Nous voici à quelques jours de la rentrée. Déjà ! Oui, nos bambins vont reprendre le chemin de l’école et nous… Ben c’est notre rentrée littéraire ! Autant vous dire que cette année encore, les centaines de titres proposés rivalisent avec la liste des fournitures scolaire de la 6ème C du collège Jacques Prévert. De quoi y laisser vos deniers, mais aussi le moral. Oui, très sérieusement, les auteurs ont décidé qu’il n’y avait pas d’amour heureux, que les romans étaient forcément dramatiques et que les relations familiales ne pouvaient qu’être désespérantes.
Voici un bref inventaire (dans l’ordre alphabétique) :
A /
Olivier Adam. Ne cherchez pas la mer du nord ou les falaises bretonnes, c’est « Peine perdue ». Son nouveau roman se décline sur fond de Côte d’Azur, avec les ingrédients dramatiques qui ne vous laisseront pas en lisière de la solitude et du désespoir.
Extrait : « Il passera chez Marion et son connard de vendeur de bagnoles pour prendre Nino. Le petit adore passer du temps dans la caravane. Ils se paieront une pizza au camion pour le midi et après ça ils iront à Marineland. »
B /
Beigbeder. Une histoire d’amour, « Oona & Salinger » qui comme d’habitude ne dure pas…
Extrait : « Elle avait l’air d’une excentrique comme on en voit parfois dans les rues de New York, surtout depuis la démocratisation des barbituriques. »
Mystique et polémique ?
D /
Deville. Après son « Peste & Choléra » il y a deux ans, l’auteur déclame un « Viva » au pays des desperados avec des héros artistiques et politiques.
Extrait : « Condamné à mort, il a disparu, a souvent changé de nom, commencé à écrire des poèmes et des romans, à combattre la solitude par le crayon et à entasser les cahiers. »
F /
Foenkinos. Avec la délicatesse qu’on lui connaît, le séduisant David écrit en vers libre le destin tragique de « Charlotte ».
Extrait :
« Un long couloir parcourt l’appartement.
Franziska s’y assoit souvent pour lire.
Aujourd’hui, elle referme son livre assez vite.
Prise d’un vertige, elle se dirige vers la salle de bains.
Et passe un peu d’eau sur son visage.
Quelques secondes lui suffisent pour comprendre. »
G /
Grégoire Delacourt. Ne croyez pas qu’avec un titre comme « On ne voyait que le bonheur », vous allez pouvoir dresser une liste à faire pâlir d’envie votre meilleure amie.
Il s’agit d’une tragédie familiale, ni plus ni moins.
Extrait : « Nous n’étions pas une famille à câlins, nous n’avions pas les gestes caressants ni les mots tendres, dodus. Chez nous, les sentiments restaient à leur place ; à l’intérieur. »
J /
Serge Joncourt. Histoire sous haute tension pour « L’écrivain national ». Dans une petite ville du centre de la France, l’inquiétude et la peur se sont invitées…
Extrait : « La forêt, ici, ils en parlaient comme d'un littoral, une mer qui les encerclerait, une limite à partir de laquelle la terre s'arrêterait net pour laisser place à un élément autre, des milliers et des milliers d'hectares obscurs et vertigineux, un véritable océan vertical aux marées sournoises et aux tempêtes introverties. »
M /
Murakami. Après le succès mondial de « 1Q84 », l’auteur japonais revient avec un titre beaucoup plus long : « L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage ». Un roman qui n’est pas un long fleuve tranquille et où la nostalgie s’alourdit du poids des regrets.
Extrait : « Tel le héros biblique qui avait été avalé par une gigantesque baleine et qui survivait dans son ventre, Tsukuru était tombé dans l’estomac de la mort, un vide stagnant et obscur dans lequel il avait passé des jours sans date. »
N /
Nothomb. Amélie, toujours présente ! Avec « Pétronille », la dame au chapeau va encore intriguer son lectorat.
Extrait : « J’y puisais une jouissance de neige, j’aurais voulu pouvoir enfouir mon visage en ce trésor glacé. »
Euh… comment dire ? Champagne ! (oui, que ça nous donne au moins une raison de trinquer)
V /
David Vann. On n’a peur de rien en Alaska ! En effet, ce n’est pas 1, mais 2 livres qui nous attendent en septembre. Un roman « Goat Mountain » et un récit « Dernier jour sur terre ». Tragédies au bout du fusil. La chasse à l’homme est déclarée ouverte !
Extrait : « Les yeux entraînés à laisser s’effacer l’arrière-plan, les yeux entraînés à faire disparaître le monde et à ne laisser qu’une cible. À onze ans, je tirais avec cette carabine depuis déjà deux ans, à l’affût des cerfs d’aussi loin que remontaient mes souvenirs, mais cette chasse serait la première où je serais autorisé à tuer. »
Bonnes lectures !