L’histoire du tournoi de Roland-Garros 2025 s’écrit aussi avec les outsiders. Et ce lundi 2 juin, c’est une jeune joueuse française de 22 ans, quasiment inconnue du grand public, qui a embrasé le court Philippe-Chatrier : Lois Boisson, 361e mondiale, a éliminé la numéro 3 mondiale Jessica Pegula pour décrocher une qualification historique en quart de finale.
Une victoire épique et un match à rebondissements
Tout a commencé dans un court loin d’être rempli, mais dont l’ambiance est montée crescendo. Menée 3-6 après un premier set logiquement dominé par la puissance et l’expérience de Pegula, Lois Boisson n’a jamais lâché mentalement. La Française a su renverser le cours du match en jouant crânement sa chance, alternant coups gagnants inspirés, amortis malins et défense héroïque.
Dans un deuxième set totalement maîtrisé (6-3), elle a frappé 15 coups gagnants pour seulement 12 fautes directes, un ratio impressionnant pour une joueuse aussi jeune et peu expérimentée à ce niveau. Mais c’est dans le troisième set que la magie a opéré.
Le dernier set : suspense, tension et mental d’acier
Boisson a rapidement breaké pour mener 1-0, mais Pegula est revenue, s’offrant même un break pour mener 3-2. La n°3 mondiale semblait avoir repris le dessus… jusqu’à ce que la Française, dans un sursaut, s’accroche. À 3-4, 30-0 contre elle, elle a tenu bon, égalisé, puis sauvé plusieurs balles de break sur son service.
Le public, conquis, s’est levé pour chaque point. La tension était à son comble. Puis, dans le neuvième jeu, Lois Boisson pousse Pegula à la faute sur un coup droit mal contrôlé. La Française s’offre un break décisif. Dans le dernier jeu, d’une durée de plus de dix minutes, elle efface quatre balles de débreak, enchaîne les coups de génie – un lob, un smash défensif, une amortie involontaire mais parfaite – avant de conclure par un service gagnant à 190 km/h. Un coup de tonnerre à Roland-Garros.
Une performance historique pour le tennis français
Avec cette victoire, Lois Boisson entre dans l’histoire : elle devient la deuxième wild card à atteindre les quarts de finale de Roland-Garros après Mary Pierce en 2002. Elle est aussi la première Française à accéder à ce stade du tournoi depuis Caroline Garcia et Kristina Mladenovic en 2017.
Son émotion était palpable après la balle de match : « Je ne sais pas quoi dire. Merci à vous, c’était incroyable. Je savais que je pouvais le faire, mais je savais aussi qu’elle était super forte. J’ai donné tout ce que j’avais… et c’est passé ! », a-t-elle confié, la voix tremblante, face à un public debout.
Le moment le plus symbolique ? Sans doute La Marseillaise chantée en chœur dans les tribunes après sa victoire. Un frisson rare sur le court central.
Le retour miraculeux après une blessure
Ce qui rend son exploit encore plus remarquable, c’est son parcours récent : il y a un an, Lois Boisson soignait une grave blessure au genou. Certains pensaient qu’elle ne reviendrait jamais au haut niveau. Elle a travaillé dans l’ombre, sans jamais abandonner, et a décroché cette wild card comme un dernier espoir. Aujourd’hui, elle est quarti-finaliste à Roland-Garros.
Sa performance du jour devrait lui permettre de grimper jusqu’à la 120e place mondiale, un bond de plus de 240 rangs au classement WTA.
Une nouvelle adversaire en quarts : Mirra Andreeva
Le conte de fées n’est pas encore terminé. Pour une place en demi-finale, Lois Boisson affrontera Mirra Andreeva, la Russe classée 6e mondiale, tombeuse de Daria Kasatkina (6-3, 7-5). Une adversaire redoutable, que Boisson n’a jamais affrontée. Mais après avoir battu la n°3 mondiale, plus rien ne semble hors de portée pour la jeune Dijonnaise.
Une chose est sûre : tout un pays sera derrière elle. Et quoi qu’il arrive, elle est déjà la révélation de cette édition 2025.
Découvrez maintenant Quarts de finale à Roland-Garros : Alcaraz, Swiatek, Sabalenka… voici ce qu’il ne faut pas rater ce mardi et Jaume Munar clashe le public français après sa défaite face à Arthur Fils.
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