Une nouvelle proposition de loi débattue à l’Assemblée
C’est une mesure à la fois solidaire et symbolique qui pourrait bientôt modifier le quotidien de millions de salariés en France. Depuis ce mardi 3 juin 2025, une proposition de loi est débattue à l’Assemblée nationale. Elle vise à permettre aux salariés de s’absenter de leur travail pour donner leur sang, tout en conservant leur rémunération.
Cette initiative a été portée par Pierre Cordier, député des Ardennes (2e circonscription), membre du groupe « Droite républicaine ». L’objectif est simple mais ambitieux : faciliter les dons de sang en supprimant un frein logistique majeur pour de nombreux actifs. Car trouver le temps pour se rendre à une collecte, surtout lorsqu’elle ne se déroule pas sur le lieu de travail, reste un obstacle pour beaucoup.
Le contenu du texte de loi : informer, justifier, organiser
Si cette loi est adoptée, elle serait intégrée au code de la santé publique, créant un nouveau droit pour les salariés : celui de quitter leur poste pour effectuer un don de sang, sans perte de salaire.
Mais quelques conditions sont prévues :
-
Le salarié devra prévenir son employeur au moins deux jours avant la date du don.
-
Il devra fournir un justificatif prouvant sa participation.
-
L’employeur pourra s’opposer à l’absence uniquement en cas de perturbation significative de l’organisation du service ou de l’activité économique.
Le texte prévoit également de limiter le nombre d’absences autorisées par an, un point crucial qui sera précisé lors des discussions dans l’Hémicycle. Enfin, le gouvernement devra remettre un rapport au Parlement sous deux ans pour évaluer l’impact de cette nouvelle disposition sur les dons et l’organisation du travail.
Un enjeu de santé publique vital
La France a un besoin constant de donneurs de sang. Selon les chiffres de l’Établissement Français du Sang (EFS), 10 000 dons sont nécessaires chaque jour pour répondre aux besoins médicaux. Les dons permettent de soigner un million de malades par an, notamment :
-
des femmes ayant subi une hémorragie lors d’un accouchement,
-
des victimes d'accidents,
-
des patients opérés ou atteints de maladies du sang (comme la drépanocytose ou l’hémophilie),
-
des personnes traitées pour un cancer.
Face à cette réalité, chaque goutte de sang compte. Et pourtant, seulement 8 à 12 % des salariés participent aux collectes organisées en entreprise, selon l’EFS. Ce chiffre pourrait augmenter si le don devenait plus facilement accessible grâce à un temps libéré officiel et rémunéré.
Une logistique déjà bien organisée, mais encore sous-utilisée
Actuellement, l’EFS dispose d’un réseau dense de collecte :
-
Plus de 115 maisons du don réparties dans toute la France (y compris en Outre-mer),
-
40 000 collectes mobiles chaque année dans les entreprises, les établissements scolaires, les mairies ou les centres commerciaux.
Le processus de don dure environ 60 minutes, incluant l’entretien médical, le remplissage du formulaire, le prélèvement et la collation obligatoire après le don. Mais malgré cette logistique bien huilée, la participation reste faible, souvent par manque de temps ou de flexibilité au travail.
En permettant aux salariés de donner leur sang sans que cela n’empiète sur leur rémunération ou leurs congés, cette loi pourrait bien changer la donne.
Un signal fort envoyé aux entreprises
L’adoption d’une telle loi enverrait un message clair : le don du sang est un acte citoyen qui mérite reconnaissance et soutien institutionnel. Cela inciterait aussi les entreprises à s’engager davantage dans l’accueil de collectes mobiles, à sensibiliser leurs collaborateurs et à intégrer ces initiatives dans leur politique de responsabilité sociale.
D’ailleurs, certaines grandes entreprises ont déjà pris les devants, en organisant régulièrement des campagnes internes de don du sang. Mais dans de nombreuses structures, notamment les TPE et PME, cela reste plus difficile à mettre en place.
Avec un cadre légal clair, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, pourraient être amenées à participer à cet élan de solidarité.
Un enjeu sociétal plus large
Derrière cette loi, c’est toute la vision de la santé publique et de la citoyenneté qui se joue. Dans une société en quête de sens, le don du sang apparaît comme un geste altruiste accessible à tous, mais encore trop peu intégré dans notre quotidien professionnel.
L’évolution législative en cours rappelle que la solidarité ne doit pas se faire au détriment de la stabilité économique individuelle. Si l'on souhaite voir le nombre de dons augmenter significativement, le levier du droit du travail est l’un des plus puissants à activer.
En résumé : ce que les salariés doivent savoir
-
???? Une proposition de loi prévoit de permettre aux salariés de s’absenter pour donner leur sang tout en étant rémunérés.
-
???? Ils devront prévenir deux jours avant et fournir un justificatif.
-
???? L’employeur pourra s’opposer uniquement pour des raisons organisationnelles sérieuses.
-
???? Un rapport sera remis au Parlement deux ans après l’entrée en vigueur de la loi pour évaluer ses effets.
-
❤️ Objectif : faciliter les dons et augmenter la participation des actifs aux collectes de sang.
Il faudra suivre de près les discussions parlementaires pour connaître l’issue de ce texte. Mais s’il est adopté, ce serait une avancée majeure pour la reconnaissance du don de sang comme acte citoyen essentiel, y compris dans le cadre du travail.
Découvrez maintenant Scandale autour des eaux minérales : Nestlé Waters dans le viseur de la justice et Gaz, cigarettes, chômage, TNT : tout ce qui change au 1er juin 2025.
Lire aussi : 65€ minimum pour un repas : ce restaurant crée la polémique avec sa nouvelle règle