Éducation : les trois quarts des collèges et lycées ont fait leur rentrée avec une équipe pédagogique incomplète

La rentrée scolaire 2025 a confirmé les craintes des enseignants. Selon une enquête publiée ce jeudi 4 septembre par le Snes-FSU, près de trois quarts des collèges et lycées français ont accueilli leurs élèves avec une équipe pédagogique incomplète.

Le principal syndicat du second degré dénonce une situation de plus en plus « dégradée », conséquence directe de la crise du recrutement.

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Une rentrée marquée par un manque massif de professeurs

D’après les chiffres relayés par franceinfo, 55 % des établissements publics manquaient d’au moins un professeur au moment de la rentrée. Cette pénurie touche aussi bien les collèges que les lycées, dans des matières clés comme le français, les mathématiques, l’éco-gestion ou encore l’espagnol. « Le second degré est à l’os et manque de tout », déplore le Snes-FSU, qui rappelle que des dizaines de milliers d’élèves ont débuté l’année sans enseignant, y compris dans des classes à examen.

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Des chiffres qui dépassent les annonces officielles

La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, avait évoqué début septembre l’équivalent de 2 500 postes manquants. Mais selon la secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Venetitay, la réalité se situerait plutôt entre 5 000 et 6 000 professeurs absents. Le syndicat pointe du doigt « l’inaction » des gouvernements successifs face à une crise structurelle du recrutement et du remplacement, aggravée par le gel du point d’indice et les suppressions de postes prévues dans le cadre de l’austérité budgétaire annoncée par le gouvernement Bayrou.

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Une pénurie qui touche d’autres personnels éducatifs

Le manque ne se limite pas aux enseignants. L’enquête révèle que :

• 13,2 % des établissements n’ont pas de psychologue scolaire,

• 12,2 % sont privés d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH),

• d’autres manquent de CPE (conseillers principaux d’éducation) ou d’assistants d’éducation (AED).

Pour le syndicat, il s’agit d’un « renoncement scandaleux à l’ambition de l’inclusion » et d’une atteinte grave à la prise en charge des élèves, alors que les besoins en santé mentale des adolescents ne cessent de croître.

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Certaines académies plus touchées que d’autres

Si toutes les régions sont concernées, certaines sont particulièrement frappées par la pénurie :

• Académie de Lyon : 75 % des établissements manquent d’au moins un poste,

• Académie de Créteil : 72 %,

• Normandie : 57,5 %,

• Lille : 55 %.

À l’inverse, d’autres zones s’en sortent un peu mieux : Aix-Marseille (41 %) et Dijon (29,1 %).

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Un climat social tendu pour septembre

Face à cette situation, le Snes-FSU a annoncé avoir déposé un préavis de grève hebdomadaire pour tout le mois de septembre. Le syndicat réclame un budget plus ambitieux et dénonce les « mesures brutales et injustes » qui frappent les fonctionnaires. Pour lui, l’Éducation nationale traverse une crise profonde : « Le manque de personnels, qu’il s’agisse d’enseignants, d’AESH ou de psychologues, est désastreux à l’heure où la jeunesse va mal et où elle a besoin de plus d’adultes autour d’elle. »

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En résumé

La rentrée 2025 s’annonce comme l’une des plus difficiles pour le second degré. Avec 73 % des collèges et lycées en sous-effectif, le Snes-FSU tire la sonnette d’alarme sur un système éducatif en tension extrême. Entre professeurs manquants, pénurie de personnels éducatifs et mesures d’austérité, l’école française fait face à une crise qui semble s’installer durablement.

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