Culture

"Un soir de décembre" de Delphine de Vigan

18 décembre 2014 - 15 : 00
Delphine de Vigan et moi, c'est une histoire d'amour qui a commencé il y a peu. Le premier roman que j'ai lu a été "Rien ne s'oppose à la nuit". Il fait partie des livres qui m'ont le plus plu et marqué à la fois. J'aime sa plume, sa manière de raconter les choses simples. J'ai ensuite lu "No et moi", que j'ai beaucoup aimé. Puis "Un jour sans faim", triste, mais d'une réalité si touchante que la lecture est toujours restée agréable. Ensuite "Les heures souterraines", que j'ai trouvé dur et qui ne m'a pas vraiment plu.

Ce week-end, j'ai terminé "Un soir de décembre". J'ai eu envie d'en parler, d'avoir d'autres avis, car je n'ai pas trop su quoi en penser après avoir refermé l'ouvrage...

Voici le synopsis du roman (qui est en fait un extrait) :

"Les histoires se jouent dans les premières heures, dans les premiers mots. Les jeux sont faits. Celui qui donne, celui qui reçoit. Celui qui gagne et celui qui perd. Et tout est là, cartes retournées, faces cachées, sur la table."

C'est l'histoire de Matthieu Brin. Un parisien d'une quarantaine d'année qui écrit un premier livre et connaît un certain succès. Il aime sa femme, Elise. Douce, aimante. Elle est aussi la mère de ses deux fils. Une jolie famille, simple.

Matthieu va recevoir une lettre. Puis d'autres vont suivre. Des lettres d'une femme qui ne lui est pas si anonyme. Ces lettres vont déclencher son inspiration pour un second roman. Mais pas que. Il va s'enfermer peu à peu dans une spirale, la spirale de l'inspiration ? de la création ?

Afin d'enfanter ce second roman, Matthieu va devoir passer par certaines réflexions.

J'ai trouvé ce roman brillant. Les mots sont si bien choisis, ils coulent de sens. J'ai adoré cet extrait, à propos du ressenti à chaque rentrée, que je ressens moi aussi :

"J'ai gardé de l'enfance cette sensation physique, qui m'étreint toujours aux premiers jours de septembre, cette conscience aiguë d'un cycle immuable, que rien n'arrête, rien n’adoucit, ni le nouveau cartable, ni le manteau presque neuf hérité de ma cousine, ni les cahiers à spirale dont je caressais les pages immaculées. J'ai gardé de l'enfance cette appréhension, ancrée dans la mémoire du corps quand remontent les odeurs d'automne, cette impatience aussi, du commencement, du recommencement. Chaque année, je sens en moi cette excitation confuse, comme si quelque chose devait basculer, comme si cette fois la vie pouvait être différente."

La réflexion à propos de la mémoire m'a aussi beaucoup donné à réfléchir tant ces phrases sonnent juste :

"Car la mémoire s'élabore, se reconstruits par ajouts, par omissions, elle superpose, mêle à son insu le vrai et le faux, la vérité et la fable. La mémoire transforme, élague, se recompose, pour donner à voir une vérité acceptable. Il est si facile de se raconter des histoires, de nourrir des regrets, déchiffrer autour ou à l'intérieur de soi les signes du désir ou de la perte, et de leur soudaine évidence".

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Le couple de Matthieu ne survivra pas. Mais j'ai du mal à déterminer ce qui a coincé : les lettres, le passé de Matthieu, le livre et cette nécessité de passer par une solitude destructrice ? Ou bien est-ce que tous les couples finissent par s'éteindre ?
Je crois que c'est cette dernière question qui m'a chamboulée, qui m'a laissé un arrière goût désagréable après avoir refermé le bouquin.

Ce livre est beau, mais triste. Touchant mais peut-être un peu trop justement.

Vos avis et réflexions sont vraiment les bienvenus.
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Mon Petit Fourbi
Depuis toujours j'aime les produits de beauté, prendre soin de moi. Passionnée de photographie, j'ai décidé d'allier mon goût pour l'écriture et pour les cosmétiques et de monter mon blog. Mon petit fourbi est un blog beauté, qui présente les nouveautés ainsi que mes coups de cœur (ou mes flops d'ailleurs).