes, une baisse de 5 % par rapport à 2023, avec un profit en recul de 24 % à 398 millions d’euros, mais la maison conserve une solide trésorerie de 570 millions. Ces chiffres, bien que plus modestes que ceux de géants comme LVMH ou Kering, confirment la place d’Armani parmi les grands noms de la mode mondiale. Au-delà des chiffres, Giorgio Armani laisse un style et une identité forte : une élégance sobre, intemporelle, qui a séduit aussi bien le grand public que les célébrités et les milieux du cinéma.
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Une succession pensée depuis longtemps
« Mon plan de succession consiste à transférer progressivement les responsabilités que j’ai toujours assumées à mes proches (…) et à l’ensemble de l’équipe de travail », expliquait Giorgio Armani dans une interview au Financial Times, publiée le 29 août dernier, soit quelques jours avant sa disparition. Le créateur souhaitait que la transition soit « organique et non un moment de rupture ».
Cette vision s’est traduite, en 2016, par la création d’une fondation destinée à préserver la gouvernance du groupe. L’objectif : garantir la stabilité de l’entreprise, éviter les conflits familiaux et surtout, se prémunir contre un éventuel rachat hostile par un concurrent du luxe. Giorgio Armani avait lui-même choisi les personnes appelées à diriger cette fondation après sa mort, preuve d’une planification minutieuse.
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Un testament attendu
Si les grandes lignes de la succession sont connues, les détails exacts seront précisés lors de l’ouverture de son testament. Celui-ci devrait confirmer le rôle central de la fondation et de ses héritiers familiaux. En 2017, dans un entretien avec le Corriere della Sera, Armani avait déjà expliqué que ces mesures visaient à « assurer une bonne entente » entre les héritiers et à protéger la pérennité de son empire. Ce mécanisme pourrait servir de modèle pour d’autres créateurs sans descendance, confrontés aux mêmes interrogations sur l’avenir de leurs maisons.
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Un héritage au-delà de la fortune
Au-delà de l’aspect financier, Giorgio Armani laisse un héritage artistique et culturel considérable. Son nom restera associé à une certaine vision du luxe italien : épuré, élégant, loin de l’ostentation. Pendant plus de quarante ans, il a façonné un empire indépendant, fidèle à sa philosophie, refusant à plusieurs reprises de céder son groupe aux géants du secteur. En organisant de son vivant la transmission de son œuvre, il a tenté de garantir que l’ADN de sa marque continue à vivre après lui, protégé des appétits extérieurs.
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En résumé
La mort de Giorgio Armani ouvre une nouvelle page pour la maison qu’il a fondée et portée au sommet du luxe mondial. Sans enfant, le couturier avait anticipé sa succession en confiant des responsabilités à sa famille et en créant une fondation destinée à préserver son œuvre. Si les détails de son testament restent à découvrir, une chose est certaine : Armani a tout mis en place pour que son empire perdure, fidèle à l’esprit du maître, au-delà de sa disparition.
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