Il n’y a pas dix-neuf façons de supporter vos collègues de travail ; il y a trois possibilités :
- faire semblant et prendre sur soi pendant les 8 heures quotidiennes (avec le risque d’un ulcère, d’un coup d’éclat, d’un coup de folie…)
- ne pas supporter et rentrer dans une guerre éclair (et revoir ses classiques en matière militaire)
- muter, fuir, dégager de là le plus vite possible (et trouver le paradis ailleurs !)
Je vous ai parlé de la première possibilité la semaine dernière. Je vais maintenant évoquer avec vous la deuxième alternative : ne pas supporter et rentrer dans une guerre éclair.
Dès le début, elle (il) vous a exaspéré. Elle ne faisait rien. Elle arrivait avec sa gouaille très vulgaire, ses tenues voyantes et ridicules qui moulaient son gros cul, sa taille énorme et ses seins flasques… ses rires d’hyène et son sourire jaunâtre. Bref, dès le début, vous l’avez trouvée ridicule. Mais elle s’est accrochée à vous comme une moule à son rocher, personne ne la connaissait et vous étiez le centre d’un groupe visiblement très sympa (on vous entendait rire de l’autre côté de l’entreprise). Donc, pour cette malade de l’ego (elle vous répète en boucle « et là ça va mes cheveux ? mes fesses ? mes jambes, bien, non ? »), vous étiez la personne idéale pour vous ouvrir les portes de la micro-société. Vous, bonne poire, vous êtes dit qu’elle semblait sympa « malgré tout » et semblait bien s’intégrer. Mais voilà, elle a commencé à faire ami-ami avec l’ennemi de votre groupe, dragona la bien-nommée, le sous-chef de service, le dragon, l’œil de la direction, la salope absolue. Elle a commencé à faire de la lèche à la direction et se mettre dans la poche avec sa « franchise et loyauté » (dans une autre vie) les mecs du service. Tous sont subjugués et la veulent (d’après elle, bien sûr). Parce qu’en plus d’être bas de gamme, elle est mythomane.
Vous en êtes arrivée à vouloir lui planter des trombones dans le dos quand elle regarde ailleurs. Elle vous horripile, vous exaspère et vous la regardez très souvent en souriant en pensant «ma pauvre fille ».
Dernièrement, elle a décidé de faire ami-ami avec Dragona et vous en même temps afin d’assurer ses arrières. Mais comme vous n’êtes pas une imbécile, vous avez deviné son plan et anticipez ses réactions. Vous avez donc décidé de faire semblant d’être sa « copine » tout en contrôlant les conséquences possibles…
Ah, avez-vous précisé qu’elle n’en fichait pas une rame ?
Depuis, la guerre intérieure est déclarée. Elle veut tout régenter, tout organiser (même vos vacances, parce que « là, cette semaine, tu vois, ça m’arrange pas, je voulais prendre deux jours, moi aussi ») etc. Elle a soudain remarqué votre sourire en coin et votre air de vouloir la « tromboner ». Donc, elle joue contre vous. C’est coups bas et compagnie…. Elle oublie des messages pour votre chef (qui est Big Boss quand même), vous jetez un document qu’elle devait lire pour demain. Elle vous envoie bouler devant la direction, vous la descendez devant les étalons en supposant qu’elle a couché avec le coursier « oui, oui, le demeuré, mais elle voulait du cul, alors ! » (d’après « ses » dires que vous avez un peu améliorés quand même).
La guerre des femelles est engagée et vous avez encore trouvé un coup à lui porter : faire courir le bruit qu’elle couche avec Dragona… oh, oh !
Après quelques semaines d’intenses émotions (Dragona fulminant contre cette rumeur, Big Boss écroulé de rire de savoir que Dragona et la pouffe puissent faire des « cochonneries » - comme il a dit - ensemble, BeauMec criant qu’il a gagné un pari sur Dragona etc.), la pouffe se demanda quelles étaient les possibilités de succès de sa « sublime » personnalité. Dirigée de main de maître par Dragona (qui en avait marre de supporter la pouffe et ses rires hystériques et qui voulait se défaire de cette réputation honteuse pour elle), la pouffe décida de tenter sa chance ailleurs et suivit le premier coursier venu qui avait réussi à toucher son cœur (enfin, plutôt ses fesses !) loin à l’autre bout de la Région… enfin suffisamment loin pour l’éloigner de votre champ de vision.
Après ces quelques mois de guerre, vous avez, un matin, eu le goût de la victoire dans la bouche et vous êtes entrée triomphalement dans l’entreprise avec tambours et trompettes !
Depuis, vous êtes l’égérie du Département Informatique et Logistique… ce n’est pas beau, la vie ?