L’inquiétude de la communauté scientifique est à son comble. Dans une étude relayée par la presse internationale, des chercheurs mettent en garde contre la multiplication et l’intensification des feux de forêt.
Ces incendies, de plus en plus fréquents, plus meurtriers et surtout beaucoup plus coûteux, représentent désormais ce que les scientifiques qualifient de « désastre sociétal ». Selon eux, la tendance n’est pas près de s’inverser et pourrait rendre certains feux littéralement incontrôlables dans les années à venir.
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Un phénomène qui s’accélère partout dans le monde
Les chiffres sont glaçants : sur les 200 incendies les plus dévastateurs depuis les années 1980, près de 43 % ont eu lieu au cours des dix dernières années. Cela signifie que les incendies majeurs se multiplient à une vitesse alarmante.
Les exemples ne manquent pas : le Chili a perdu 135 vies dans des feux en 2023, la Californie a vu 18 000 bâtiments disparaître en 2018, tandis que le Portugal, la Grèce et l’Australie ont tous payé un lourd tribut au cours de la dernière décennie.
En janvier 2024, les incendies de Los Angeles ont provoqué des dégâts colossaux estimés à 150 milliards de dollars (127 milliards d’euros), un record historique.
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Des feux plus meurtriers et de plus en plus coûteux
Le coût économique de ces incendies est lui aussi en forte hausse. Les feux ayant engendré plus d’un milliard de dollars de dégâts étaient rares jusqu’aux années 2000. Désormais, leur nombre a explosé : 100 d’entre eux se sont produits rien que dans la dernière décennie, soit autant que sur les 30 années précédentes réunies.
Cette tendance démontre que les incendies ne sont pas seulement plus nombreux, ils sont aussi plus destructeurs. Chaque sinistre détruit davantage d’habitations, d’infrastructures, de terres agricoles et pèse lourdement sur les économies locales et nationales.
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Le rôle du changement climatique
Pour Calum Cunningham, chercheur en pyrogéographie à l’Université de Tasmanie, il ne fait aucun doute que le changement climatique est le moteur principal de cette évolution. « Nous assistons à un changement fondamental de l’impact des feux de forêt sur notre société », affirme-t-il.
Les conditions favorables aux incendies — sécheresse prolongée, canicules, atmosphère de plus en plus aride et végétation sèche — sont devenues beaucoup plus fréquentes en quarante ans. Selon les données analysées, la moitié des feux étudiés se sont produits dans des conditions extrêmes, faisant partie des 0,1 % les plus critiques pour la prévention.
Autrement dit, ces feux ne surviennent plus seulement lors d’étés secs, mais bien dans des contextes météorologiques où tout est réuni pour provoquer une catastrophe.
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Une base de données inédite qui ferme la porte aux climatosceptiques
Pour réaliser cette étude, les chercheurs se sont appuyés sur les données privées de l’assureur Munich Re, couvrant les 200 incendies les plus coûteux depuis les années 1980. Leur constat est sans appel : le nombre d’incendies importants a triplé en quarante ans, alors même que la population mondiale n’a été multipliée que par 1,8.
Selon Cunningham, l’absence de données solides a longtemps permis aux climatosceptiques de minimiser le problème. Désormais, les preuves chiffrées sont là : « Les choses vont bel et bien de mal en pis », affirme le chercheur, qui espère clore une fois pour toutes le débat sur la réalité de l’aggravation de la situation.
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Des solutions encore possibles mais urgentes
Face à ce constat, les experts insistent sur deux leviers essentiels :
-
réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter la hausse des températures mondiales ;
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mieux protéger les zones boisées situées près des habitations, en sensibilisant la population aux bons réflexes.
Un exemple concret : de nombreux bâtiments brûlent à cause de braises qui pénètrent à l’intérieur et trouvent des matériaux inflammables comme des feuilles ou du bois sec. Ces éléments pourraient être facilement retirés si les habitants étaient davantage sensibilisés. Une mesure simple, mais potentiellement salvatrice.
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Une alerte mondiale aux conséquences humaines et sociales
L’analyste Hamish Clarke, interrogé sur l’étude, se montre lui aussi inquiet : « Les feux tuent de plus en plus de personnes et coûtent de plus en plus cher aux économies mondiales. »
Car au-delà des pertes financières, ce sont surtout les vies humaines et les traumatismes qui marquent les territoires touchés. Les évacuations massives, la perte de maisons, d’animaux, de souvenirs familiaux et la dévastation de paysages entiers laissent des séquelles psychologiques profondes dans les populations sinistrées.
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En bref
La conclusion des chercheurs est sans ambiguïté : les incendies de forêt vont continuer à se multiplier et à s’intensifier, au point de devenir bientôt « inarrêtables » dans certaines conditions climatiques extrêmes. Ce désastre sociétal est déjà en cours, avec des vies perdues, des économies ruinées et des territoires entiers transformés en cendres.
Si l’humanité ne parvient pas à réduire ses émissions et à adopter des mesures préventives rapides, les feux risquent de devenir la catastrophe naturelle la plus redoutée de ce siècle.
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