Un regain d’intérêt pour le Livret A en mai 2025
La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) l’a confirmé le 23 juin 2025 : le Livret A a retrouvé des couleurs en mai, enregistrant un solde net de + 1,22 milliard d’euros de dépôts, là où la plupart des autres produits d’épargne sont en berne depuis la baisse du taux réglementé passée de 3 % à 2,4 % le 1er février. Ce succès reflète à la fois la confiance des Français envers ce placement garanti et la recherche de liquidité dans un contexte d’inflation toujours sensible.
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Les 56 millions de titulaires de Livret A ont profité de la disponibilité immédiate de leur épargne et de l’avantage de l’exonération fiscale, deux atouts majeurs pour préserver leur pouvoir d’achat. En parallèle, les Livrets de Développement Durable et Solidaire (LDDS) ont également vu affluer 660 millions d’euros de dépôts nets, portant le total des livrets réglementés à un record de 1,88 milliard d’euros injectés en un mois.
Pourquoi un nouveau tassement du taux ?
Les deux paramètres clefs : inflation et Euribor
Le taux du Livret A est calculé selon une formule intégrant l’inflation mesurée hors tabac et le taux interbancaire de la zone euro (Euribor). Depuis plusieurs mois, l’inflation a amorcé un reflux, repassant sous la barre des 4 % en avril. Parallèlement, la Banque Centrale Européenne (BCE) a débuté un cycle de baisse des taux directeurs pour soutenir la croissance. Au 1er juin, l’Euribor à trois mois est tombé à 2,1 %, un niveau favorable à une réduction du taux réglementé.
Les prévisions des spécialistes
Interrogés par l’AFP, plusieurs économistes anticipent une nouvelle baisse du Livret A dès le 1er août, probablement entre 1,5 % et 1,7 %. Cette hypothèse repose sur le maintien d’une inflation modérée et sur la volonté de la BCE de poursuivre sa politique accommodante. Une telle réduction serait la cinquième depuis 2022 et ferait chuter le rendement réel en dessous de 0 %, posant la question de l’attractivité du produit pour le grand public.
Livret A vs Livret d’Épargne Populaire : trajectoires divergentes
Un LDDS toujours synchronisé
Les LDDS, plafonnés à 12 000 €, suivent automatiquement le Livret A. Leur taux identique de 2,4 % a aussi permis au LDDS de bénéficier du flux de 660 millions d’euros en mai, confirmant que les Français plébiscitent les placements flexibles et défiscalisés.
LEP : le coup de pouce aux ménages modestes
À l’inverse, le Livret d’Épargne Populaire (LEP), réservé aux foyers modestes, a vu sortir 1,19 milliard d’euros en mai, les épargnants cherchant d’autres produits plus rémunérateurs. Pourtant, le LEP reste fixé à 2,5 %, offrant un avantage particulièrement important dans un contexte de rendement en baisse. Pour Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, ce maintien constitue « un véritable coup de pouce » pour les ménages à revenu limité, même si le plafond de 7 700 € limite le montant global perçu.
Comment préparer son épargne face à la baisse ?
Diversifier au-delà des livrets réglementés
La perspective d’un taux du Livret A à 1,5 % incite à revoir sa stratégie. Les conseillers financiers recommandent d’ouvrir un Plan Épargne Logement (PEL) ou un Plan d’Épargne en Actions (PEA) pour diversifier l’allocation d’actifs. Si le PEL, à 1 % pour les souscriptions récentes, reste peu attractif, le PEA offre un horizon à long terme et des avantages fiscaux, à condition d’accepter les fluctuations des marchés.
Opter pour des comptes à terme ou des SCPI
Pour les parts non affectées à l’immédiat, un compte à terme court ou moyen terme peut garantir un taux supérieur au Livret A, notamment autour de 2 %. Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) séduisent également, générant des rendements nets de l’ordre de 4 % à 5 % par an, même s’ils ne garantissent pas le capital et requièrent un engagement de plusieurs années.
Les obligations et les fonds euro
Enfin, les assurances-vie restent une pierre angulaire, avec leurs fonds en euros offrant en moyenne 1,8 % net de frais, souvent revalorisés chaque semestre. Les promoteurs d’assurances-vie mettent en avant des unités de compte pour dynamiser le portefeuille, en adaptant la part actions selon le profil de risque.
Les enjeux pour la politique monétaire et la confiance des épargnants
Un indicateur pour la BCE
La fixation du taux réglementé du Livret A sert de baromètre pour la politique monétaire en zone euro. Une baisse prononcée serait interprétée comme la confirmation d’une inflation sous contrôle, mais poserait la question du pouvoir d’achat des ménages les plus prudents.
L’équilibre liquidité-sécurité
Si le Livret A conserve son capital, son rendement négatif réel pourrait pousser les épargnants vers des actifs plus risqués. Les économistes appellent à un débat national pour trouver un équilibre entre la sécurité d’une épargne liquide et des placements plus rémunérateurs, parfois moins accessibles.
Rester informé : dates clés et perspectives
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1er août 2025 : date prévue de la revalorisation du taux du Livret A.
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Prochaines réunions BCE : 25 juillet et 12 septembre, détermineront la trajectoire des taux directeurs.
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Publication de l’inflation de juillet : fin août, clé pour valider les scénarios de baisse.
En attendant, les anciens 2,4 % courent toujours jusqu’au 31 juillet et permettent de capitaliser un rendement correct. À partir d’août, il sera temps de réévaluer son épargne, en fonction de ses projets, de son profil et des solutions alternatives, pour ne pas subir une baisse de pouvoir d’achat.
En résumé, après un mois de mai 2025 record pour le Livret A, la possible nouvelle baisse au 1er août invite à repenser ses choix d’épargne dans un contexte économique en mutation. Sensibilité à l’inflation, décisions de la BCE, plafonds réglementés et solutions diversifiées sont désormais les clés d’une gestion patrimoniale avisée.
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