Famille

Il avait tout faux... avec moi, ça ne marche pas comme ça !

06 octobre 2015 - 12 : 58

J'aime la simplicité, l'authenticité. Pour me plaire, mon chéri n'a pas eu besoin d'en faire des tonnes. Il a suffi d'un peu d'humour, de sincérité, de franchise et d'honnêteté pour que mon cœur vacille. J'aime les gens qui sont vrais, non superficiels, qui ne misent pas tout sur les apparences. Je me souviens d'une anecdote qui illustre tout à fait mes propos.

J'avais 20 ans. La semaine, étudiante sur Grenoble, je vivais dans un petit studio attenant à la maison des propriétaires. Le week-end, je rentrais chez mes parents.

Un soir, vers 18h, je m'apprêtais à entrer dans mon studio quand la fille des propriétaires m'appela et m'invita à entrer chez eux. Avec un large sourire, elle me dit : "Tu ne nous avais pas dit que tu avais un amoureux !" Interloquée, je les regardais sans comprendre. Alors, me montrant un énorme bouquet de roses rouges posé sur la table de la cuisine, elle reprit : "Un livreur a déposé cela pour toi."

Sur le moment, je pensais que c'était une blague. Je lui assurais que j'étais célibataire et que je n'avais aucune idée d'où ces roses pouvaient bien provenir. Mais je vis dans ses yeux qu'elle ne croyait pas un mot de ce que je lui racontais. J'emportais donc le volumineux bouquet de roses dans mon studio.

Songeuse, je disposais les roses dans un vase, incapable de deviner quelle main avait pu écrire les quelques mots que je venais de découvrir sur la carte accompagnant les fleurs : "De la part d'un fidèle admirateur". Quel cliché ! ai-je pensé tout bas. Mais ce que je ne savais pas encore, c'est que cette soirée allait m'emmener de cliché en cliché.

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Aux alentours de 22h, alors que je buvais tranquillement ma tisane du soir, le téléphone se mit à sonner. Qui pouvait bien m'appeler à cette heure tardive ?! Je décrochais le combiné et j'entendis une voix masculine que je ne reconnaissais pas me demander : "Alors, tes roses te plaisent ?" Surprise, je demandais qui était à l'appareil. La voix me répondit : "C'est Stéphane* !" "Stéphane ?" J'avais beau faire travailler mes neurones, je ne parvenais pas à mettre un visage sur cette voix, ce prénom. C'était légèrement flippant ! Il m'expliqua alors quand et comment on s'était rencontré, et enfin la mémoire me revint. J'avais vaguement fait sa connaissance lors d'une soirée chez des amis. Il était de Lyon, avait 10 ans de plus que moi et son physique n'était pas désagréable. Comment il s'était procuré mon numéro de téléphone ? Mystère ! Encore un ami bien attentionné qui avait dû le lui donner à sa demande...

Gênée, je le remerciais pour les roses. La question qu'il me posa alors me laissa sur le carreau : "Devine où je suis ?" Je n'osais pas penser à la réponse que je devinais déjà. "Euh, je ne sais pas..." lui répondis-je d'une petite voix. Et lui, de répondre sur un ton conquérant : "Je suis garé devant chez toi, on peut se voir ?" Tout se bousculait dans ma tête. Que faire ? Le recevoir ? Aller à sa rencontre, dehors, à cette heure ? Il était venu de Lyon jusqu'à Grenoble quand même... Attendant ma réponse, je lui répondis que je sortais le voir.

Il faisait noir et froid, mais je n'eu pas de problème pour le repérer. Il était appuyé, avec une désinvolture étudiée, contre la portière d'une décapotable qu'éclairait la lumière d'un réverbère. En m'approchant, j'aperçus une bouteille de champagne posée sur le siège passager. Pour fêter quoi ?! Allez savoir... Avant même d'approcher mon visage du sien pour lui faire la bise, les effluves de son parfum remplirent mes narines au point de me faire tousser. Je pensais, un peu ironiquement, qu'il avait dû vider la bouteille sur lui.

Après les salutations d'usage, il commença à me baratiner, allant jusqu'à me dire, qu'ayant quelques notions en morphopsychologie, il avait décelé, grâce à la forme de mon visage, que nous étions faits l'un pour l'autre. Je n'en croyais pas mes oreilles ! Il était sérieux, là ?! Je faillis regarder tout autour de moi pour m'assurer que ce n'était pas une caméra cachée !

Mais lui, sûr de son coup, ne se doutant pas une seule seconde que son plan était voué à l'échec avec moi, continua sur sa lancée en m'invitant au restaurant. Comprenant que je devais mettre un terme à ses illusions le plus rapidement possible, je déclinais gentiment son invitation.

Il ne comprit pas mes réticences. Je ne les justifiai pas. Je ne désirais pas sortir avec lui, un point c'était tout. Ce n'était quand même pas parce qu'un homme, que je n'avais vu qu'une ou deux fois, me sortait le grand jeu que je n'avais pas mon mot à dire, que c'était gagné d'avance ! Je n'avais rien demandé, moi. Les roses, le champagne, la décapotable, l'invitation au resto, la cascade de parfum, le trajet Lyon-Grenoble, ok, c'était bien beau, mais voilà, cela ne le rendait pas plus attirant à mes yeux. Nous nous séparâmes.

La semaine suivante, je repensais beaucoup à lui, à mon attitude, me demandant si j'avais bien fait ou pas de réagir ainsi. Le nuage de la culpabilité pointait à l'horizon. Mais ce que j'appris quelques jours plus tard m'ôta mes derniers scrupules. Il mangeait régulièrement au resto avec ma meilleure amie. Elle avait sa photo dans son portefeuille. Les roses, le champagne, elle y avait eu droit, elle aussi. Et la décapotable était une voiture louée...

Avide de sincérité et d'authenticité, j'avais dû être rebutée, sans le savoir, par cette mascarade...

*Par souci d'anonymat le prénom a été changé.

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