Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 resteront dans les mémoires pour leur ambiance unique et leur mise en scène spectaculaire. Mais ce 23 juin, la Cour des comptes a dressé un tout autre bilan, plus financier : près de six milliards d’euros d’argent public y ont été consacrés. Entre organisation, infrastructures, sécurité et débats houleux, retour sur une facture qui ne manquera pas de nourrir les conversations.
Une estimation en deux volets
Pour aboutir à ce chiffre colossal, l’institution a disséqué l’ensemble des dépenses d’organisation et des infrastructures. D’un côté, 2,77 milliards d’euros ont été engagés pour l’organisation pure et simple de l’événement : logistique, prestations, accueil des délégations, cérémonie d’ouverture, mais aussi primes versées aux forces de l’ordre mobilisées. De l’autre, 3,19 milliards ont été affectés à la construction, à la rénovation et à l’aménagement des sites : du village olympique à Saint-Denis au célèbre centre aquatique en passant par l’accélération des travaux sur la ligne 14 du métro.
Au total, l’État, les collectivités territoriales et les entreprises publiques ont mis la main au portefeuille et injecté des moyens inédits. L’achat de dispositifs anti-drones, censés rester utiles après les Jeux, a par exemple été comptabilisé parmi ces sommes, tout comme la formation de nouveaux agents de sécurité privée pour pallier le manque de personnel**.
Sécurité et transports : deux gros postes de dépense
Parmi les dépenses somptuaires, la sécurité occupe une place de choix. Dans un contexte de risques terroristes renforcés, près de 1,4 milliard d’euros ont été consacrés à la mobilisation exceptionnelle des forces de police et de gendarmerie, dont 315 millions d’euros de primes. À cela s’ajoutent 78 millions investis dans la formation de personnels de sécurité privée, afin de garantir un encadrement suffisant sur l’ensemble des sites.
Mais la facture ne s’arrête pas là. Les transports ont également absorbé une part importante des contributions publiques, avec 570 millions d’euros dédiés à la fluidification des flux. La RATP et la SNCF ont perçu 335 millions pour augmenter leur offre durant la période des Jeux, et l’accélération des chantiers de la ligne 14 a dû être financée en urgence pour desservir le village olympique à temps.
Le Cojo monte au créneau et dénonce un « biais de perception »
Face à ces chiffres, le comité d’organisation (Cojo) ne décolère pas. Porté par le directeur financier Fabrice Lacroix, il accuse la Cour des comptes d’avoir « ratissé trop large » et d’avoir procédé à un **chiffrage disproportionné par rapport à la réalité ». Selon lui, la partie publique ne s’élèverait en réalité qu’à environ deux milliards d’euros, le reste reposant largement sur le financement privé et les recettes générées par les sponsors, la billetterie et les produits dérivés.
Dans une lettre adressée à l’institution, Tony Estanguet, président du Cojo, regrette que ce premier rapport n’intègre pas « l’impact économique positif » des Jeux ni l’héritage laissé au territoire francilien. À ses yeux, la publication de cette estimation pourrait semer la confusion dans l’esprit du public, en omettant de souligner la visibilité internationale offerte à la France et les retombées touristiques qu’encore attendues.
Vers un rapport plus complet et la question de l’héritage
La Cour des comptes, de son côté, assure que ce premier chiffrage constitue « une première estimation » destinée à être complétée. Un rapport détaillé est attendu pour octobre prochain, intégrant notamment les dépenses fiscales ou celles qui n’ont pas encore été totalement retracées chez les collectivités. Quant à l’héritage de Paris 2024 — équipements pérennes, valorisation des sites, retombées sportives et culturelles — un document spécifique doit paraître en 2026.
Lire aussi : Roland-Garros 2025 : le père de Coco Gauff a suivi la finale… depuis le parking du tournoi
Un débat national sur le coût réel des grands événements
Au-delà de Paris 2024, cette annonce relance la réflexion sur la pertinence et le coût des grandes manifestations internationales financées en partie par des fonds publics. Entre retombées économiques à long terme et obligations budgétaires immédiates, la question de l’équilibre reste ouverte. Pour les aficionados du lifestyle et de la vie urbaine, c’est aussi l’occasion de s’interroger sur l’usage de l’espace public, sur la transformation des quartiers et sur la manière dont ces investissements dessinent la ville de demain.
Quoi qu’il en soit, les Jeux de Paris 2024 auront marqué les esprits — tant par leur faste que par le débat qu’ils suscitent désormais. Entre records sportifs et record de dépenses publiques, la post-face financière de cet événement planétaire se révèle tout aussi captivante que la compétition elle-même.
Découvrez maintenant Wimbledon 2025 : Loïs Boisson privée d’invitation malgré son exploit à Roland-Garros et Roland-Garros 2025 : le montant impressionnant touché par les vainqueurs (et les finalistes).
Lire aussi : Amélie Mauresmo : la fortune impressionnante de la joueuse de tennis française la plus riche de l’histoire