Lâcher prise m'a aidée dans ma vie, tant professionnelle que personnelle. Mais il y a toujours eu un problème, un frein à mon bonheur total. J'ai un rapport très difficile avec mon corps. Je ne suis pas en surpoids, je ne suis pas en sous-nutrition. J'ai un IMC plutôt bas. Mais j'ai passé une bonne partie de ma jeunesse à faire grimper cet IMC (dans ma tête principalement).
Tout commence à l'adolescence
Bercée par les articles et couvertures de magazines "Régime avant l'été", "Perdez 4 kilos sans rien changer" ou bien "Préparez votre corps pour le bikini", j'ai commencé à faire attention à ce qu'il y avait dans mon assiette à l'adolescence. Logique : c'est LA période où tu commences à te scruter dans la glace des après-midis entières. C'est aussi la période où tu veux plaire, trouver un petit ami, être aimée. Et surtout : être jolie. Qui est jolie ? Les mannequins, les actrices, celles qui ne dépassent pas la taille 36. Aujourd'hui, je paierai cher pour retrouver mon corps de cette époque. Et pourtant, c'est là que mes complexes ont commencés.
Le culte de la maigreur
J'aimais ces filles androgynes, ces grandes brindilles sans forme.
Ma morphologie n'est pas à brûler, je suis assez grande et plutôt fine. Les gens sont souvent étonnés quand je dis mon poids ou ma taille de pantalon. Je parais plus mince que je ne le suis (ou bien que je ne voudrais le croire). Mais pas maigre. Ce qui m'a posé problème. Je voulais être maigre. Pas besoin de poitrine, ni de fesses bombées, mon corps idéal, je l'ai choisi dans le catalogue : très maigre. Mais la vie ne fonctionne pas comme cela.
Est-ce la faute de la société ? De Marie-Claire et de Elle ? De Jean-Paul Gaultier ?
Peu m'importe. Blâmer qui que ce soit n'aide en rien. Ma propre vision sur la maigreur, j'étais la seule à pouvoir la changer.
La culpabilité de manger
Quand on veut être maigre mais que l'on a une vie saine, on est tiraillé entre un besoin vital (= manger pour se nourrir) et un besoin erroné psychologique (= se priver pour maigrir). Une histoire à devenir dingue. J'ai eu des périodes où j'ai arrêté de manger. Je ne me nourrissais que très peu car je n'y arrivais pas. Dans ces moments-là, j'ai été très maigre. La dernière fois où j'avais tant maigri (-10kg), certaines personnes ont eu du mal à me reconnaître. J'avais une mine épouvantable. Cette fois-là a été une prise de conscience. Malgré mon extrême maigreur, mon 34 pour 1m70, je ne me trouvais pas plus jolie. C'est quand j'ai repris du poids, mes kilos en fait, que je me suis trouvée plus jolie.
Accepter son poids de forme
Après avoir beaucoup maigri, j'ai repris. Je suis arrivée à une silhouette bien au dessus de quand j'étais maigre, mais moins de rondeurs. Car j'ai fais du sport, j'ai revu mon alimentation et je me suis sentie mieux. Le sport m'a aidé à avoir une silhouette ferme. Un joli 38 raffermi.
Il ne faut pas oublier que l'on a une morphologie et un métabolisme qui nous suivront toute notre vie, on ne peut aller à son encontre. Un 34 pour 1m70 n'est pas choquant sur certaines filles, c'est même très joli. Mais moi : non. Je suis allée à l'encontre de mon poids de forme. Je paraissais malade.
Ne faites plus de régime
Pour vous accepter, commencez par admettre que votre corps, même si vous le mutilez (car ne pas manger, c'est le mutiler), ne sera jamais capable d'aller à l'encontre de sa morphologie. Soyez raisonnable. Je conseillerai à toutes celles qui se trouvent trop grosse, ou trop maigre, de bien manger. C'est à dire : à sa faim (s'arrêter avant de se sentir gavée), raisonnablement (pas d'excès en tout genre) et avec plaisir (être gourmande tout en faisant attention, c'est possible).
Les régimes vous donneront rapidement des résultats satisfaisants, mais si vous vous privez, il y a forcément un moment où vous allez craquer (et souvent, on n'arrive pas à s'arrêter dans ces moments-là). Il vaut mieux y aller progressivement, faire quelques petits changements alimentaires.
Mais je commencerai par faire du sport. Peu importe lequel (de la marche, de la course, de la nage, du vélo...). Juste histoire de se raffermir. Car moi, c'est à ce moment-là que j'ai commencé à m'accepter comme je suis : une jeune femme qui ne sera jamais maigre.
Il n'y a pas de règles
Chacune a sa morphologie et son métabolisme. Certaines personnes sont maigres et le restent même si elles mangent énormément. Pour le surpoids, c'est pareil. Vous avez sûrement une amie qui grossit rien qu'en regardant un chou à la crème chez le boulanger et une autre qui mange comme 8 sans prendre un pet de gras. C'est leur métabolisme qui entre en jeu. Et le métabolisme, je ne connais aucune méthode pour l'influencer. Hormis commencer par s'accepter. Arrêter de culpabiliser. Le corps n'est qu'une enveloppe. Même si l'apparence compte, elle ne définit pas forcément ce que nous sommes vraiment.
Et vous ? Où en êtes-vous de l'acceptation de votre corps ?