Mode

Magasins Shein en France : des marques se désolidarisent du projet BHV et Galeries Lafayette

03 octobre 2025 - 18 : 26
par Mylène L’arrivée de Shein au BHV et aux Galeries Lafayette continue de provoquer la controverse. Plusieurs marques comme Aime, Talm ou Merci Handy annoncent leur retrait en signe de protestation.

La polémique autour de l’implantation physique de Shein en France continue de grandir. Alors que la marque chinoise d’ultra fast fashion s’apprête à ouvrir ses premiers espaces dans six grands magasins français, plusieurs marques locales annoncent qu’elles préfèrent se retirer plutôt que d’être associées à ce partenariat controversé.

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Une première implantation française qui dérange

Le projet, initié par la Société des grands magasins (SGM), prévoit l’installation de Shein au BHV Marais à Paris ainsi que dans cinq Galeries Lafayette régionales : Dijon, Reims, Grenoble, Angers et Limoges. Une première mondiale pour le géant chinois qui, jusqu’ici, ne fonctionnait qu’en ligne et à travers des pop-up éphémères.

Cette annonce, loin de créer l’effet de surprise escompté, a déclenché un torrent de critiques. Politiques, professionnels de la mode et consommateurs dénoncent un choix jugé en contradiction avec les valeurs de durabilité et d’éthique que de nombreux acteurs du secteur tentent de promouvoir.

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Des marques françaises qui claquent la porte

La première réaction forte est venue de Mathilde Lacombe, cofondatrice de la marque de cosmétiques Aime, qui a exprimé son indignation sur LinkedIn :
« Je suis profondément choquée de voir un grand magasin parisien historique comme le BHV MARAIS accueillir Shein dans ses murs. Nous y sommes présents avec Aime mais cette décision ne correspond pas à nos valeurs ni à ce que nous défendons. »

Son message a suscité plus de 10 000 réactions, et un appel à d’autres marques à prendre position.

Rapidement, Kenza Keller, fondatrice de Talm, a suivi le mouvement en annonçant : « En cohérence avec nos valeurs, Talm ne renouvellera pas son contrat avec le BHV à compter de 2026. »

Dans la foulée, la marque Merci Handy, par la voix de son fondateur Louis Marty, a également fait savoir qu’elle exprimait son désaccord avec ce partenariat et qu’elle avait sollicité un rendez-vous en urgence avec la direction du BHV pour tenter de dissuader cette implantation.

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Un boycott symbolique mais lourd de sens

Pour l’heure, ces départs restent minoritaires, mais leur poids symbolique est fort. Ces marques incarnent une nouvelle génération de labels français axés sur la transparence, l’éthique et la proximité avec les consommateurs, des valeurs à l’opposé de celles souvent reprochées à Shein.

Leur prise de position pourrait bien inspirer d’autres enseignes. Déjà, certains observateurs estiment que le risque d’un boycott élargi par d’autres acteurs du secteur ou même par des clients fidèles n’est pas à écarter.

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Des critiques politiques et institutionnelles

La Mairie de Paris a elle aussi dénoncé ce projet, par la voix de Nicolas Bonnet Oulaldj, adjoint au commerce, déclarant que la capitale « n’a pas vocation à devenir la vitrine complaisante de multinationales prédatrices ».

La Caisse des dépôts, actuellement en négociation pour le rachat des murs du BHV par la SGM, a tenu à préciser qu’elle ne « cautionnait pas » cette initiative.

De son côté, la Fédération française du prêt-à-porter féminin (FFPAPF) a publié un communiqué cinglant, accusant la SGM de « cracher à la tête de leurs collaborateurs, de leurs clients et de toute la mode française ».

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La défense de la société des grands magasins

Face à cette levée de boucliers, la SGM tente de calmer le jeu. Dans un communiqué, l’entreprise a assuré : « Nous comprenons les interrogations que suscite cette annonce mais nous maintenons le dialogue avec les élus, les partenaires et l'ensemble des acteurs du secteur pour expliquer la réalité et les enjeux positifs de ce partenariat. »

Une déclaration qui ne semble pas suffire à apaiser les critiques, tant l’arrivée de Shein apparaît pour beaucoup comme une rupture culturelle avec l’image patrimoniale des grands magasins français.

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En bref

Alors que Shein s’apprête à s’implanter physiquement pour la première fois en France au BHV Marais et dans plusieurs Galeries Lafayette, la polémique enfle. Plusieurs marques, dont Aime, Talm et Merci Handy, ont choisi de se désolidariser de ce partenariat en se retirant du BHV.

Entre protestations de la mairie de Paris, réserves institutionnelles et colère des acteurs de la mode, l’avenir de cette implantation reste marqué par l’incertitude. Une chose est sûre : l’arrivée du géant chinois, loin d’être une simple opération commerciale, cristallise un véritable débat sur l’avenir et les valeurs de la mode en France.

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Mylène
Je suis Mylène, blogueuse, beauty addict, Rédactrice en Chef du webzine So Busy Girls et maman de 2 petits bouts. Et fana de chocolat. Et de bons polars. On avait dit "courte description" ?! Ah oui, j'ai oublié de dire que j'étais très (très très) bavarde...!