Famille

Questions autour d’un deuxième enfant

10 octobre 2014 - 17 : 00
Depuis la fausse alerte du mois de juin, la question du deuxième enfant est devenue assez récurrente. Enfin, quand je dis la question... je devrais dire les milliers de questions. Je crois que j’ai besoin de mettre un peu tout ça par écrit !

La question finalement n’est pas « est-ce qu’on en veut un second ? », mais « quand ? ». Parce que le désir est là, dans l’absolu. Au départ, on s’était dit que deux ans d’écart c’était parfait. Pas trop proches, pas trop éloignés, idéal pour eux et pour nous. Oui mais ça veut dire qu’il faut que je sois enceinte avant la fin de l’année. Et c’est là que je bloque.

Pourtant, vous le savez, j’aime être enceinte. J’ai tellement aimé ça que je suis prête à avoir une trentaine de grossesses, ou, mieux, une grossesse qui durerait dix ans. Le rêve ! Mais justement, j’ai envie de profiter de ma grossesse, et aujourd’hui je vois mal comment je pourrais gérer ma petite tornade en même temps. Alors, c’est vrai, toutes les grossesses sont différentes, mais si je suis dans le même état les deux premiers mois, alors je serai clairement incapable de gérer le quotidien de la puce. Parce que pour elle j’ai quand même dormi 18h par jour pendant des semaines, sans parler des nausées du deuxième mois. Bon, ceci dit, je vais augmenter le rythme de garde en octobre...

Il y a d’autres obstacles à une éventuelle grossesse prochaine. Notre situation financière déjà n’est pas très rassurante (les joies de l’artisanat), et, même si la situation aura forcément évolué d’ici neuf mois, cela reste dans un coin de la tête. Ensuite, je suis toujours anémiée depuis la naissance, et j’ai du mal à redresser la barre vu que je ne supporte pas les compléments en fer.

Mais je crois que c’est surtout dans la tête que ça bloque. N’ayons pas peur des mots, la première année de la puce a été plutôt infernale. Ma fille est le plus grand bonheur de ma vie, mais nous sommes passés par des moments d’épuisement terribles, nerveusement. Du coup, j’ai forcément plus d’inquiétudes maintenant. J’ai l’impression d’avoir été vidée de ma patience, de mon énergie, et que le stock n’est pas près de se reconstituer. La semaine dernière, j’avais carrément l’angoisse de voir la nounou partir en vacances. Finalement, tout s’est très bien passé, et je crois que c’est un grand pas vers une sorte de guérison, un apaisement certain. Ma puce est plus grande, plus autonome, la communication se met en place, et les bons moments prennent le pas sur les moins bons. C’est sûr qu’un bébé de 17 mois demande beaucoup d’attention et d’énergie, elle ne joue pas beaucoup toute seule, c’est normal, et j’ai parfois l’impression de passer ma journée à dire non, mais les échanges sont de plus en plus riches et sympas.

Avec tout ça, j’ai l’impression de commencer tout juste à profiter d’elle. Comme si j’étais passée à côté de ses premiers mois, prise par l’inquiétude, la fatigue, la gestion de son inconfort. Du coup, je ne peux m’empêcher de culpabiliser à l’idée de lancer le petit deuxième. Comme si je lui volais quelque chose, comme si j’abrégeais notre temps à deux. Je crois que parfois j’ai besoin de me dire que je vais encore nous laisser du temps, pour jouer et rire, pour se faire des câlins et lui faire sentir qu’elle est la personne la plus précieuse de la Terre pour moi, pour nous. Derrière tout ça, évidemment, la question que beaucoup se posent ou se sont posée : l’aimerai-je autant ? Oui, on a beau dire que l’amour se multiplie, cela reste difficile à concevoir tant que le second n’est pas là je pense. Je sais que cette question sera balayée sitôt que la petite sœur sera concrète, mais pour l’instant j’ai du mal à voir comment lui faire une place, puisque ma puce prend toute la place dans nos vies, qu’il n’y a qu’elle. C’est idiot, mais j’ai peur de lui prendre quelque chose si je le donne à un autre enfant. Enfin, cette question-là sera résolue d’elle-même, j’en suis certaine.

Bref, je me rends compte que j’ai fait plus ou moins les questions et les réponses, non ? C’est vrai, j’ai des craintes, des questions, le contexte ne m’aide pas à être confiante, mais d’un autre côté repousser d’un an me semble difficile. Parce que, si ce n’est pas cet automne, on attendra l’été prochain, toujours cette histoire de bébé du printemps... Et ça fait long. Et ça fait trois ans d’écart. Et ça m’emmerde. Et puis la terre entière est enceinte en ce moment, et ça, les filles, ça ne m’aide pas à réfléchir objectivement ! Dans mon entourage, il y a déjà trois pondeuses, dont une à qui je vais faire faire un peu d’haptonomie, aider dans sa liste de naissance... Je lui ai sorti mes fringues de grossesse... Hum, on s’est comprises.

Je ne suis peut-être pas hyper claire, mais dans ma tête, ça n’est pas beaucoup mieux ! Il y a deux semaines, j’ai décidé d’attendre, ce à quoi l’Homme a répondu que de toute façon il attendait mon feu vert, quand je serai prête il le serait aussi (lui est clairement partant). Il y a une semaine, j’ai beaucoup discuté avec des filles de sa famille, toutes multi-mamans, et j’avais presque envie d’en faire un tout de suite. Quid de la semaine prochaine ? Vous le saurez dans le prochain épisode de « Maman rose ne sait pas où elle a mal » !
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