Il ne nage plus, il plane sous l’eau. Ce jeudi 31 juillet 2025, Léon Marchand a remporté la finale du 200 m 4 nages aux championnats du monde de natation organisés à Singapour, en signant une performance qui entre directement dans l’histoire de la discipline.
Après avoir battu le record du monde en demi-finale la veille, le prodige toulousain a confirmé sa suprématie en finale avec un temps stratosphérique de 1 minute 52 secondes et 69 centièmes, améliorant de plus d’une seconde un record qui semblait intouchable depuis 2011.
Une performance qui écrase la concurrence… et l’histoire
Le précédent record mondial sur cette distance était détenu depuis treize ans par l’Américain Ryan Lochte, avec un chrono de 1’54’’00. Avant lui, deux légendes se sont succédé au sommet : Michael Phelps, le nageur le plus titré de tous les temps, qui avait lui-même abaissé ce record à plusieurs reprises entre 2003 et 2008, puis Lochte qui avait pris le relais en 2009 et amélioré sa propre marque deux ans plus tard.
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Mais aucun d’eux n’avait osé rêver d’un chrono inférieur à 1’53’’, tant ce palier semblait inaccessible. Jusqu’à ce que Léon Marchand ne le fasse voler en éclats.
Avec son 1’52’’69, le nageur français n’a pas simplement battu un record : il a redéfini les standards de l’épreuve.
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15 secondes de gagnées en 50 ans : une progression spectaculaire
La performance de Léon Marchand prend encore plus de relief lorsqu’on regarde dans le rétroviseur. Il y a cinquante ans, dans les années 1970, les meilleurs nageurs de 200 m 4 nages affichaient des temps au-delà de 2 minutes.
Petit bond dans le temps :
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En 1972, le Suédois Gunnar Larsson avait signé un 2’07’’,
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En 1974, le Britannique David Wilkie abaissait ce temps à 2’06’’,
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En 1978, le Canadien Graham Smith descendait à 2’03’’,
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Puis son compatriote Alex Baumann frôlait la barre symbolique des 2 minutes en 1984, avec un 2’01’’.
Il a fallu attendre 1991 pour qu’un homme, le Hongrois Tamas Darnyi, passe sous cette barrière avec un 1’59’’36, avant d’être supplanté par le Finlandais Jani Sievinen (1’58’’16) en 1994. Ensuite, les progrès se sont faits plus rares, chaque dixième gagné étant le fruit de prouesses techniques et physiques de plus en plus complexes.
Jusqu’à l’avènement de Phelps, puis Lochte… et enfin Marchand, qui vient de gagner 15 secondes par rapport aux premiers champions de la discipline. Une éternité dans une course aussi courte.
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Léon Marchand, l’héritier devenu roi
Âgé de 22 ans, Léon Marchand n’en est pas à son coup d’essai. Depuis plusieurs saisons, il enchaîne les performances impressionnantes et les titres internationaux, enchaînant podiums et records comme d’autres enchaînent les longueurs.
Fils du nageur Xavier Marchand, lui-même ancien international, Léon a su transformer l’héritage familial en un carburant de victoire, porté par une génération de nageurs français en plein renouveau.
Il s’entraîne désormais aux États-Unis, là même où Michael Phelps a forgé sa légende, et suit les conseils du mythique entraîneur Bob Bowman, ex-mentor de Phelps. Une filiation qui ne doit rien au hasard.
Avec cette victoire à Singapour, Marchand ne se contente plus d’être l’avenir de la natation française : il est devenu son présent, son symbole et, peut-être, le plus grand ambassadeur français de ce sport depuis Alain Bernard.
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Une domination physique et mentale
Ce qui impressionne chez Léon Marchand, ce n’est pas seulement la vitesse. C’est aussi son intelligence de course, sa maîtrise technique parfaite des quatre nages (papillon, dos, brasse, crawl), et sa capacité à gérer la pression.
Même au plus haut niveau, lors d’une finale mondiale, face aux meilleurs du monde, il garde une sérénité déconcertante. Ses passages dans chaque style sont calibrés, précis, et son finish toujours redoutable.
C’est cette combinaison de talent brut, de travail acharné et de lucidité en course qui fait de lui un athlète hors norme.
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Un message clair : Léon Marchand est entré dans la légende
Avec cette performance inédite sur 200 m 4 nages, Léon Marchand a frappé fort. Très fort. Il n’a pas seulement gagné un titre mondial de plus. Il a inscrit son nom en lettres capitales dans les livres d’histoire, là où seuls les géants de ce sport figurent.
Et ce n’est peut-être que le début.
À un an des Jeux olympiques de Los Angeles 2028, tout le monde aura désormais les yeux rivés sur le "Roi Léon", le nageur qui repousse les limites, brise les records et redéfinit, à chaque longueur, ce que signifie être un champion.
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