De quoi je me mêle ?
Âge, allaitement, couches lavables, portage, mode de garde, vêtements de seconde main… tout y passe !
Serais-je une meilleure mère si j'étais employée dans les assurances (je n'ai rien contre les assureurs), que j'avais 28 ans et demi, un prêt immobilier, que j'utilisais des pamprouts ainsi qu'une machine à expresso pour biberons et une poussette 2.0, sèche-linge inclus ? Non. Je ne crois pas.
Pourtant, c'est parfois l'image qu'on me donne et qui me fait douter. Douter des choix qui sont les nôtres – à mon partenaire et moi – et qui n'appartiennent à personne d'autre.
Ce n'est pas moi
Ce n'est pas parce que l'on utilise des couches lavables que l'on est forcément des babas cool à sandales qui ne connaissent pas le savon (au contraire, on connaît très bien étant donné qu'on lave) et qui sentent le patchouli.
Ce n'est pas parce que j'allaite au sein que je veux à tout prix créer un lien avec mon fils. Ce lien existe de par le fait qu'il soit mon enfant ; point barre. Celles qui optent pour le biberon ne sont pas des femmes froides et insensibles à ce que je sache. L'allaitement c'est pratique, ça ne coûte pas cher et étant donné que je suis une feignasse, je n'ai pas à me lever la nuit pour préparer un bib', compter des doses, perdre le fil, recompter et ainsi de suite.
Ce n'est pas parce que je porte l'enfant en écharpe que je vais me mettre à critiquer les porte-bébés non physiologiques ou les poussettes. Chacun fait ce qu'il veut !
Ce n'est pas par pur plaisir que je reste à la maison mais parce qu'il n'y a pas de place en crèche. Bien sûr, je suis contente d'assister à l'éveil de mon fils mais j'aimerais tout aussi bien travailler, renflouer les caisses et participer à part égale au budget familial.
Ce n'est pas parce que... la liste pourrait continuer, s'allonger au fil des jours. Sauf que...
Le jugement, c'est maintenant
Peut-être que cette façon que les gens ont de juger en permanence est inscrit dans la nature humaine. Si c'est le cas, ça m'attriste profondément. Si non, je me dis juste que parfois, mes congénères ont des réactions étranges.
D'où vient ce besoin de jauger les nouveaux parents (et les autres) et de se comparer systématiquement ?
J'ai rencontré plusieurs mamans depuis que j'en suis devenue une. Toutes, à leur manière, pourraient être en lice au titre de MMM (meilleure maman du monde). Pourtant, une a refusé de faire la « fameuse » tétée d'accueil et a réclamé sa péridurale au bout d'un quart d'heure de contractions, l'autre ne jure que par les vêtements de marque, une laisse son enfant pleurer 10 minutes chaque fois sans sourciller tandis que la dernière ne s'autorise pas une goutte de café sous peine d'exciter le petit qu'elle nourrit au sein. Et alors ?
Alors, ce sont des choix qui leur appartiennent car ce sont elles (et leur conjoint) qui ont décidé d'avoir un enfant, qui l'élèvent, qui se lèvent 4 fois par nuit et qui ont abandonné l'idée d'une grasse matinée. Ce sont aussi elles qui récoltent des sourires à ne plus savoir qu'en faire, qui s'émerveillent de tout petits rien, qui apprennent des chansons pour bébés et découvrent jour après jour des techniques de sioux afin d'apaiser leurs petits bouts !
Alors, doit-on satisfaire tout un chacun ? Je ne pense pas car, même avec la meilleure volonté du monde, il y aura toujours quelqu'un pour critiquer, comparer juger.
L'art de se justifier est un sport quotidien très épuisant. Afin d'éviter l'usure, je conseillerai de le remplacer par une autre discipline : l'art de dire flûte !