Famille

Retraites des mères de famille : ce mode de calcul pourrait bientôt tout changer

17 juin 2025 - 13 : 12
par Mylène Les partenaires sociaux envisagent une réforme des retraites favorable aux mères de famille, avec une révision du calcul de pension sur 23 ou 24 années au lieu de 25.

Le sujet des retraites continue de faire couler beaucoup d’encre en France, notamment depuis la très controversée réforme qui a repoussé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Mais cette fois, une lueur d’espoir se dessine, en particulier pour les mères de famille. Lors du conclave des partenaires sociaux qui s’est tenu ces dernières semaines, une piste sérieuse a émergé : réviser le mode de calcul des pensions pour les femmes ayant eu des enfants. Une avancée qui pourrait enfin réduire les inégalités criantes entre les hommes et les femmes à la retraite.

Réforme des retraites : ce changement bienvenu pour les femmes avec enfants

Une injustice bien connue : les pensions des femmes toujours inférieures

Les chiffres sont sans appel : en 2022, la pension moyenne des femmes était inférieure de 38 % à celle des hommes selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Et en 2004, l’écart atteignait même les 50 %. Ces écarts s’expliquent en grande partie par les carrières hachées, les temps partiels subis, les périodes de congés parentaux et les nombreuses interruptions liées à la maternité. Malgré les trimestres validés pour enfant, le système reste encore profondément déséquilibré.

C’est donc dans ce contexte que les partenaires sociaux se sont saisis du sujet, lors du conclave sur les retraites. Au-delà du débat sur l’âge de départ, une réflexion a été engagée sur la manière dont les pensions sont calculées. Et pour les mères de famille, cela pourrait changer beaucoup de choses.

Une proposition concrète : revoir les 25 meilleures années

Aujourd’hui, pour les salariés du secteur privé, le montant de la retraite est calculé sur la moyenne des 25 meilleures années de salaire. Une méthode qui peut lourdement pénaliser les femmes, notamment celles ayant connu des périodes d’inactivité ou de moindre rémunération après la naissance de leurs enfants.

Le Medef a donc proposé une mesure simple mais potentiellement très efficace : réduire ce nombre à 23 ou 24 années pour les mères ayant validé des trimestres maternité. L’idée est que moins on inclut d’années de faibles revenus dans le calcul, plus la pension augmente mécaniquement. Un coup de pouce bienvenu pour celles qui ont mis leur carrière entre parenthèses le temps d’élever leurs enfants.

Cette proposition pourrait bénéficier à des milliers de femmes, et apporter une réponse concrète aux inégalités de pension largement documentées depuis des années.

Un accord politique en vue ?

Si certaines propositions du conclave sont très clivantes, celle-ci semble faire consensus. Patronat et syndicats s’accordent globalement sur l’importance d’améliorer les retraites des femmes, en particulier des mères de famille. La CFDT, notamment, a rappelé que les femmes avaient été les grandes perdantes de la réforme Borne. Le recul de l’âge de départ à 64 ans prive en effet beaucoup de mères de la possibilité de partir plus tôt grâce aux trimestres enfants.

Du côté de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), le représentant Éric Chevée a déclaré être "prêt à aller assez vite sur un accord" concernant cette question. Preuve que le sujet n’est pas seulement symbolique, mais qu’il pourrait aboutir à une mesure concrète dans les prochains mois.

Quelles conséquences pour les pensions ?

Concrètement, si cette mesure était adoptée, une mère de famille ayant connu une ou plusieurs années de bas salaire liées à ses enfants verrait certaines de ces années écartées du calcul. La pension serait alors calculée uniquement sur les 23 ou 24 meilleures années, excluant les périodes les plus faibles. Cela permettrait d’augmenter le salaire annuel moyen pris en compte, et donc le montant de la retraite.

Une mesure d’autant plus pertinente que les mères de famille sont souvent confrontées à des revenus en baisse après la maternité : congés sans solde, temps partiel, réorientation professionnelle… Autant de situations qui impactent durablement leur carrière, et qui ne sont pas toujours compensées par les trimestres accordés.

En modifiant la méthode de calcul, on répond donc à un problème structurel : le fait que le système actuel ne valorise pas suffisamment la maternité, alors même qu’elle représente un engagement personnel majeur et un service rendu à la collectivité.

Un financement encore incertain

Reste la question cruciale du financement. Car toute amélioration du montant des pensions implique un coût supplémentaire pour les régimes de retraite. Pour compenser cette hausse, le patronat envisage une suppression de la surcote parentale instaurée par la réforme Borne.

Actuellement, cette surcote permet d’augmenter la retraite de 1,25 % par trimestre supplémentaire cotisé, à partir de 63 ans, pour les parents ayant validé des trimestres enfants. Le Medef propose tout simplement de supprimer cette surcote pour financer la nouvelle mesure sur le calcul des 23 ou 24 meilleures années.

Une solution qui ne fait pas l’unanimité. La CFE-CGC, par exemple, milite pour une extension de cette surcote, avec un démarrage dès 62 ans, ce qui pourrait conduire à une bonification maximale de 10 %. Un débat qui montre que les arbitrages financiers restent à trancher, même si l’idée de revaloriser les pensions des mères fait son chemin.

Une reconnaissance symbolique et politique

Au-delà des calculs techniques, cette réforme serait aussi hautement symbolique. Elle marquerait une forme de reconnaissance du rôle social des mères, souvent négligé dans les débats économiques. Donner plus de poids aux années de maternité dans le calcul des pensions serait un signal fort, notamment en période de baisse de la natalité et de crise du pouvoir d’achat.

Dans une société où les femmes cumulent encore charge mentale, tâches domestiques et responsabilités professionnelles, il est temps que ces efforts soient mieux pris en compte par les politiques publiques. Et cela commence, justement, par une retraite plus équitable.

Une réforme qui pourrait redorer l’image du système

Alors que la dernière réforme des retraites a provoqué colère, grèves et mobilisations, une telle mesure pourrait venir adoucir les tensions et redonner un peu de crédibilité au système. Montrer que les partenaires sociaux sont capables de corriger les injustices et d’adapter les règles aux réalités sociales serait une avancée significative.

D’autant que les femmes représentent aujourd’hui près de la moitié des retraités, et que leurs voix comptent. Repenser la manière dont leurs carrières sont évaluées, c’est aussi mieux adapter le système aux parcours professionnels du XXIe siècle, où la linéarité n’est plus la norme.

En bref : une mesure attendue, mais encore à confirmer

Pour l’instant, aucune décision officielle n’a été prise. Mais le fait que tous les acteurs majeurs du dialogue social semblent alignés sur la nécessité de réformer le calcul des pensions pour les mères de famille laisse espérer un accord rapide.

Si cette piste se concrétise, elle pourrait changer la donne pour des milliers de femmes en France, et réduire l’un des plus gros écarts d’inégalité dans le système de retraite. Une évolution bienvenue, à suivre de très près dans les prochaines semaines.

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Mylène
Je suis Mylène, blogueuse, beauty addict, Rédactrice en Chef du webzine So Busy Girls et maman de 2 petits bouts. Et fana de chocolat. Et de bons polars. On avait dit "courte description" ?! Ah oui, j'ai oublié de dire que j'étais très (très très) bavarde...!