C’est marrant, je ne ressentais pas du tout ça quand j’allais en cours. Au contraire, je faisais un décompte du nombre de jours qui me séparaient des prochaines vacances TOUT-LE-TEMPS. Même le jour de la rentrée, je faisais déjà mon calcul (la fille pas du tout traumatisée par les cours). Je comptais les minutes qui me séparaient de la fin du cours, les heures qui me séparaient du weekend, et chaque jour, j’espérais être « plus tard », ailleurs, autrement.
Et j’ai presque cru un moment que c’était ça, la vie, faire des trucs inintéressants 95% du temps et prendre son mal en patience pour profiter des 5% restants.
Aujourd’hui, je ne vais pas dire que c’est tout l’inverse parce que je suis comme tout le monde, j’aime bien prendre un peu de temps pour changer d’air, me reposer, me détendre…
Seulement, contrairement à quand j’étais plus jeune, je ne me sens pas moi-même que deux ou trois semaines par an et le weekend. J’ai construit une vie qui me plaît, j’ai un boulot qui me passionne, un mari et un petit bout adorables qui rendent chacune de mes journées fabuleuses.
Je ne dis pas que tout est parfait, loin de là. Il y a même une liste assez longue de choses que j’aimerais améliorer. J’aimerais par exemple faire plus de sorties avec mon homme, juste tous les deux. J’ai l’impression de ne jamais avoir assez de temps pour jouer avec mon fils. Ma maison déborde de bazar et de travaux qui sont loin d’être finis. Et je ne trouve jamais le temps de lire ou de me retrouver un peu seule, ne serait-ce qu’une heure, pour me poser.
Mais le matin, quand j’ouvre avec difficulté mes yeux gonflés de sommeil (merci les yeux de tortue), je me lève avec envie. Parce que je sais que cette journée sera riche, en émotions, en stimulation intellectuelle, en échanges, en découvertes, et pour toutes ces raisons, ma vie est aujourd’hui bien différente de celle que j’avais il y a quelques années.
Si je pouvais m’envoyer un message à mon « moi ado », c’est ce que je me dirais : ne crois pas que ta vie ne sera faites que de contraintes, d’ennui et de soucis. Plus le temps va passer, plus tu vas réussir à décider de ce que tu veux faire, où et avec qui tu veux vivre et surtout, surtout, qui tu souhaites devenir. Donc prends ton mal en patience maintenant… jusqu’au jour où tu n’auras plus jamais besoin de le faire :)
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