Comment coller un râteau avec diplomatie

Et voilà, le moment que vous redoutiez est arrivé : Georges, votre collègue du cinquième qui n’a de Clooney que l’haleine de café froid, bête comme un balai à chiottes et moche comme un panaris, vous a invité à sortir. En même temps, il fallait bien que ça arrive un jour ou l’autre, depuis le temps qu’il reluque votre postérieur en douce (c’est Martine qui vous l’a dit à la machine à café. Dommage, c’était pour Marco, le réparateur de ladite machine, que vous le trémoussiez. Lui, il a les sourcils de George Clooney). Vous avez envie de lui répondre :

Version sarcastique

1. Wouahahahaha, t’es moche, mais t’es vraiment trop drôle Georges !
2. Jamais de la vie ! Plutôt torcher le cul d’un tigre du Bengale avec la langue !
3. Ecoute, tu commences à me saouler là, Georges, allez hop, dégage ! De l’air ! Va jouer à éviter les pianos qui tombent du ciel !
4. Non mais t’as vu ta gueule, Georges ? On me connaît dans cet hémisphère !
5. Ecoute Georges, concentre-toi bien, car avec ton QI de protozoaire ça va être difficile de comprendre : NON ! Non, non, non, non !
6. Désolé, mais je ne fais pas dans le social.
7. Comment te dire ? Tu m’attires autant qu’un vomi de mec bourré.
8. Tu te souviens de ce pigeon estropié et déplumé dans la rue l’autre jour ? je préférerais y aller avec lui.
9. Vous voulez un chewing-gum, Emile ?
10. Où est la caméra ? ‘Tain vous êtes trop cons les gars !

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   Version hypocrite

   Mais, vous êtes un être civilisé qui a pitié du pauvre Georges. Après tout, peut-être a-t-il des problèmes d’estomac. Alors, aujourd’hui, en exclusivité, comment dire non avec classe et courtoisie (la classe n’est cependant pas garantie) :

    
   
   1. Vendredi ? J’ai hockey subaquatique ! (bien plus élaboré que le traditionnel « j’ai piscine », et moins glamour histoire que le galant ne vous imagine pas en maillot, la bave malodorante au coin de la bouche)
   2. Ah Georges, ça aurait été avec plaisir mais (faut pas déconner) j’ai attrapé un champignon extrêmement rare à la piscine, qui me fait pousser des sortes d’écailles sur 65% du corps (les chiffres, les chiffres, les filles, pour plus de crédibilité). Je dois malheureusement m’astreindre à trois heures et demie (you get it ?) de soins minutieux tous les soirs et éviter de manger solide. Mais je suis devenue la meilleure plongeuse de l’équipe de hockey subaquatique !
   3. Ma tante Adélaïde vient de perdre son canari, je suis trop bouleversée pour sortir. Dans la famille, le deuil dure quatre ans.
   4. C’est impossible Georges, ton charme rustique me rappelle trop mon ex, c’est trop dur. (Tirez-vous un poil de la cuisse, versez une larme et c’est gagné. Oh quoi ! Un petit poilounet, un p’tit duvet !)
   5. Vendredi ? Non, vendredi il y a le juste prix, le vendredi il y a le juste prix. Le juste prix. C’est le juste prix, vendredi. Le vendredi. A 19h05, c’est l’heure du juste prix. Non (à mitrailler en mode Rain Man, avec regard fuyant et tête de côté).
   6. Comment Georges, tu n’es pas au courant ? J’aime les filles moi ! Mais sache, Georges, que tu es si charmant que c’est très dur de te dire non… d’ailleurs il vaut mieux que je parte là tout de suite, tu me déstabilises beaucoup trop
   7. Je ne sais pas Georges, papa n’aime pas vraiment que je rentre tard le soir…
   8. No zob in job, Georges, il y a des dogmes auxquels on ne déroge pas ! (Ben quoi, Marco ne bosse pas vraiment dans votre boîte, il est prestataire.)
   9. Dès que j’aurai guéri ma chaude pisse, on en reparle Georges !
   10. Désolé Georges, je viens d’entamer une cure aux toxicomanes anonymes, je ne veux pas me disperser. Oui, je prenais trop de dragibus. J’ai même pensé me mettre aux feuilles de gélatine.
    
   

    Et maintenant, jeunes louves, partez sur les chemins de la goujaterie au féminin et bonne chance !