Une rentrée sous haute pression pour Léa Salamé
C’est un baptême du feu que la journaliste Léa Salamé n’oubliera pas de sitôt. Depuis le 1er septembre 2025, elle a succédé à Anne-Sophie Lapix à la tête du JT de 20 Heures de France 2, une place stratégique dans le paysage audiovisuel français.
Après six semaines à la barre, la journaliste s’accorde enfin une courte pause, remplacée par Jean-Baptiste Marteau, son joker habituel. Une trêve bien méritée, qui permet aussi de dresser un premier bilan d’audience.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon une étude publiée par Pure Médias, entre le 1er septembre et le 21 octobre 2025, la première partie du JT de 20 Heures a attiré 3,8 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 20 % de part d’audience. Une performance solide, mais légèrement inférieure à celle enregistrée un an plus tôt sous la houlette d’Anne-Sophie Lapix, qui rassemblait environ 3,95 millions de téléspectateurs sur la même période.
Pour une arrivée aussi médiatisée, ces chiffres témoignent d’un atterrissage maîtrisé : Léa Salamé ne révolutionne pas la case, mais elle réussit à stabiliser l’audience d’un journal souvent chahuté ces dernières années.
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Des débuts observés à la loupe
Il faut dire que le 20 Heures de France 2 est plus qu’un simple journal : c’est un baromètre de confiance pour le service public, un espace d’information où rigueur et incarnation se conjuguent chaque soir. La mission de Léa Salamé était donc double : maintenir le sérieux et la crédibilité du journal, tout en lui insufflant une touche de personnalité qui lui est propre.
En analysant les audiences détaillées, un constat intéressant ressort : si la première partie du JT, la plus factuelle et institutionnelle, marque une légère baisse, la seconde partie connaît une progression notable. Entre le 1er septembre et le 21 octobre, cette seconde partie a rassemblé 3,69 millions de téléspectateurs, contre 3,34 millions un an plus tôt. La part d’audience est passée de 16,5 % à 18,8 %, soit une hausse significative.
Autrement dit, Léa Salamé retient davantage l’attention en seconde partie, celle où elle impose davantage son ton, ses interviews et sa manière de dialoguer avec les invités. Une zone de confort qui lui ressemble : incisive sans être agressive, curieuse sans surjouer l’émotion.
Le meilleur score du journal a été atteint le 8 octobre 2025, lorsque la journaliste a reçu le Premier ministre Sébastien Lecornu. Ce soir-là, 5,84 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous — preuve que le public reste sensible à la qualité des interviews politiques menées par la présentatrice.
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Un pari audacieux pour France 2
Du côté de France Télévisions, le ton est à la satisfaction. Pour la direction du groupe, l’objectif principal était d’enrayer la baisse progressive des audiences du 20 Heures observée depuis plusieurs années. Mission accomplie, selon Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des antennes et des programmes, qui a confié à Pure Médias :
« La case entre 20h et 21h est en nette progression par rapport à septembre 2024. Et surtout, nous avons enrayé la chute du 20 Heures. »
Un discours optimiste, que viennent appuyer les bons retours du public sur les réseaux sociaux. Les téléspectateurs louent la présence naturelle de Léa Salamé, sa diction fluide et sa capacité à créer du lien entre les sujets. Loin de la rigueur parfois froide d’Anne-Sophie Lapix, la journaliste semble avoir trouvé la juste distance : suffisamment professionnelle pour inspirer confiance, mais assez humaine pour donner une touche d’émotion à l’information.
Ce liant, comme le souligne Sitbon-Gomez, est devenu sa signature : « Elle a travaillé les enchaînements pour montrer le monde au public », dit-il. Une phrase qui résume bien l’intention du nouveau JT : faire un journal incarné, qui parle au cœur autant qu’à la tête.
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Léa Salamé, un visage familier qui rassure
Pour les téléspectateurs de France 2, Léa Salamé n’est pas une inconnue. Depuis ses passages remarqués dans "On n’est pas couché", ses interviews politiques sur France Inter et son rôle de co-présentatrice dans "Quelle époque !", elle a su s’imposer comme une figure incontournable du paysage audiovisuel français.
Son arrivée au 20 Heures s’inscrivait donc dans une stratégie de continuité : confier à une personnalité populaire et reconnue le soin de moderniser un format parfois jugé figé.
Mais cette popularité représente aussi un défi. Face à Gilles Bouleau sur TF1, qui attire chaque soir entre 5 et 6 millions de téléspectateurs, la marge de progression reste importante.
Pour autant, Léa Salamé ne semble pas chercher la comparaison frontale. Son approche se veut plus posée, plus analytique, et moins tournée vers la course à l’exclusivité. Sa force réside dans sa capacité à incarner la nuance, un atout rare dans un paysage médiatique souvent polarisé.
Cette posture pourrait bien, à terme, fidéliser un public plus jeune et plus mixte, en quête d’une information plus conversationnelle que professorale.
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Des ajustements à venir après les vacances
Si ce premier bilan est encourageant, il n’est qu’une étape dans la construction du JT version Salamé. La journaliste, connue pour son exigence, devrait profiter de cette courte pause pour affiner le rythme du journal et consolider sa narration.
Plusieurs observateurs remarquent d’ailleurs une évolution subtile de la mise en scène : plus de duplex, davantage de reportages à l’étranger, et une attention particulière portée aux transitions entre les sujets. L’objectif est clair : rendre le 20 Heures de France 2 plus fluide, plus attractif et moins segmenté.
De retour de vacances, Léa Salamé pourrait aussi renforcer la dimension humaine et sociétale du journal, un terrain où elle excelle. Ses interviews de personnalités et ses entretiens longs pourraient devenir des moments phares du JT, à l’image de son échange remarqué avec Sébastien Lecornu, qui a fait bondir les audiences.
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Une mission délicate : moderniser sans dénaturer
Animer le 20 Heures est sans doute l’un des postes les plus exposés du journalisme français. Chaque geste, chaque intonation, chaque sourire est scruté, commenté, analysé. Léa Salamé le sait et semble s’y préparer avec lucidité.
Ses détracteurs pointent parfois une proximité avec le pouvoir ou un style jugé trop consensuel, mais ses partisans soulignent sa vivacité intellectuelle, sa culture et son art de la relance.
Dans un univers médiatique en pleine mutation, où les jeunes générations se détournent des journaux télévisés traditionnels, la journaliste parvient à maintenir le lien entre l’ancien et le nouveau monde de l’information.
Le pari de France 2, qui misait sur une personnalité féminine forte, à la fois populaire et compétente, semble pour l’instant gagnant.
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Un succès à confirmer
En conclusion, les premières semaines de Léa Salamé au JT de 20 Heures s’apparentent à un bilan nuancé mais prometteur. Si elle fait légèrement moins bien que sa prédécesseure sur la première partie du journal, elle séduit davantage sur la seconde, celle où sa personnalité s’exprime le plus librement.
La direction de France Télévisions, elle, se félicite d’avoir enrayé la chute d’audience, tandis que les téléspectateurs s’habituent à ce nouveau visage du 20 Heures.
De retour de vacances, Léa Salamé reprendra sa place dans le fauteuil le plus convoité de France 2, avec la mission de transformer l’essai. Et à en croire les premières réactions, la journaliste semble sur la bonne voie : celle d’un 20 Heures plus fluide, plus moderne et plus incarné.
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