Une rentrée plus chère que jamais
Chaque année, la rentrée universitaire est synonyme de nouvelles dépenses pour les étudiants. Si ce moment représente un pas vers l’autonomie et l’aventure des études supérieures, il rime aussi avec un budget colossal. Selon le dernier baromètre publié par la FAGE, première organisation étudiante de France, le coût moyen de la rentrée 2025 s’élève à 3.227 euros pour un étudiant non boursier. Une somme en augmentation par rapport à 2024, où il fallait compter 3.157 euros.
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Pour les ultras-marins, le montant grimpe à 4.503 euros, et pour les étudiants étrangers, la facture peut atteindre jusqu’à 5.944 euros. Une situation qui alarme la fédération étudiante, laquelle insiste sur la nécessité de prendre en compte les « coûts cachés » trop souvent négligés.
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Des frais qui s’accumulent dès les premières semaines
Derrière ces chiffres se cache une réalité que vivent les 3 millions d’étudiants français. Outre les frais d’inscription et la CVEC (contribution de vie étudiante et de campus), fixée à 105 euros cette année, il faut ajouter :
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le logement, souvent le poste le plus lourd, avec des loyers en hausse constante
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les assurances obligatoires, notamment liées au logement
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le matériel pédagogique (livres, ordinateurs, logiciels spécifiques)
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les abonnements téléphoniques et Internet, devenus incontournables
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l’équipement domestique pour ceux qui quittent le foyer familial (lit, casseroles, bouilloire, etc.)
À cela s’ajoutent les dépenses quotidiennes en alimentation, transports et vie sociale, qui peuvent vite déséquilibrer un budget déjà serré.
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Le poids du logement, une charge insurmontable pour beaucoup
La crise du logement étudiant reste l’un des principaux facteurs d’inquiétude. Non seulement les loyers atteignent des niveaux toujours plus élevés, mais trouver un logement relève souvent du parcours du combattant. Les files d’attente pour un studio ou une chambre universitaire ne cessent de s’allonger, et de nombreux jeunes doivent se rabattre sur des solutions précaires ou éloignées de leur lieu d’études. La FAGE dénonce une « situation de pauvreté sans appel », soulignant que pour beaucoup, le loyer absorbe la majorité du budget mensuel, ne laissant que peu de place aux autres dépenses essentielles.
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Des étudiants contraints de rogner sur l’alimentation
Face à la flambée des frais fixes, le budget alimentaire devient la première variable d’ajustement. Résultat : selon plusieurs enquêtes, 20 % des étudiants déclarent ne pas manger à leur faim. Un constat alarmant, qui souligne l’ampleur de la précarité étudiante. Pour compenser, de nombreux jeunes n’ont d’autre choix que de trouver un emploi étudiant, parfois au détriment de leurs études. Si certains parviennent à jongler entre travail et cours, d’autres voient leur réussite compromise par la fatigue et le manque de temps pour se consacrer pleinement à leurs formations.
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Une réforme des bourses jugée urgente
La FAGE rappelle que son baromètre met en lumière des dépenses souvent invisibles, qui échappent aux aides traditionnelles. La fédération plaide pour une réforme en profondeur du système de bourses, jugé inadapté à la réalité actuelle. Un constat inquiétant : « l’écrasante majorité des bénéficiaires de l’aide alimentaire étudiante n’est pas bénéficiaire des bourses », alerte la FAGE. Une preuve supplémentaire que les critères d’attribution ne correspondent plus à la situation vécue par de nombreux jeunes. Selon l’organisation, seule une révision globale des aides permettrait de limiter la précarité et de garantir une rentrée plus sereine pour tous.
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En résumé
Le baromètre de la FAGE confirme ce que beaucoup d’étudiants ressentent : la rentrée universitaire coûte de plus en plus cher. Avec un budget moyen dépassant 3.200 euros pour les non-boursiers, et des charges encore plus lourdes pour les étudiants ultramarins et étrangers, la question du pouvoir d’achat étudiant est plus brûlante que jamais. Entre le poids du logement, les frais d’inscription, les dépenses cachées et les sacrifices alimentaires, cette rentrée 2025 illustre une réalité préoccupante. Pour beaucoup, autonomie rime désormais avec précarité.
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